Une finale avant l'heure
Tennis jeudi, 2 juin 2005. 14:32 dimanche, 15 déc. 2024. 14:37
PARIS (AP) - Ce sera une rencontre aux allures de finale qui écrase par avance la fin des Internationaux de France de tennis.
Tout se passe désormais à l'ombre de ce choc programmé vendredi entre Roger Federer, incontestable numéro 1 mondial à seulement 23 ans, et "Rafa" Nadal, prétendant pressé de presque 19 ans, lui même déjà passé maître dans l'art de dompter la terre battue.
Ce qui excite l'imagination du public, comme dans tout duel sportif, c'est le contraste saisissant entre les protagonistes. Comme pour Nicklaus-Palmer, Borg-McEnroe, Leonard-Hagler, parmi d'autres, chacun des deux champions représente une conception du métier, une approche, une personnalité, un style enfin, diamétralement opposés à ceux de son rival.
Le Suisse, c'est le talent comme joyau, une qualité de jeu qui confine au génie: la pureté de sa frappe, sa gamme technique élargie, son sens de l'anticipation et son déplacement feutré, bref son intelligence, rayonne sur le monde du tennis depuis deux ans.
Chez Nadal, c'est d'abord et surtout la puissance que l'on voit, les biceps saillants et un souffle à vous couper le votre, sa force s'exprimant d'abord et surtout en coup droit, même si son revers à deux mains a beaucoup gagné ces derniers mois en percussion et en variété.
Mais l'Espagnol est plus et mieux qu'une bête de foire, assénant des coups de massue jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il possède, comme Federer, une 'main'. Regardez ses amorties infiniment subtiles distilléés en plein bombardement en règle. Appréciez sa capacité d'improvisation en plein échange, ses sûrs pas d'équilibriste alors qu'il change de direction. Et enfin, sa vitesse ahurissante de déplacement.
Alors que Federer s'habille "classique", en homme relâché et confiant, Nadal a lancé la mode des pantalons blancs de corsaires, les bras, tous muscles dehors, bien dégagés, dans un maillot sans manches de couleur vive et d'un tissu brillant. Et les "uppercuts" délivrés pour signaler son plaisir, ne peuvent que gagner ainsi en impact.
Le contexte -et les conditions météorologiques-constituent deux clefs du duel. Nadal est d'abord un "terrien" même si, sur ciment, il a déjà frôlé la victoire face à Federer, à Miami cette année. L'Espagnol a dominé la saison sur terre, Federer remportant le titre à Hambourg en son absence. Et si le soleil brille et la chaleur monte vendredi, le jeune Espagnol sera sûrement avantagé: les balles sur lesquelles il imprime un 'lift' terrible, devraient alors rebondir très haut.
Mais Federer progresse à grands pas sur cette surface. Il vient d'engranger le plein de confiance, ses victoires à la Porte d'Auteuil ayant été jusqu'ici acquises relativement rapidement. Il a donc dépensé un minimum d'énergie en chemin. Et en homme réfléchi -et averti-, il aura ses idées sur la façon d'endiguer les assauts et d'embrouiller les idées de son jeune rival.
Quelle que soit l'issue de ce combat entre les duellistes, le monde est appelé à les revoir souvent. Dans de véritables finales de Grand Chelem, et plus seulement lors de sommets avant l'heure.
Tout se passe désormais à l'ombre de ce choc programmé vendredi entre Roger Federer, incontestable numéro 1 mondial à seulement 23 ans, et "Rafa" Nadal, prétendant pressé de presque 19 ans, lui même déjà passé maître dans l'art de dompter la terre battue.
Ce qui excite l'imagination du public, comme dans tout duel sportif, c'est le contraste saisissant entre les protagonistes. Comme pour Nicklaus-Palmer, Borg-McEnroe, Leonard-Hagler, parmi d'autres, chacun des deux champions représente une conception du métier, une approche, une personnalité, un style enfin, diamétralement opposés à ceux de son rival.
Le Suisse, c'est le talent comme joyau, une qualité de jeu qui confine au génie: la pureté de sa frappe, sa gamme technique élargie, son sens de l'anticipation et son déplacement feutré, bref son intelligence, rayonne sur le monde du tennis depuis deux ans.
Chez Nadal, c'est d'abord et surtout la puissance que l'on voit, les biceps saillants et un souffle à vous couper le votre, sa force s'exprimant d'abord et surtout en coup droit, même si son revers à deux mains a beaucoup gagné ces derniers mois en percussion et en variété.
Mais l'Espagnol est plus et mieux qu'une bête de foire, assénant des coups de massue jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il possède, comme Federer, une 'main'. Regardez ses amorties infiniment subtiles distilléés en plein bombardement en règle. Appréciez sa capacité d'improvisation en plein échange, ses sûrs pas d'équilibriste alors qu'il change de direction. Et enfin, sa vitesse ahurissante de déplacement.
Alors que Federer s'habille "classique", en homme relâché et confiant, Nadal a lancé la mode des pantalons blancs de corsaires, les bras, tous muscles dehors, bien dégagés, dans un maillot sans manches de couleur vive et d'un tissu brillant. Et les "uppercuts" délivrés pour signaler son plaisir, ne peuvent que gagner ainsi en impact.
Le contexte -et les conditions météorologiques-constituent deux clefs du duel. Nadal est d'abord un "terrien" même si, sur ciment, il a déjà frôlé la victoire face à Federer, à Miami cette année. L'Espagnol a dominé la saison sur terre, Federer remportant le titre à Hambourg en son absence. Et si le soleil brille et la chaleur monte vendredi, le jeune Espagnol sera sûrement avantagé: les balles sur lesquelles il imprime un 'lift' terrible, devraient alors rebondir très haut.
Mais Federer progresse à grands pas sur cette surface. Il vient d'engranger le plein de confiance, ses victoires à la Porte d'Auteuil ayant été jusqu'ici acquises relativement rapidement. Il a donc dépensé un minimum d'énergie en chemin. Et en homme réfléchi -et averti-, il aura ses idées sur la façon d'endiguer les assauts et d'embrouiller les idées de son jeune rival.
Quelle que soit l'issue de ce combat entre les duellistes, le monde est appelé à les revoir souvent. Dans de véritables finales de Grand Chelem, et plus seulement lors de sommets avant l'heure.