LONDRES - Revenu au sommet de sa forme en fin de saison, Roger Federer se lance à la poursuite d'un nouveau record à partir de dimanche au Masters de Londres, où il cherchera à s'imposer pour la sixième fois, soit une de plus que Pete Sampras.

Le Suisse sort de sa première année sans titre du Grand Chelem depuis 2002, mais il vient de se replacer parmi les grands favoris en remportant coup sur coup deux trophées à Bâle, sa ville natale, et surtout à Paris-Bercy, un des rares tournois importants qui lui résistait toujours à 30 ans.

Follement ovationné par le public parisien, comme il le sera sans nul doute dans l'immense 02 Arena, Federer a survolé le tournoi en ne cédant pas un seul set, ce qui ne lui était pas arrivé dans un Masters 1000 depuis cinq ans.

Il a aussi mis fin à une période de disette car il n'avait plus soulevé de trophée de cette importance depuis son succès l'an passé en finale du Masters face à Rafael Nadal.

Cette année, Federer affrontera son éternel rival espagnol dès la première phase dans un groupe où figurent aussi le Français Jo-Wilfried Tsonga, son adversaire en finale de Paris-Bercy qu'il retrouvera dès dimanche pour l'ouverture du tournoi, et l'Américain Mardy Fish, novice dans l'épreuve.

La balance penchera nettement en sa faveur non seulement à cause des conditions de jeu, sur dur et en salle, qui lui conviennent bien mieux qu'au Majorquin, mais aussi parce que ce dernier a paru usé depuis la fin de l'été.

Djokovic est-il en forme?

Éprouvé par la perte de sa suprématie sur le circuit au profit de Novak Djokovic, le Majorquin s'est accordé plus d'un mois de repos pour tenter de bien paraître à Londres et aussi, et peut-être surtout, en finale de la Coupe Davis contre l'Argentine début décembre à Séville.

Si le Serbe est en pleine possession de ses moyens, il sera l'autre grand favori pour un titre qu'il a déjà remporté en 2008 à Shanghai. Mais l'état de santé du no 1 mondial est le plus gros point d'interrogation du moment.

Au bout d'une saison époustouflante, l'une des plus fructueuses de l'histoire du tennis (10 titres dont 3 du Grand Chelem, 69 victoires pour 4 défaites), il a paru accuser le coup ces dernières semaines.

Contraint à l'abandon en Coupe Davis, forfait à Shanghai, battu par le jeune Japonais Kei Nishikori à Bâle, le Belgradois a de nouveau renoncé avant son quart de finale à Bercy. On saura lundi lors de son match contre le Tchèque Tomas Berdych si les 10 jours de repos qu'il s'est accordés depuis auront suffi à le remettre d'aplomb.

Dans le cas contraire, Murray aura une nouvelle chance de franchir enfin le dernier cap en remportant un grand trophée. L'Écossais, qui commencera sa semaine par un match à sa portée contre l'Espagnol David Ferrer, a gagné trois des quatre derniers tournois qu'il a disputés (Bangkok, Tokyo, Shanghai) et n'est pas loin d'être dans la meilleure forme de sa vie.

Reste pour lui à surmonter l'obstacle psychologique qui l'a jusqu'à présent empêché de franchir la dernière marche dans les grands rendez-vous. La pression terrible que fait peser sur lui la presse et le public britannique ne l'y aidera pas.