La cadette, Serena, va défier l'aînée, Venus, au troisième tour du tournoi d'Indian Wells, là même où 17 ans plus tôt le clan Williams a vécu un traumatisme qui, assurent-elle, ne les hantent pas.

Pour la 29e fois dans leurs carrières, les soeurs Williams vont s'affronter dans un tournoi WTA et ce duel, que les organisateurs vont sans doute programmer en début de soirée lundi, est alléchant à plus d'un titre.

Serena qui a dominé au deuxième tour la Néerlandaise Kiki Bertens 7-6 (5), 7-5, mène largement au bilan de leurs confrontations avec 17 victoires à 11.

Mais l'ancienne no 1 mondiale dispute cette semaine son premier tournoi depuis... 14 mois et les Internationaux d'Australie 2017 où elle avait conquis son 23e titre du Grand Chelem en battant en finale (6-4, 6-4) son... aînée.

Après son sacre à Melbourne en janvier 2017, elle avait annoncé qu'elle était enceinte et avait mis un terme à sa saison.

Devenue mère d'une fille, Alexis Olympia, en septembre dernier, puis épouse d'Alexis Ohanian, fondateur du site internet communautaire Reddit, en novembre, la reine du tennis féminin n'est pas revenue pour faire de la figuration.

« J'ai beaucoup d'objectifs, mais je n'aime pas en parler, cela serait sympa de les atteindre », a expliqué Williams dont l'entraîneur, le Français Patrick Mouratoglou, a qualifié récemment les trois derniers tournois du Grand Chelem de l'année comme prioritaires.

Une certitude, Williams se sent « loin, encore très loin de (son) meilleur niveau ». « Je fais encore des fautes que je ne fais pas habituellement », a-t-elle regretté.

Racisme en 2001

Et sur sa route se dresse maintenant une sacrée cliente qu'elle connaît très bien, Venus, 8e mondiale qui a surclassé au deuxième tour la Roumaine Sorana Cirstea (no 35) 6-3, 6-4.

« Elle a réalisé une année 2017 incroyable, elle joue un tennis fantastique, elle joue tellement mieux maintenant que quand elle était plus jeune, même si elle jouait déjà très bien », a-t-elle remarqué.

« Je savais qu'en étant non-classée (en raison de sa longue absence, NDLR) j'allais affronter rapidement une tête de série, j'aurais aimé que ce soit quelqu'un d'autre, mais je serai prête et je donnerai le meilleur de moi-même », a insisté Serena.

Il s'agira du deuxième affrontement des soeurs Williams à Indian Wells, le premier en demi-finales de l'édition 2001 a fait couler beaucoup d'encre et... de larmes.

Car ce premier duel n'avait finalement pas eu lieu avec le forfait à quelques minutes du match de Venus, ce qui avait déclenché la colère du public d'Indian Wells, accusant leur père Richard Williams d'avoir manigancé cet abandon.

Lors de la finale remportée face à la Belge Kim Clijsters (4-6, 6-4, 6-2) le lendemain, Serena sur le terrain et son père en tribune avaient été conspués par une partie du public.

Pour protester contre ce climat raciste, à leurs yeux, les Williams ont boycotté Indian Wells de 2002 à 2015, mais interrogée samedi à plusieurs reprises en conférence de presse sur l'épisode de 2001, Serena a botté en touche.

« Je n'y ai pas pensé une seule seconde, ça fait 17 ans, c'est une éternité », a-t-elle balayé.

« J'aurais préféré affronter n'importe quelle joueuse à l'exception de ma soeur, mais ainsi va la vie », a conclu Williams, radieuse et pressée de retrouver sa fille.

Dans un autre match, l'Américaine Danielle Collins a surpris sa compatriote Madison Keys (no 15) 6-3, 7-6 (1). Collins, qui est classée au 116e rang mondial et qui faisait une première apparition dans un tableau principal, commence sa deuxième année sur le circuit de la WTA.