MONTRÉAL - Impossible de parler de la dernière semaine de tennis à Montréal sans faire allusion à la météo. Les caprices de Dame Nature auront finalement causé certains maux de tête aux organisateurs, qui auraient pu être plus désagréables encore, en plus de les priver d'établir un record absolu d'assistance.

« Nous pensions bien battre notre record d'assistance de quelque 213 000 spectateurs, et nous avons terminé juste au-dessus de 207 000. L'impact est exactement là », a annoncé le directeur du tournoi, Eugène Lapierre, dans son post-mortem.

« Avec les chiffres de pré-vente, nous étions sûrs et certains de battre notre record (établi en 2011). Ça prenait quand même d'assez bonnes journées lundi, mardi, mercredi et jeudi, car c'est là qu'il restait des billets », a-t-il ajouté, sans paraître trop déçu de la tournure des événements.

Les précipitations des derniers jours ont eu pour conséquences de ramener dans l'actualité le scénario de l'ajout d'un toit sur le stade Uniprix.

« Je trouvais que c'était une coïncidence intéressante que le sujet arrive cette semaine parce que justement, on a commencé à regarder. Mais on n'a pas grand-chose de fait, je peux vous dire. On commence à regarder la faisabilité. Pour nous, il faut que ce soit une proposition gagnante non seulement pour le tournoi et le tennis, et c'est clair que ça le serait, mais aussi pour la ville de Montréal. »

Si le sujet pourrait faire grincer des dents les contribuables, l'hypothèse pourrait devenir nécessaire à moyen ou long terme. Mais selon Lapierre, ce n'est pas une nécessité immédiate.

« L'ATP et la WTA n'obligent personne d'avoir des toits. Sauf qu'on voit qu'il y a un mouvement. On le voit avec les tournois du Grand Chelem, ça commence souvent là, on le voit avec certains tournois de la série Masters. Je ne serais pas surpris que dans dix ans, il y ait deux catégories de sites de tournois; ceux qui ont des toits et ceux qui n'en ont pas. »

« Il faut comprendre que c'est un atout majeur, car on est rendu tellement un sport international, a aussi fait remarquer Lapierre. Aujourd'hui, il y avait 56 télédiffuseurs qui entraient en ondes à 15 h pour diffuser partout dans le monde, et quand tu n'es même pas capable de garantir l'heure de début, déjà qu'on ne peut pas garantir l'heure de fin, c'est sûr que ça enlève un peu de la valeur à notre sport quand on essaie de le vendre à la grandeur de la planète. On peut penser que ça devienne plus important dans le futur, mais ça ne l'est pas pour l'instant. »

Une chose est certaine: les joueurs ne s'en plaindraient pas.

« La chose qu'ils détestent le plus c'est d'attendre à cause de la température. Je ne pense pas qu'ils puissent mettre assez de pression pour obliger qui que ce soit à faire ça, mais pour tout le monde, ce serait plus confortable de savoir que nous pouvons livrer la marchandise, de livrer le spectacle. Pour nous, l'important c'est de savoir si Montréal peut aussi se démarquer »