NEW YORK (AFP) - Le Britannique Tim Henman a atteint à l'US Open sa deuxième demi-finale de l'année dans un tournoi du Grand Chelem, une réussite étonnante pour ce joueur de 30 ans dont les meilleurs résultats par le passé étaient toujours confinés au seul gazon de Wimbledon.

A l'exception d'un troisième tour décevant en Australie, Henman a toujours répondu présent aux grands rendez-vous de la saison. A Roland-Garros, Wimbledon et Flushing Meadows, il a atteint, à chaque fois, au minimum les quarts de finale.

Au printemps, sur la terre battue parisienne, Henman avait épaté la galerie par la qualité de son jeu, sa constance dans l'échange et ses nouvelles dispositions mentales. A la surprise générale, il s'était hissé dans le dernier carré pour la première fois de sa carrière avant de s'incliner face au futur finaliste, l'Argentin Guillermo
Coria.

Deux semaines plus tard, tous les espoirs d'un titre à Wimbledon étaient permis. Idole de toute une nation qui s'attend chaque année à la consécration de son protégé, Henman se posait plus que jamais comme l'un des sérieux prétendants à la couronne. Mais une fois encore, la désillusion était totale quand le chouchou du public s'inclina face au Croate Mario Ancic en quarts de finale.

Au US Open, où il n'avait jamais dépassé le cap des
huitièmes de finale en dix participations jusqu'a cette année, le Britannique d'1m85 ne donnait une nouvelle fois pas cher de sa peau à l'orée du tournoi, en raison de son dos douloureux. Mais après cinq tours à Flushing Meadows, dont trois victoires en cinq sets, force est de constater qu'Henman est toujours en course, plus fort que jamais.

Service volée

"Je ne me suis mis aucune pression en venant ici", a répété Tim Henman tout au long de la semaine. "Je savais que je n'étais pas au mieux. Tous les matchs que je remporte sont donc un bonus pour moi."

En demi-finale, Henman affrontera samedi le Suisse Roger Federer, tête de série N.1, qu'il a battu déjà six fois par le passé.

Si le Britannique a le vent en poupe cette année dans les levées du Grand Chelem, c'est surtout grâce au travail mental qu'il effectue avec son entraîneur, Paul Annacone, qui fut aussi autrefois celui du champion Pete Sampras. Henman est désormais beaucoup plus détendu en entrant sur le court. Et c'est tout son jeu qui s'en ressent.

"Avant je me prenais trop la tête. Maintenant, j'essaie juste de prendre du plaisir sans trop me poser de questions. Arrivera ce qui arrivera", assure-t-il.

Opéré à l'épaule droite en novembre 2002, Henman allait connaître des résultats en dents de scie une fois de retour sur le circuit en février 2003. Petit à petit, il retrouvait toutefois ses automatismes. Les résultats ne tardaient pas à suivre, avec une victoire à Washington acquise au cours de l'été 2003.

A l'Open de Bercy, en novembre 2003, le Britannique, l'un des rares joueurs à pratiquer le jeu en service volée, enregistra le plus beau triomphe de sa carrière en s'adjugeant son premier Tennis Masters Series.

"Gagner à Paris était unique", se souvient Henman. "Cela m'a donné une énorme confiance pour entamer la saison 2004."