PARIS, France - Après cinq mois d'absence et une opération à la hanche qui a tout changé, Andy Murray a finalement rejoué. Un retour en double, au Queen's, qu'il prolongera à Wimbledon avec Pierre-Hugues-Herbert. Peut-être aussi en mixte, même si la quête d'une partenaire se révèle plus difficile qu'il n'y paraît.

Le feuilleton du retour de Murray, 32 ans et ex-no 1 mondial de tennis, n'a décidément rien de classique.

D'abord en raison du pedigree de celui que l'on peut considérer comme le quatrième Beatles du quatuor qui domine depuis des années la scène mondiale (Djokovic, Nadal, Federer). Il y a cinq mois, lors des Internationaux d'Australie, il avait lui-même annoncé qu'il prendrait sa retraite au mieux après Wimbledon, en larmes. Sa hanche le faisait trop souffrir et l'opération devenue inévitable semblait signifier la fin de sa carrière. Sauf que depuis, l'hypothèse d'un retour sur le circuit a pris forme. Son intervention chirurgicale lui a « changé la vie » comme il l'a reconnu récemment, et il s'est finalement senti de mieux en mieux. De sa descente aux enfers, il a peu à peu entraperçu un espoir, qui pourrait même le ramener sur le circuit en simple avant la fin de l'année. Mais en attendant, et c'est là le deuxième caractère spécial de ce retour, Murray a choisi une voie assez originale: celle d'un réapprentissage par le double.

« C'est énorme »

Il a du coup pu tester son pouvoir de séduction côté masculin, a priori intact. Pour son retour, l'ex-no 1 mondial s'est aligné au Queen's avec l'un des tous meilleurs spécialistes, l'Espagnol Feliciano Lopez. Un retour gagnant pour leur premier match jeudi. Et dans la foulée, Murray, trois Grand Chelem au compteur, a annoncé sa participation à Wimbledon aux côtés du Français Pierre-Hugues Herbert. 

Avec Herbert, ancien vainqueur du Grand Chelem londonien (2016) au côté de Nicolas Mahut, il n'a pas choisi n'importe qui. Le Français, lui, avait pourtant juré qu'il ne jouerait pas le double cette année. Mais voilà, il s'agit d'Andy Murray...

« Jouer avec Murray, qui fait son retour, après une opération de la hanche, c'est énorme », a confessé Herbert au quotidien L'Équipe. « Qu'il me le demande à moi, pour avoir l'honneur de partager le court avec lui, ça peut être une expérience que je n'oublierai jamais... Il peut m'apprendre des choses, il fait partie du fameux Big 4. Ça m'a donné envie de tenter cette expérience. »

Voilà pour le côté pile. Côté face, l'histoire est un peu plus drôle. Car Murray a reconnu avoir essuyé plusieurs refus de joueuses pour disputer le double mixte à Wimbledon.

« Si je me sens bien, j'aimerais bien jouer le mixte. J'avoue que j'ai été éconduit par plusieurs joueuses. J'ai demandé à des filles qui jouaient déjà en simple et double dames et elles ne voulaient pas s'aligner sur trois compétitions, ce que je comprends si vous avez des ambitions », a-t-il expliqué jeudi soir. Il a d'ailleurs évoqué dans une chronique sur la BBC le refus de celle qui vient de remporter Roland-Garros, l'Australienne Ashleigh Barty.

Billie Jean King

« C'est dommage que l'on ne puisse pas jouer ensemble car c'était la meilleure partenaire possible », a-t-il estimé. 

Mais son appel a été entendu. Et depuis, plusieurs joueuses ont fait acte de candidature, notamment la Belge Kirsten Flipkens avec qui il avait déjà joué à Wimbledon en 2006.

Un tweet de la Belge assez clair: « Wimbledon 2006... Wimbledon 2019, @andy_murray ? ». Deux autres ont aussi tenté de séduire l'Écossais sur les réseaux sociaux, Naomi Broady et Barbora Strycova. Mais la candidature la plus inattendue est venue de... Billie Jean King. L'Américaine de 75 ans, retraitée depuis 1990 et qui s'est imposée quatre fois en mixte à Wimbledon, s'est dite prête sur Twitter à reprendre du service: « Libre, j'enfile mes chaussures, @andy_murray ». 

L'Ecossais, qui n'a jamais été plus loin que le deuxième tour en deux participations en mixte sur le gazon londonien, ne devrait donc pas trop se faire de souci...