Une grande dame du tennis féminin se réjouit du début d'année encourageant que connaît la Canadienne Eugenie Bouchard après la descente aux enfers des dernières saisons.

La gagnante de 18 tournois du Grand Chelem et de 157 titres de la WTA Chris Evert n'avait que de bons mots pour la Montréalaise de 25 ans, mercredi, durant une conférence téléphonique tenue en marge des Internationaux d'Australie, premier tournoi majeur du calendrier 2020 (20 janvier-2 février).

Evert a révélé qu'un récent séjour de Bouchard à son académie de tennis l'a fortement rassurée sur les ambitions de l'ancienne no 5 mondiale d'effectuer un retour en force.

À Auckland en Nouvelle-Zélande, Bouchard a atteint les quarts de finale pour la seconde fois en autant d'années. Elle y a d'ailleurs remporté deux rencontres de suite pour la première fois depuis sa participation au tournoi en janvier 2019.

Elle a enchaîné en remportant deux matchs de qualifications à Melbourne pour se rapprocher à une victoire d'une participation au tableau principal, six ans après qu'elle ait charmé la foule australienne en atteignant le carré d'as avant son 20e anniversaire de naissance.

« Je suis contente de voir Eugenie obtenir de bons résultats récemment, a raconté Evert. Elle a fait un passage d’un mois à mon académie à l’automne dernier. J’ai alors été en mesure de l’observer de près et je peux vous dire qu’elle met beaucoup l’ardeur au travail, autant durant l’entraînement que durant les matchs de pratique, et même en gymnase. »

« Elle est déterminée à se donner une nouvelle chance (de performer) et elle met les efforts pour y parvenir, a insisté l'Américaine de 65 ans. On voit qu’elle se concentre à remettre beaucoup de balles en jeu plutôt que de tenter un coup gagnant dès le 2e coup de l’échange.

Après avoir enchaîné les instructeurs à un rythme fulgurant (neuf en l'espace de cinq ans), Bouchard semble avoir trouvé la stabilité depuis l'embauche de Jorge Todero, un entraîneur qui lui avait été conseillé par le Québécois Sylvain Bruneau, qui dirige Bianca Andreescu.

« Je crois que son nouvel entraîneur l’aide aussi. (...) C’est un processus qui se fera graduellement pour elle. Ça se fera par petits pas. Elle ne retournera pas soudainement en demi-finales des Internationaux d’Australie. Elle doit démontrer de la patience, mais avec sa perte de confiance des dernières années, chaque victoire obtenue l’aide à retrouver encore un peu plus de cette confiance.

Tandis que plusieurs joueuses auraient cédé devant autant de frustrations, Bouchard a le mérite d'avoir poursuivi contre vents et marrées, selon Chris Evert.

« C’est remarquable qu’elle ait fait preuve d’autant de persistance malgré les embûches qui se sont dressées sur son chemin, et les partisans apprécient ça. »

McEnroe voit grand pour Shapovalov et Auger-Aliassime

Lui aussi appelé à commenter la remarquable éclosion du tennis canadien dans les plus hautes sphères de la discipline, la légende John McEnroe ne s'est pas fait prier pour s'afficher comme un grand supporteur de Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime.

« J’ai la certitude que ces deux joueurs joueurs gagneront chacun de multiples tournois du Grand Chelem, a mentionné d'emblée McEnroe avant d'apposer un bémol : « À savoir s’ils sont prêts à le faire maintenant, c’est une autre question cependant. »

« Shapovalov a travaillé d’arrache-pied avec (Mikhail) Youzhny depuis le début de leur association, tandis qu’Auger-Aliassime a été une révélation en 2019. Il y aura une hausse des attentes envers lui et c'est normal, mais il n’en demeure pas moins que Denis et lui sont des talents dignes du top-5 ou du top-10 mondial, et ce dans un avenir pas si lointain, a-t-il évalué, avant d'ajouter qu'il a « hâte d'assister à la suite de leur progression ».