PARIS (AFP) - La Belge Justine Henin-Hardenne, privée de tennis pendant plus de sept mois en 2004, a savouré sa qualification jeudi pour la finale de Roland-Garros, une "récompense magnifique après des mois de galère, de doutes et de peur".

Q: Que retenez-vous de cette demi-finale face à Petrova ?
R: "Je suis restée très patiente et j'ai sauté sur chaque occasion qui s'est présentée. J'ai fait un très bon match, bien en rythme avec beaucoup de maîtrise. Au deuxième set, j'ai commencé à ressentir un peu de fatigue, j'avais les jambes lourdes. J'attendais une ouverture, elle est venue à 3-3 et j'en ai profité. Je suis contente d'avoir conclu en deux sets. Je suis également très satisfaite de mon coup droit. Mon revers est beau et naturel mais ne me donne pas beaucoup de points. Alors on a beaucoup travaillé avec Carlos (Rodriguez, son entraîneur) pour tourner autour et jouer en coup droit décroisé. C'est le premier match ici où j'applique cette tactique. Je veux continuer dans ce sens."

Q: Que ressentez-vous à l'idée de retrouver la finale à Roland-Garros ?
R: "Après tout ce que j'ai vécu, c'est le meilleur cadeau que je pouvais m'offrir pour mon 23e anniversaire. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j'ai été mal l'année dernière. Me retrouver en finale est une récompense magnifique après des mois de galère, de doutes et de peur. Je reviens de très, très loin. Je n'étais plus une personne normale, je n'étais même plus capable de sortir au restaurant avec des amis tellement j'étais sans force. Avant de venir, j'avais dit à Pierre-Yves (Hardenne, son mari) et Carlos que si je devais disputer encore une seule finale de Grand Chelem, j'aimerais que ce soit à Roland-Garros. Ce tournoi est très spécial pour moi. J'ai un peu l'impression de jouer à la maison ici. J'y ai tellement de souvenirs, j'y ai vécu tellement d'émotions. J'adore cet endroit."

Q: Que vous inspire cette finale face à Mary Pierce devant son public ?
R: "J'espérais que ce soit contre elle. C'est une belle histoire, un beau défi. Elle est Française, moi j'habite pas loin. Je crois que le public aura quand même beaucoup de respect pour moi, il m'a toujours soutenu. Ce n'est pas comme si je jouais contre Capriati à l'US Open. Je n'ai pas peur du public. Et puis il y aura beaucoup de supporteurs belges. Il y aura une ambiance exceptionnelle, ce sera une belle journée. Mary revient en grande forme à 30 ans ce qui est assez incroyable. Elle est très forte mentalement et sera très motivée devant son public. Il faudra que je parvienne à faire durer l'échange."

Les commentaires de son adversaire

Nadia Petrova (RUS/N.7, battue par la Belge Justine Henin-Hardenne/N.10): "C'était dur, elle a très bien joué, elle était très agressive. Il y a des jours où tout fonctionne et j'ai l'impression qu'elle était dans un jour comme ça. Elle sort très fort mentalement de sa maladie. Mais sur le plan tennistique, c'est fort aussi. J'ai eu un bon pourcentage au service, cela ne m'a pas aidée. Elle m'a beaucoup fait courir, elle a rendu ce match très difficile pour moi. Justine a gagné en confiance à chaque match ici. Elle était chez elle sur le central aujourd'hui, elle avait le soutien du public. Tout allait en son sens. C'est une des joueuses les plus rapides du circuit. Elle se déplace très bien. Elle jouait beaucoup mieux que lors de notre dernier match à Berlin. Cela n'a rien à voir. Dès qu'elle voyait une ouverture, elle s'y engouffrait. Contre elle, il faut être tout le temps sur ses gardes, c'est ce qui rend les choses si dures. Evidemment qu'elle peut gagner le tournoi. Elle l'a déjà fait, elle aura beaucoup de confiance. Mais Mary (Pierce) pourra compter sur le public et ça peut jouer."