PARIS - Rafael Nadal a remporté son quatrième Roland-Garros d'affilée en infligeant à Roger Federer la pire défaite de sa carrière en trois sets 6-1, 6-3, 6-0 dimanche en finale.

Le match n'a duré que 1h 48 min et il s'en est fallu d'un seul jeu pour que ne soit égalé le record de la finale la plus expéditive de l'histoire, oeuvre de Guillermo Vilas en 1977 (trois jeux perdus).

Borg, qui a remis la Coupe des Mousquetaires à Nadal, reste le détenteur du record de titres à Paris avec six victoires, mais vu la démonstration de puissance réussie dimanche par son héritier, ce n'est qu'une question de temps.

En réussissant les quatre à la suite, l'Espagnol, âgé de 22 ans, a bel et bien rejoint dans la légende du tennis le Suédois, le seul à l'avoir fait jusqu'à présent (1978-1981).

"Gagner quatre fois ici, c'est quelque chose d'impensable. J'ai joué un match presque parfait", a dit Nadal.

En gagnant le tournoi sans céder un seul set, l'Espagnol a réussi une performance dont Bjorn Borg était également le dernier auteur en 1980.

Les premiers mots de l'Espagnol avaient été pour son adversaire, surclassé comme jamais il ne l'avait été sur un court de tennis.

"Je regrette pour Roger, il a un comportement exemplaire. Je le félicite pour son attitude dans la défaite, comme dans la victoire et pour le bien qu'il fait au tennis. Tous les joueurs doivent lui être reconnaissants."

Avec ses grands lifts de coup droit, mais aussi de plus en plus souvent de revers, l'Espagnol, presque infaillible (7 erreurs seulement dans tout le match), a dressé un mur sur lequel le Suisse s'est fracassé dès le début de la rencontre.

On n'avait même jamais vu un joueur dominer aussi outrageusement l'homme aux douze titres du Grand Chelem. Paraissant perdu sur le court, Federer a commis un nombre colossal de fautes (35). A part pendant quelques jeux au milieu de la deuxième manche, le numéro un mondial a donné une impression de totale impuissance.

Même si la rapidité avec laquelle il a laminé Federer est forcément surprenante, on l'avait vu venir tant la domination de Nadal avait été éclatante depuis le début du tournoi, et même de la saison sur terre battue.

En demi-finale, il avait administré une correction à peine moins sévère au numéro trois mondial, le Serbe Novak Djokovic, en trois sets, et au tour précédent, il avait gagné le quart de finale le plus expéditif de l'histoire en ne cédant que trois jeux à Nicolas Almagro.

Le Majorquin termine la saison sur terre avec une seule défaite, à Rome, due avant tout à des ampoules. Il a gagné 115 de ses 117 matches sur l'ocre et en est à 9 victoires à 1 sur cette surface contre Federer.

C'est la troisième fois consécutivement que Federer perd en finale de Roland-Garros, record égalé. Mais il n'a jamais paru plus loin de réaliser son rêve: remporter enfin le dernier tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès.

Il semble même que tant que Nadal se dressera sur sa route, ce projet restera une utopie.

"J'espérais faire un peu mieux que quatre jeux mais Rafa est très fort, il a dominé ce tournoi comme presque jamais personne ne l'avait fait avant, peut-être comme Bjorn. Perdre en finale ce n'est jamais trop drôle, mais je vais réessayer l'année prochaine", a-t-il dit.