Cette finale chez les hommes cette année à Flushing Meadows entre Rafael Nadal et Daniil Medvedev nous a donné droit à un spectacle à plusieurs volets.

 

D'abord on se doute bien que Rafa est sans doute beaucoup moins fatigué que le Russe puisqu'en route vers la finale il n'a perdu qu'un set et a joué un match de moins en raison du désistement de Thanasi Kokkinakis au 2e tour.

 

Medvedev a pour sa part perdu quatre sets avant de rejoindre Nadal en finale. Et là, je ne parle même pas de tout ce temps à démontrer sa science du jeu en atteignant la ronde ultime à Washington et Montréal, en plus de gagner le titre à Cincinnati avant de rajouter six victoires en deux semaines à New York.

 

Tous se posent la même question : « Comment fera-t-il pour physiquement gérer le match le plus important de sa carrière après cette folle débauche d'énergie? » Cela représente cinq semaines de tournois lors des six dernières, ce qui est remarquable et en même complètement fou. C'est déjà hors de l'ordinaire qu'il ne se soit pas blessé gravement à force de pousser la machine à l'excès.

 

En finale, on voit que les deux belligérants sont bien préparés tactiquement. On s'applique à faire déjouer l'adversaire. Daniil ajoute des amorties et des montées au filet pour casser le rythme de Rafa qui lui utilise aussi beaucoup plus son revers coupé pour forcer le russe à plier ses grandes jambes et aussi à générer.

 

Nadal a bien sûr ce que Daniil n'a pas, soit une tonne d'expérience alors qu'il dispute une 27e finale Grand Chelem tandis que Russe en est seulement à une troisième présence à New York dans le grand tableau. Même si l'Espagnol est brisé en premier, il réplique tout de suite après pour recoller à 2-2. Ce n'est qu'à la toute fin de la manche que Nadal se détache pour mener un set à zéro après plus d'une heure de durs labeurs. Il faut croire que le jeu de Nadal est plus complet et moins truffé d'erreurs, ce qui lui permet de gagner le set 7-5. L'histoire se répète au deuxième set alors que Nadal tranche pour faire 6-3.

 

Je crois bien que Medvedev est à bout souffle alors que Nadal mène deux manches à zéro et qu'il possède en plus le bris de service en prenant les devants 3-2. Sachant également que Nadal possède une fiche hallucinante de 205 victoires et une seule défaite en Grand Chelem alors qu'il a les devants par deux sets, je crois que le match est fini. Mais je me trompe royalement! Medvedev renverse complètement la situation en augmentant encore plus la cadence, en multipliant les belles volées et les coups droits long de ligne. Ce qui n'est négligeable non plus, il sert beaucoup mieux lors des manches trois et quatre pour nous amener au cinquième set. Mais qui l'eut cru? Cet homme est formidable de résilience!

 

Grâce à toutes ses victoires il est maintenant 4e mondial, nous offrant dorénavant un Big Four nouveau genre.

 

Nadal est bien loin de se prendre la tête malgré la vertigineuse remontée de Medvedev. En grand champion qu'il est, il redouble plutôt d'ardeur pour nous présenter un spectacle de haute voltige à la manche finale. L'Epagnol se donne une avance de deux bris pour 5-2. Pensez-vous que Medvedev va abandonner? Jamais! Au contraire, il refait un premier bris et se procure même une balle pour coller à 5-5! C'est à ce moment que Nadal impressionne une fois de plus avec du tennis un peu plus offensif pour finalement sceller le débat 4 heures 49 minutes plus tard!

 

Nadal triomphe ainsi pour un 4e titre à New York et un 19e Grand Chelem, à un championnat du record de Roger Federer. Déjà, cela met la table pour une année 2020 des plus passionnantes. Si Medvedev garde la cap, je suis certaine qu'il ira en chercher un Grand Chelem la saison prochaine.