Serena Williams dans un creux de vague entre Wimbledon et le US Open
WTA mercredi, 1 août 2018. 08:04 samedi, 14 déc. 2024. 22:35L'Américaine Serena Williams, finaliste du dernier Wimbledon mais éliminée sèchement au premier tour mardi à San Jose, vit une période délicate de sa carrière de joueuse et de sa vie de mère de famille.
« J'ai tellement de choses à gérer que je n'ai pas le temps de m'appesantir sur cette défaite, d'autant que je n'étais clairement pas à mon meilleur niveau », a-t-elle confié après avoir été battue par la Britannique Johanna Konta (48e), en deux sets secs, 6-1, 6-0.
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L'Américaine aux 23 titres du Grand Chelem, qui court toujours après le record de Margaret Court (24), a encaissé 12 jeux de suite, balayée en 51 minutes chrono. Jamais depuis ses débuts en 1995 Serena n'avait gagné moins de deux jeux lors d'un match.
Trois fois victorieuse à San Jose (2011, 2012, 2014), Serena n'avait jamais perdu contre Konta, qu'elle avait battue 6-2, 6-3 en quart de finale des Internationaux d'Australie, début 2017. « Elle a mieux joué qu'il y a 18 mois, tant mieux pour elle », a-t-elle ajouté, bonne joueuse.
À bientôt 37 ans, en septembre, et à moins d'un mois des Internationaux des États-Unis (27 août-9 septembre), la cadette des soeurs Williams n'avait plus joué en match officiel depuis sa finale perdue le 14 juillet, sur le gazon londonien, contre l'Allemande Angelique Kerber (6-3, 6-3).
Serena n'est plus que 26e au classement de la WTA, mais elle a une bonne excuse : elle a passé la plus grande partie de 2017 à préparer la naissance de son premier enfant, la petite Alexis Olympia, au terme d'une grossesse compliquée. Et elle a bien failli mourir.
« Je suis discriminée »
« Tout a mal tourné », disait-elle en janvier au magazine Vogue : des caillots de sang dans les poumons, alors qu'elle avait été hospitalisée pour une embolie pulmonaire en 2011, cicatrice de césarienne rouverte à cause de fortes quintes de toux, hématome à l'abdomen...
La grande vedette du tennis féminin a dû rester alitée durant six semaines, après une opération risquée : « Quand elle est partie pour le bloc opératoire, je l'ai embrassée, je lui ai dit au revoir. Mais je ne savais pas si elle allait revenir (en vie) », a révélé son mari, Alexis Ohanian, le fondateur du site communautaire Reddit.
La convalescence fut plus compliquée que prévue et le retour, retardé de janvier à mars, s'était révélé lui aussi complexe à Indian Wells et Miami (2 défaites, 2 victoires).
Comme si cela ne suffisait pas, l'Américaine s'estime « discriminée » par les autorités antidopage. Elle se dit même « choquée » car elle juge qu'on la contrôle « plus souvent que les autres joueuses ». Et elle le prouve : cinq tests en juin, affirme Serena, contre zéro ou un pour d'autres joueuses majeures.
« Ça y est, c'est encore à moi d'être testée au hasard. C'est comme si on ne testait que Serena », a-t-elle tweeté fin juillet, dix jours après la finale de Wimbledon. En ajoutant avec humour : « L'avantage, c'est que je montre que ce sport reste propre. #StayPositive ».
Pour continuer à penser positif, l'Américaine peut s'appuyer sur le reste de son palmarès : 72 tournois remportés, plus de 86 millions de dollars de prix encaissés, sans compter les contrats publicitaires.
À New York, à partir de la fin août, la Floridienne tentera une nouvelle fois d'égaler le record de titres majeurs de Margaret Court, la championne légendaire des années 60-70. Elle en est capable.