MONTRÉAL - Le Serbe Novak Djokovic a démontré pourquoi il est devenu le numéro 1 mondial en défaisant facilement le Français Gaël Monfils 6-2, 6-1, vendredi, se qualifiant du même coup pour le carré d'as de la Coupe Rogers de Montréal.

Monfils, cinquième tête de série, n'a jamais vaincu Djokovic en sept matchs en carrière, mais ce n'est pas par manque de volonté qu'il a baissé pavillon sur le court central du Parc Jarry. Le Parisien a déstabilisé à maintes reprises le favori, mais Djokovic a constamment trouvé le moyen de ramener la balle en jeu.

Et quand Djokovic n'avait pas à se défendre, il construisait méthodiquement les points en attendant une ouverture ou en allant chercher un angle impressionnant sur ses frappes.

La frustration a commencé à s'emparer de Monfils lors du deuxième set. Il a même regardé la foule et levé les épaules, se demandant de toute évidence comment faire pour percer une brèche dans le mur qui lui faisait face.

Tirant de l'arrière 0-5, Monfils a demandé à la foule de l'encourager et il s'est mis à crier après chaque point gagné. La formule a fonctionné quelques instants, mais Djokovic a finalement fermé les livres lors du jeu suivant, qui a duré neuf minutes.

Pour une rare fois, Djokovic n'aura pas à passer à travers Rafael Nadal, Roger Federer ou Andy Murray en demi-finale ou, s'il l'emporte samedi, en finale.

Malheureusement pour lui, ce ne sera guère plus facile puisqu'il a perdu cinq de ses huit matchs en carrière contre Tsonga. Le Français avait aussi sérieusement embêté le Serbe en demi-finale à Wimbledon en juin dernier. Djokovic avait finalement eu le dessus 7-6 (4), 6-2, 6-7 (9), 6-3.

Tsonga, dominant au service

Pour obtenir son redez-vous contre Djokovic, Tsonga a été dominant au service et s'est rapidement débarrassé de l'Espagnol Nicolas Almagro 6-4, 6-4.

Tsonga, 16e raquette au monde, a réussi 10 as, dont sept au deuxième set, et a éliminé Almagro en une heure 27 minutes. Le tombeur de Federer jeudi soir a donc pu offrir une autre «danse des pouces» aux amateurs réunis au Stade Uniprix.

«J'étais un peu fatigué aujourd'hui (vendredi). Je manquais d'énergie, a admis Tsonga. Le match d'hier (jeudi) m'a vidé et mon niveau d'énergie était bas. Pour cette raison, j'ai décidé de me concentrer sur un certain nombre de jeux en retour de service et de concentrer mes énergies sur mon service. C'était une façon pour moi de sauver de l'énergie.»

Le premier set n'a pas été particulièrement excitant. Les deux hommes ont été dominants au service, évitant donc d'offrir des ouvertures à leur adversaire. Tsonga a obtenu la seule balle de bris de la manche lors du septième jeu, et il en a profité.

Il a conclu le set avec un puissant service qu'Almagro, 10e au classement mondial, n'a pu remettre en jeu.

Le scénario a été semblable en deuxième manche. Autant Almagro que Tsonga ont réussi à gagner avec aisance leurs jeux au service jusqu'à ce que le Français brise l'Espagnol à zéro, et prenne les devants 5-4.

Au service pour le match, Tsonga, 13e tête de série, a semblé nerveux. Il a sauvé trois balles de bris avant de mettre fin aux hostilités.

Almagro n'a toujours pas battu Tsonga en cinq confrontations en carrière chez les pros.

Tsonga participera à une cinquième demi-finale cette année.

En 2009, Tsonga avait aussi atteint les demi-finales à Montréal. Il avait toutefois perdu contre l'éventuel champion de la Coupe Rogers, Murray.

Un duel Fish/Tipsarevic en demi-finale

Le Suisse Stanislas Wawrinka et l'Américain Mardy Fish n'ont pas offert leur meilleur tennis dans le premier quart de finale de la Coupe Rogers, vendredi après-midi, mais cela a donné lieu à un match excitant pour les spectateurs. C'est finalement Fish qui aura le moins mal joué, l'emportant 6-3, 6-7 (8), 6-0 pour passer en demi-finale.

En demi-finale, Fish croisera le fer avec le Serbe Janko Tipsarevic qui a battu le Tchèque Tomas Berdych (7) en deux manches de 6-4.

Fish semblait pourtant filer droit vers une victoire facile au premier set, lui qui a inscrit trois bris dans cette première manche seulement, dont à zéro au neuvième jeu pour enlever le set.

Wawrinka n'a d'ailleurs maintenu qu'un taux de réussite de 37 pour cent sur sa première balle de service dans cette manche, nettement insuffisant pour embêter un joueur de la trempe de Fish, huitième au monde.

Le Suisse a toutefois repris vie en début de deuxième set. Il a inscrit un premier bris au troisième jeu après avoir vu Fish, sixième tête de série, sauver trois balles de bris. Mais le jeu de l'Américain a été erratique dans cette manche médiane. Les coups réussis au premier set semblaient alors au-dessus de ses moyens et tout ce qu'il a tenté s'est retrouvé dans le filet ou hors limite.

Wawrinka a inscrit un deuxième bris consécutif au cinquième jeu pour se forger une avance de 4-1. Mais voilà, au moment où l'Américain retrouvait un peu de son aplomb, le Suisse est retourné à ses mauvaises habitudes, si bien que Fish a réussi à créer l'égalité 4-4.

Les deux tennismen se sont ensuite échangé deux bris pour forcer la tenue du bris d'égalité. En avant 6-5, Fish a eu une chance en or de mettre fin au match, mais la comédie d'erreurs s'est poursuivie. L'Américain a frappé un coup trop long. C'est Wawrinka qui sera finalement capable de placer deux bons jeux d'affilée pour provoquer la tenue d'un set ultime.

«Le deuxième set a été très étrange pour nous deux, a expliqué Fish. Mais ce n'est pas un sport facile, il y a tellement de variables à analyser. Ça ne fonctionne pas toujours comme prévu.

«Nous n'aurions pas pu gagner notre service si notre vie en dépendait, mais nous étions très bons au retour. C'est le côté positif, j'imagine. Mais d'analyser trop en profondeur les matchs que vous venez de jouer ne fera que vous créer des problèmes. Je suis heureux d'avoir atteint le prochain tour et je tenterai de régler mon service d'ici là.»

Le Suisse a semblé avoir tout laissé sur le terrain dans la deuxième manche de ce marathon de deux heures 22 minutes, si bien qu'il ne restait plus d'essence dans le réservoir pour la manche ultime, réglée en 32 minutes seulement.

«Il a très bien amorcé ce set, réussissant trois ou quatre coups gagnants de son coup droit, ce qu'il n'a pas fait dans le deuxième set. Puis, il s'est retrouvé en avant par un bris et c'était fini, a expliqué Wawrinka, spécifiant qu'il ne ressentait pas de fatigue. Non. Il a seulement mieux joué.»