Un plan d'attaque précis
Omnium Banque Nationale dimanche, 4 août 2013. 07:47 jeudi, 12 déc. 2024. 02:54Agressivité, agressivité et agressivité. Voilà la quête à court terme de Milos Raonic, mais rassurez-vous, il recherche cet ingrédient uniquement dans son style de jeu.
Très volubile et intéressant dans sa rencontre avec les médias samedi, le Canadien de 22 ans insisté sur ce point pour améliorer son rendement. Depuis le début juin, Raonic a uni ses efforts avec ceux d’un nouvel entraîneur, Ivan Ljubicic. La chimie s’est installée avec cet ancien joueur notamment parce qu’il partage cette approche pour le propulser au classement.
« On s’approche du but visé, mais ça prend du temps. On met beaucoup d’heures de travail sur le court », a-t-il confirmé.
« Le plan est de devenir plus agressif, de trouver les opportunités et ne pas hésiter quand j’ai une chance d’être agressif étant donné que j’attends parfois un peu trop », a révélé le longiligne joueur de six pieds et cinq pouces.
Raonic et Ljubicic s’appuient sur un argument intéressant pour valider cette stratégie.
« L’une des raisons pourquoi je me suis bien débrouillé contre le top-5, c’est parce que j’ai été forcé de jouer de façon agressive. Maintenant, je dois incorporer cela dans tous les matchs. »
Les munitions ne manquent point au talentueux droitier pour atteindre ses objectifs en commençant par son service dévastateur apprécié par son entraîneur.
« Nous n’avons jamais parlé de correctifs sur mon service, on a plutôt concentré nos efforts à construire les points après le service », a précisé celui qui est à l’aise avec sa mécanique.
L’insistance au terrain d’entraînement vient aussi du fait que Raonic ne récolte pas les succès anticipés cette saison. Outre son titre en février à San Jose et son travail en Coupe Davis, le puissant serveur n’a pas brillé.
« Ma confiance est à un niveau correct. Je n’ai pas joué mon meilleur tennis récemment, mais je sais que je fais du bon travail et que ça peut tourner très rapidement. J’ai l’impression de mieux jouer et le travail acharné rapporte toujours dans la vie, mais il faut être patient aussi », a-t-il jugé.
Le 13e joueur mondial se fie sur les aptitudes de son nouveau mentor pour peaufiner son travail.
« En tant que joueur, il avait une perspective très intelligente. Il n’était pas le plus fort, mais il jouait avec sa tête et il pouvait en profiter contre ses adversaires en les rendant inconfortables car il comprend très bien le jeu », a souligné celui dont les meilleurs amis sur le circuit sont Feliciano Lopez et Bernard Tomic.
Au moment de trouver un remplaçant pour Galo Blanco, Raonic s’est tourné du côté de Louis Borfiga, le vice-président du développement de l’élite à Tennis Canada.
« Il demeure un grand consultant pour moi. Il sait comment jumeler des personnalités puisqu’il connaît les façons de travailler des entraîneurs et les besoins des différents joueurs. Beaucoup de positif dans mon cheminement vient de lui », a expliqué Raonic quand il a été questionné sur le rôle de Borfiga dans son parcours.
Le moment idéal
À l’approche de seulement sa deuxième participation au tournoi de Montréal, le contexte ne pourrait être mieux choisi pour offrir une performance éclatante au public québécois et canadien.
« C’est excitant! J’ai joué ici l’an dernier pour la Coupe Davis et on ressent encore plus d’excitation pour ce tournoi. C’est l’un des tournois que j’appréhende le plus surtout que j’ai passé trois ans de mon développement ici », a-t-il confirmé.
En raison de son évolution depuis sa dernière présence à Montréal en 2009, Raonic se présente avec une certaine dose de pression sur les épaules.
L’avenir du tennis canadien n’est pas étouffé par cette réalité. Au contraire, il apprécie la reconnaissance provenant de son évolution même s’il ne peut plus faire un pas dans les rues de Montréal sans passer inaperçu.
« C’est une grosse différence par rapport au passé. Beaucoup de gens viennent aux entraînements par exemple et c’est agréable comme différence parce que ça démontre leur appréciation. J’ai de si bons souvenirs d’ici en 2009 », a commenté l’agréable interlocuteur.
Raonic s'est installé à Monte-Carlo en 2011 pour une question de confort. Ce lieu, très avantageux au niveau fiscal, est fort populaire auprès des joueurs de tennis étant donné les nombreux tournois en sol européen. Malgré cette distance du Canada, il démontre une charmante reconnaissante envers la famille qui l’a hébergé à une époque cruciale de son évolution.
« Ils seront au tournoi en compagnie de mes parents car ils se connaissent bien. Le père est même venu à quelques tournois dont à Roland-Garros. Ils me supportent beaucoup et j’apprécie grandement ce qu’ils ont fait pour moi », a confié le gagnant de quatre tournois.