INDIAN WELLS (États-Unis) - Roger Federer, no 2 mondial, et Andy Murray (no 3) ont exprimé leur satisfaction après l'annonce jeudi par la Fédération internationale de tennis (ITF) de l'introduction dès cette année du passeport biologique dans le cadre de la lutte antidopage dans ce sport.

Cette décision, prise le 5 mars par le groupe de travail sur le programme antidopage dans le tennis (comprenant des représentants de l'ITF, de l'ATP, de la WTA et des tournois du Grand Chelem), implique une hausse du nombre de tests urinaires et sanguins, notamment hors compétition, sous supervision de l'ITF.

« C'est une bonne nouvelle, a indiqué Federer jeudi en conférence de presse avant son entrée en lice ce week-end au Masters 1000 d'Indian Wells. Il faut tout faire pour s'assurer que notre circuit est le plus propre possible et cette mesure va dans le bon sens. Les tricheurs vont réfléchir à deux fois. »

« On a bien vu que des choses arrivent dans le sport. Tout est plus professionnalisé. Ce qu'il s'est passé dans le cyclisme (NDLR : l'affaire Lance Armstrong) est super extrême et cela fait vraiment réfléchir », a-t-il ajouté.

Ces derniers mois, le Suisse de 32 ans avait, comme le no 1 mondial Novak Djokovic et l'Écossais Murray, réclamé l'instauration de cet outil considéré comme l'un des plus efficaces dans l'arsenal de la lutte antidopage.

« C'est une très bonne chose que cela ait été mis en place aussi vite, a réagi Murray, vainqueur des Internationaux des États-Unis. C'est une des meilleures façons de s'assurer que notre sport reste propre et c'est bien que le tennis ait fait le saut. »

En adoptant le passeport biologique, le tennis suit une initiative lancée par le cyclisme en 2008 et reprise depuis notamment par le triathlon, l'athlétisme, la natation, le ski ou plus récemment le football, qui l'appliquera lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil.

Son principe consiste à détecter le dopage non pas par le biais d'un contrôle positif à une substance, mais en observant les variations de plusieurs paramètres biologiques tels que l'hématocrite ou le taux d'hémoglobine.

Les tests permettent de constituer et alimenter un profil propre à chaque athlète. En cas de variations anormales de ses paramètres, l'athlète peut être soupçonné de pratiques dopantes.

La Fédération internationale de tennis a procédé à 2185 tests en 2012, dont 187 contrôles sanguins, mais l'ITF ne précise pas quelle part de son budget annuel total (environ 1,2 million d'euros) elle consacre à la lutte antidopage.

Federer a répété que les joueurs, à tous les niveaux, devraient être testés plus souvent, un discours qu'il a tenu plusieurs fois ces derniers mois.

« Si vous avez de la chance comme moi l'an dernier, j'ai gagné les tournois de Rotterdam, Dubaï et Indian Wells sans avoir passé un seul contrôle antidopage, cela ne devrait pas être ainsi », a dit le Suisse, qui est tenant du titre à Indian Wells, mais n'a pas encore gagné un tournoi cette saison.

Interrogé sur le sujet, l'Espagnol Rafael Nadal, descendu à la 5e place mondiale après coupure de sept mois sur blessure, a simplement indiqué à Indian Wells : « Tout ce qui rend le sport plus propre est une bonne chose ».