Terre bleue: les joueurs voient rouge
Tennis samedi, 12 mai 2012. 09:33 samedi, 14 déc. 2024. 11:31
MADRID - Madrid a perdu son pari d'introduire pour la première fois des courts en terre battue bleue, pour avoir manqué son coup sur le plan technique et avoir voulu imposer de force une idée novatrice à des joueurs réticents.
Ion Tiriac, le directeur du tournoi madrilène, initiateur du projet, et les dirigeants des circuits ATP et WTA, vont certainement s'accorder le temps de la réflexion, à l'abri de la controverse permanente qui les a entourés cette semaine.
Mais il est difficile d'imaginer l'initiative être reconduite dans un an. Car Novak Djokovic et Rafael Nadal, respectivement éliminés en quarts et en 8e de finale, ont été catégoriques: ils ne reviendront pas à Madrid si la surface n'est pas modifiée.
"Je ne serai pas là l'an prochain s'il y a encore cette terre battue. Le test a échoué", a asséné le Serbe, no 1 mondial. "Si les choses continuent comme ça, ce sera triste. Mais l'an prochain, il y aura un tournoi en moins dans mon calendrier", a promis l'Espagnol (no 2).
Ancien joueur devenu homme d'affaires, Tiriac avait voulu faire parler de son tournoi. Mais l'expérience s'est retournée contre lui et il a dû s'excuser. Le Roumain n'a pas fait amende honorable pour autant, puisqu'il a suggéré de recourir à des balles fluorescentes en 2013.
L'idée de la terre battue bleue a été plutôt bien perçue par le public et les médias. L'effet visuel est esthétiquement séduisant. Mais la qualité médiocre des courts a eu raison du concept, en facilitant les amalgames.
Les joueurs ont été unanimes à se plaindre des courts, trop glissants. La couleur a été pointée du doigt. Mais pour l'organisation, le matériau donnant le bleu n'est pas en cause, c'est la conception technique des courts qui a été ratée.
Guerre larvée avec l'ATP
La Caja Magica n'étant pas un site dédié au tennis, les techniciens n'ont pas eu beaucoup de temps pour travailler sur les courts. En voulant gommer l'un des défauts majeurs des précédentes éditions, les faux rebonds, ils ont trop tassé la terre battue, ce qui a rendu le terrain glissant, a justifié Tiriac.
Roger Federer, no 3 mondial, a rappelé que les courts étaient glissants depuis "plusieurs années" à Madrid et qu'il revenait aux joueurs de "s'adapter". Ce que le Suisse a fait, puisqu'il figurait en demi-finale, comme le Tchèque Tomas Berdych et l'Argentin Juan Martin Del Potro, deux joueurs de premier plan.
Il est évident que Djokovic et Nadal, en perpétuel déséquilibre sur le court, n'ont jamais pu exprimer leur vrai tennis. Mais ils ont aussi paru se laisser enfermer dans leurs déclarations d'avant-tournoi et leur opposition viscérale à la terre bleue.
L'Espagnol, très attaché à la tradition, y voyait une hérésie. Il a été sorti par Fernando Verdasco après avoir lâché les cinq derniers jeux, ce qui cadre mal avec son caractère. Comme s'il s'était inconsciemment convaincu qu'il ne pouvait pas gagner sur cette surface.
Le Serbe était moins hostile à la nouveauté, mais regrettait surtout que l'avis des joueurs n'ait pas été pris en compte. Pendant sa défaite contre Janko Tipsarevic, il n'a pas fait preuve de son habituel acharnement, s'attirant même quelques sifflets du public.
Car l'initiative madrilène s'inscrit aussi dans le cadre d'une guerre larvée entre les joueurs et l'ATP au sujet du calendrier et de la répartition des gains. Djokovic a d'ailleurs désigné le coupable à ses yeux: Adam Helfant, l'ancien patron de l'ATP qui, animé par son "intérêt propre", a laissé faire Tiriac.
L'idée était révolutionnaire. Mais les circonstances n'étaient pas réunies pour convaincre un monde du tennis volontiers conservateur. Il est en tout cas peu probable que l'on revoit de sitôt des courts en terre battue bleue.
Ion Tiriac, le directeur du tournoi madrilène, initiateur du projet, et les dirigeants des circuits ATP et WTA, vont certainement s'accorder le temps de la réflexion, à l'abri de la controverse permanente qui les a entourés cette semaine.
Mais il est difficile d'imaginer l'initiative être reconduite dans un an. Car Novak Djokovic et Rafael Nadal, respectivement éliminés en quarts et en 8e de finale, ont été catégoriques: ils ne reviendront pas à Madrid si la surface n'est pas modifiée.
"Je ne serai pas là l'an prochain s'il y a encore cette terre battue. Le test a échoué", a asséné le Serbe, no 1 mondial. "Si les choses continuent comme ça, ce sera triste. Mais l'an prochain, il y aura un tournoi en moins dans mon calendrier", a promis l'Espagnol (no 2).
Ancien joueur devenu homme d'affaires, Tiriac avait voulu faire parler de son tournoi. Mais l'expérience s'est retournée contre lui et il a dû s'excuser. Le Roumain n'a pas fait amende honorable pour autant, puisqu'il a suggéré de recourir à des balles fluorescentes en 2013.
L'idée de la terre battue bleue a été plutôt bien perçue par le public et les médias. L'effet visuel est esthétiquement séduisant. Mais la qualité médiocre des courts a eu raison du concept, en facilitant les amalgames.
Les joueurs ont été unanimes à se plaindre des courts, trop glissants. La couleur a été pointée du doigt. Mais pour l'organisation, le matériau donnant le bleu n'est pas en cause, c'est la conception technique des courts qui a été ratée.
Guerre larvée avec l'ATP
La Caja Magica n'étant pas un site dédié au tennis, les techniciens n'ont pas eu beaucoup de temps pour travailler sur les courts. En voulant gommer l'un des défauts majeurs des précédentes éditions, les faux rebonds, ils ont trop tassé la terre battue, ce qui a rendu le terrain glissant, a justifié Tiriac.
Roger Federer, no 3 mondial, a rappelé que les courts étaient glissants depuis "plusieurs années" à Madrid et qu'il revenait aux joueurs de "s'adapter". Ce que le Suisse a fait, puisqu'il figurait en demi-finale, comme le Tchèque Tomas Berdych et l'Argentin Juan Martin Del Potro, deux joueurs de premier plan.
Il est évident que Djokovic et Nadal, en perpétuel déséquilibre sur le court, n'ont jamais pu exprimer leur vrai tennis. Mais ils ont aussi paru se laisser enfermer dans leurs déclarations d'avant-tournoi et leur opposition viscérale à la terre bleue.
L'Espagnol, très attaché à la tradition, y voyait une hérésie. Il a été sorti par Fernando Verdasco après avoir lâché les cinq derniers jeux, ce qui cadre mal avec son caractère. Comme s'il s'était inconsciemment convaincu qu'il ne pouvait pas gagner sur cette surface.
Le Serbe était moins hostile à la nouveauté, mais regrettait surtout que l'avis des joueurs n'ait pas été pris en compte. Pendant sa défaite contre Janko Tipsarevic, il n'a pas fait preuve de son habituel acharnement, s'attirant même quelques sifflets du public.
Car l'initiative madrilène s'inscrit aussi dans le cadre d'une guerre larvée entre les joueurs et l'ATP au sujet du calendrier et de la répartition des gains. Djokovic a d'ailleurs désigné le coupable à ses yeux: Adam Helfant, l'ancien patron de l'ATP qui, animé par son "intérêt propre", a laissé faire Tiriac.
L'idée était révolutionnaire. Mais les circonstances n'étaient pas réunies pour convaincre un monde du tennis volontiers conservateur. Il est en tout cas peu probable que l'on revoit de sitôt des courts en terre battue bleue.