Le circuit des hommes s'arrête cette semaine dans la merveilleuse ville de Vienne, reconnue pour sa riche histoire et qui bénéficie d'un patrimoine culturel et architectural remarquablement varié. Surnommée ville des rêves et/ou de la musique, Vienne offre une grande panoplie d'art et d'écoles d'équitation de renommée mondiale pour sa pratique la plus pure de dressage. Tiens, si on finit par se débarrasser de ce fichu virus, cela serait une bonne idée de visiter l'Autriche au grand complet, car même les montagnes dansent au son de la musique. ("The Hills Are Alive" The Sound of music.)

 

Bon revenons à nos moutons (je sais...farce facile) puisque cette semaine à Vienne il s'agit d'une épreuve de la série 500 très relevée avec notamment la présence de Djokovic, Thiem, Tsitsipas et Medvedev en plus de nos jeunes Canadiens. Pour le numéro 1 mondial, le but c'est d'aller chercher le plus de points possible pour rester au sommet pour une 6e fois en carrière et aussi profiter au maximum du système de points adapté à la réalité de la COVID-19. En termes concrets, cela signifie que Novak peut engranger 500 points cette semaine s'il gagne le tournoi puisqu'il ne l'a pas joué l'an passé. De plus, il s'absentera de Paris Bercy la semaine prochaine puisqu'il l'a gagné la saison dernière et ses 1 000 points restent au compteur. Djoko aura aussi la possibilité d'ajouter 1 550 points s'il reste invaincu lors du Championnat de fin de saison à Londres. Rappelons qu'il n'a grappillé qu'une seule victoire lors des trois rondes préliminaires en 2019.

 

Vasek Pospisil est notre meilleur représentant cette semaine puisqu'il s'extirpe d'abord des qualifications, a le meilleur sur Félix Auger-Aliassime avant de défier Daniil Medvedev, 6e mondial. Par moments aujourd'hui, Pospisil joue comme un Top-10. Le Russe est choqué de ne pas être en mesure de mener le jeu tandis que notre Canadien est solide en première balle, à la volée, avec son coup droit d'attaque et aussi dans ses choix de jeu. En plus, alors que Vasek sert pour le set à 5-4, il sauve une balle de bris avec tellement de brio grâce à un enchainement service-volée digne des meilleurs de la spécialité!

 

Vasek sécurise même le premier set 6-4 et dans une certaine mesure, la victoire est à sa portée alors que Medvedev est de plus en plus frustré à 3-3 en deuxième manche. Le grand russe s'en sort parce qu'il est super audacieux en 2e service surtout sur balle de bris. Tout de suite après, Vasek mène 40-15, mais il commet quelques fautes ce qui permet à Medvedev de gagner 4 points de suite pour finalement s'emparer de son service. Après la 2e manche, c'est évident que Vasek manque de ressources. Dommage, car pendant 1er set et 3/4 c'est notre Canadien qui est le meilleur sur le terrain. Frustrant, car il le tenait à la gorge... 

 

Félix Auger-Aliassime a participé à 8 tournois depuis la fin aout, dont 2 Grands Chelems, ce qui est immense!!! Je le sens un peu juste face à Vasek au premier tour et c'est tout à fait normal tandis que Pospisil est léger comme une gazelle et tout en confiance puisqu'il vient de gagner deux beaux matchs en qualifications. Il est bien adapté aux conditions et cela parait. Quand Vasek sert bien dans des conditions parfaites comme celles de Vienne à l'intérieur, il peut battre n'importe qui. FAA se débrouille avec les moyens du bord, mais déploie son jeu d'attaque surtout lorsqu'il tire de l'arrière. À l'intérieur et surtout contre un attaquant de grand niveau, il faut aller de l'avant et imprégner plus de puissance pour lui couper ses armes. En général dans cette rencontre, Vasek est plus constant et même époustouflant en passings du coup droit par moments. Un peu de repos pour Félix et puis hop on change de pays encore une fois pour l'évènement de Paris Bercy, de la série 1000. Bonne nouvelle aujourd'hui, nous venons d'avoir la confirmation de L'ATP que le tournoi aura lieu malgré les nouvelles restrictions annoncées en France hier. La seule différence c'est que l'évènement aura lieu complètement à huis clos.

 

Denis Shapovalov qui avait la semaine passée livré une performance très inégale en perdant devant Gilles Simon, décide de tout essayer pour se reprendre cette semaine. Son entraineur Mikhail Youzhny est sur place et cela parait. Son énergie n'est pas à 100% et c'est normal, car il a tellement joué depuis la reprise, mais son attitude est belle et dans le fond, c'est tout ce que l'on peut lui demander. Il affronte d'entrée un invité des organisateurs Jurij Rodionov, classé 362e en février de cette année, mais qui a fait un bond fabuleux jusqu'à la 153e place cette semaine. Le gaucher possède un bon service et coup droit et est allé chercher quelques références dignes de mention, puisqu'il se qualifie à Roland Garros en plus de battre Jeremy Chardy 10-8 au 5e set au premier tour. Mais il s'agit de sa seule victoire sur le grand circuit cette année.

 

Shapo est d'attaque au début et s'encourage en brandissant le poing tout en connectant du regard avec son coach. Il y a encore un peu trop de fautes, mais Denis mène le set avec sa tête et non ses émotions ce qui lui permet de faire la part des choses lorsqu'il y a du déchet dans son jeu. Notre Canadien mène 4-2, mais à la première balle de bris de Rodionov à 4-3, il lui donne le jeu sur une double faute. À partir de ce moment-là, c'est comme si cela réveillait en lui toutes les mauvaises émotions et sensations possibles, du genre déjà-vu.

 

Shapo commet 18 fautes dans le premier set et 6 doubles fautes, dont certaines furent très coûteuses. Au 2e, à 6-5 pour l'Autrichien, Denis s'auto-détruit sur une volée toute faite en plus de commettre 2 doubles fautes. Le match s'envole bêtement et aussi les minces espoirs de participer au Championnat de fin d'année. Le kid met également un terme à sa saison, ce qui est sage. Vous connaissez sûrement l'expression anglaise qui dit:" Don't beat a dead horse". Cela signifie qu'il faut se rendre à l'évidence et ne pas s'acharner, car il est trop fatigué. Denis a tout de même connu des moments magiques cette année se rendant jusqu'au 10e rang mondial. Sa place au Masters, il l'aura un jour, c'est certain.

Thiem facilement en quarts