Nous vivons assurément des temps remplis d'incertitude. Pourtant juste avant le congé de Pâques, on ressentait un vent de renaissance aux États-Unis alors que Wall Street connaissait ses plus grands gains des 50 dernières années, et ce, 4 journées de suite. Je ne suis pas une spécialiste en économie loin de là, mais je me dis que si le marché américain se replace, cela va aider le président Donald Trump à trancher pour la réouverture des frontières entre nos deux pays. Il semble cependant en ce jour que les deux gouvernements sont plutôt à négocier un prolongement de la fermeture, soit de 2 semaines ou encore une fois pour 30 jours alors qu'hier (14 avril) plus de 2200 personnes sont décédées des suites du virus dans le pays de l'oncle Sam, le plus lourd bilan journalier enregistré par un pays. Diantre...

 

Rien pour arranger les choses, chez nous, tristes images de nos aînés négligés pour ne pas dire abandonnés à eux-mêmes. La crise frappe encore, toujours aussi sournoise qu'avant. Cela met en relief nos faiblesses, notre manque de préparation et d'organisation. Devant tout ce branle-bas de combat, on comprend la réaction du premier ministre François Legault d'interdire la tenue d'évènements jusqu'au 31 août. Quelle tristesse pour Tennis Canada cependant qui dépend des deniers encaissés durant les deux épreuves de la Coupe Rogers pour jouer son rôle de fédération dans le développement des stars de demain tout en continuant d'appuyer nos jeunes fougueux qui sont le régal et l'admiration de tout un peuple, pour ne pas dire de la planète entière.

 

Un peu plus de 90 % des revenus de nos deux grandes épreuves (au-delà de 20 millions par année semble-t-il) se retrouvent dans les caisses de Tennis Canada pour faire rouler les centres nationaux, payer les salaires des différents intervenants et supporter le développement à l'année. J'espère que les dirigeants seront en mesure de pallier au manque de fonds de façon imaginative auprès des grandes compagnies quand les choses se replaceront. Avec une championne Grand Chelem et un coach québécois titré à New York, ce ne sont pas les arguments qui manquent pour être en mesure de pondre un pitch grandiose auprès des grands d'ici.

 

Lorsque T.C. a pris sa décision de remettre à l'an prochain le tournoi de Montréal, une petite phrase à la fin du communiqué m'a étonné : « Ce report signifie que Montréal sera l'hôte du tournoi des dames en 2021. Ah oui? Dans ma tête ce que cela veut dire, c'est que le tournoi des hommes n'aura pas lieu cette année à Toronto non plus. Nous on aime à la folie Bianca Andreescu et les succès passés et récents d'Eugenie Bouchard et Leylah Fernandez, oui ça nous intéresse grandement. Dans la dure réalité du monde des affaires sports-spectacles cependant, le « gros show » bien organisé et ficelé serré, c'est celui de l'ATP de Djokovic, Nadal, Federer, Raonic, Shapovalov et Auger-Aliassime pour ne nommer que ces noms-là... Donc, ce n'est pas vrai que Toronto « profitera » des hommes 2 années de suite. Enfin, on verra bien... Allez voir le vlog qu'Yvan et moi avons préparé pour vous en compagnie d'Eugène Lapierre sur le sujet.

 

Soit dit en passant, l'ATP a décidé de ne pas tenir compte des semaines passées à la première place mondiale de Novak alors que le classement est gelé en raison de la pandémie. Donc Djokovic repartira à la reprise avec ses 282 semaines au sommet à 4 semaines de Pete Sampras. C'est toujours Roger le meneur avec 310 semaines tout en haut de la montagne. Logique comme décision.

 

En terminant je voudrais vous faire connaître un peu mieux un jeune français de 20 ans au talent fou : Corentin Moutet. Petit joueur dans un monde de géant (1 m 75 ou 5'9") avec une patte gauche d'un velours incroyable qui se situe à la 75e place mondiale. Il a d'ailleurs connu un début d'année fulgurant à Doha en s'extirpant des qualifications pour filer jusqu'à la finale avec des victoires sur Milos Raonic, Fernando Verdasco et Stan Wawrinka. Le Français est un génie au caractère explosif qui nous rappelle un peu Benoit Paire. Ce qu'il y a de particulier chez ce jeune, c'est qu'il raffole de poésie et de musique. Sans se considérer comme un intellectuel, il aime aussi partager quelques citations de Charles Beaudelaire, Georges Brassens et Jacques Brel. En plus, il joue du piano, compose du rap et chante ses poésies. Il est comme une vieille âme alors qu'il nous partage sa peine de façon désarmante. Il vient littéralement nous déranger dans notre confort. 

 

Voici quelques bribes de sa chanson Écorché Vif :

 

« Ma lumière, je la trouve dans la pénombre... J'me sens pas bien, j'ai besoin de crier mon chagrin... Quand j'ai beaucoup de peine, je vois des gens qui sont perdus, abandonnés par le système ».

 

Corentin est fabuleux dans ce rôle parce qu'il chante avec sa tête, son coeur et ses tripes... Allez l'entendre sur son compte Twitter ou bien son compte Instagram.

 

Allez, on ne lâche pas, on reste vigilant et on en profite nous aussi pour développer nos perles enfouies...