MONTRÉAL - La Blainvilloise Aleksandra Wozniak aborde les Internationaux de tennis de France dans un tout autre état d'esprit qu'elle ne l'a fait l'an dernier. Celle qui occupe actuellement le 24e rang mondial a indiqué dans un entretien avec La Presse Canadienne, dimanche, qu'elle s'estimait mieux préparée pour relever le défi que représente le tournoi de Roland Garros.

"J'ai acquis beaucoup d'expérience au courant de la dernière année, a-t-elle raconté de Paris. Le plus gros changement est que j'ai pu affronter beaucoup plus souvent des filles du top 20 et j'ai remporté de grosses victoires contre elles.

"J'ai également appris comment devenir à l'aise en jouant contre des filles de ce calibre, mais surtout, comment pouvoir donner le meilleur de moi-même à chaque jour."

Wozniak, qui occupait le 83e échelon mondial à pareille date l'an dernier, devra aussi s'habituer à un nouveau rôle cette année, celle de favorite, du moins à ces premiers duels.

"Oui, ce sera différent. L'an dernier, j'avais amorcé le tournoi contre Sybille Bammer, qui occupait le 20e rang mondial, et une autre fille du top 50 avant d'être éliminée par Vera Zvonareva au troisième tour."

Cette année, sans qualifier sa portion de tableau de facile, la Québécoise ne pourra pas se retrouver dans le rôle de négligée avant le troisième tour, voire seulement en huitièmes de finale.

Wozniak amorcera mardi son tournoi face à la Roumaine Monica Niculescu, 58e raquette mondiale, qu'elle n'a pas affrontée depuis les rangs juniors. Si elle devait l'emporter, elle affronterait alors la gagnante du duel entre l'Italienne Mara Santangelo, 109e au monde, et la qualifiée Petra Martic, de la Croatie.

C'est ensuite qu'elle pourrait affronter l'Italienne Flavia Panetta, 14e tête de série, et seule autre joueuse classée dans sa portion de tableau avec l'Américaine Serena Williams, deuxième tête de série.

"Honnêtement, j'ai un bon tableau. Je serai la favorite pour mon premier match. C'est sûr que ces filles-là seront prêtes. En tout cas, moi je le serai."

Si Wozniak devait passer au travers les trois premiers tours - s'assurant ainsi d'améliorer son classement mondial - elle retrouverait fort probablement l'Américaine sur son chemin. Williams, qui affrontera la Tchèque Klara Zakopalova au premier tour, semble avoir la voie libre au moins jusqu'aux huitièmes de finale.

Changements

La percée de Wozniak dans le top 50 a amené son lot de changements. Ce meilleur classement mondial fait en sorte qu'elle doit obligatoirement disputer plus de tournois. Elle a donc plus de points au classement à défendre pour garder sa place semaine après semaine.

"La WTA oblige les joueuses du top 50 à prendre part à certains tournois, alors on voyage plus. J'en suis à mon sixième tournoi d'affilée. Je n'ai jamais été aussi longtemps en Europe de ma vie!

"Comme on joue plus de tournois, on doit toujours se dépasser si on ne veut pas descendre au classement. Mais j'aime cette formule. J'aime me dépasser et de cette façon, chaque tournoi est un défi."

Ce nouveau statut n'apporte toutefois pas que des inconvénients.

"Mon père (Antoni, son entraîneur) peut maintenant voyager avec moi. Je vise une place parmi le top 10 et il me connaît plus que quiconque. Alors de l'avoir à mes côtés, c'est un gros plus."

L'épaule prend du mieux

Wozniak s'estime en mesure d'atteindre - progressivement - cet objectif maintenant que son épaule va de mieux en mieux. Cette déchirure à l'épaule droite lui a causé bien des ennuis au service et l'a même forcée à l'inactivité en début de saison.

"Sans être à 100 pour cent, je sens que ça va de mieux en mieux. Je reçois encore des traitements et je fais beaucoup d'exercices, mais je ne ressens plus de douleurs depuis trois mois. Comme je n'ai plus besoin de compenser comme je le faisais, ça va vraiment bien."