GUADALAJARA, Mexique – Sans les étoiles Serena Williams et Naomi Osaka, ni la no 1 mondiale et tenante du titre Ashleigh Barty, le Masters WTA, qui débute mercredi à Guadalajara au Mexique, vient clore une saison WTA marquée par une instabilité croissante au sommet du tennis féminin.

Symbole de ce phénomène : les quatre finales du Grand Chelem ont été disputées par huit joueuses différentes en 2021. Et seules deux d'entre elles, les Tchèques Barbora Krejcikova, lauréate surprise à Roland-Garros, et Karolina Pliskova, qui a échoué sur la dernière marche à Wimbledon, seront en lice au Mexique, où l'épreuve initialement prévue à Shenzhen, en Chine, a été délocalisée en raison de la pandémie de COVID-19.

De plus, six des huit joueuses qualifiées pour ce Masters le sont pour la première fois, à l'exception de Pliskova et de l'Espagnole Garbiñe Muguruza.

Si Williams soigne une cuisse et Osaka son mental, en proie à une anxiété récurrente, l'Australienne Barty a aussi eu besoin de couper, après une saison qu'elle aura dominée (titrée à Melbourne, Miami, Stuttgart, Wimbledon, Cincinnati), mais aussi passée loin de son pays durant sept mois.

Cette fatigue s'était manifestée aux Internationaux des États-Unis, où la jeune Britannique de 18 ans Emma Raducanu s'était imposée en finale contre la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans. Ce vent de fraicheur ne soufflera pas à Guadalajara car, parties de trop loin au classement, ni l'une ni l'autre n'a pu se qualifier.

Si on se fie donc à la Race, la Bélarussienne Aryna Sabalenka (no 1) bénéficie du statut de favorite. Son année, elle l'a débutée à la 10e place et son accession au quasi-sommet de la WTA s'explique par deux victoires à Abou Dhabi et à Madrid et deux demi-finales à Wimbledon et Flushing Meadows. Elle doit à présent passer un cap.

Gérer l'altitude

Krejcikova (no 2) fait partie des révélations de la saison depuis son triomphe à Paris. Seule lauréate d'un Majeur cette année, démarrée au 65e rang, pour aussi s'imposer à Strasbourg et Prague, fait figure de prétendante sérieuse.

Elle pourra même viser un doublé à Guadalajara, car elle est également qualifiée en doubles, associée à Katerina Siniakova. Ensemble, elles avaient décroché l'or olympique à Tokyo.

Karolina Pliskova (no 3) n'a en revanche aucune victoire à son actif et avec la Grecque Maria Sakkari (no 4), elles sont les seules du plateau dans cette situation.

Lauréate surprise à Roland-Garros l'an passé, Iga Swiatek (no 5) a pour sa part sécurisé sa place, avec deux victoires lors du premier semestre à Adelaide puis Rome.

L'Espagnole Garbiñe Muguruza (no 6), elle, est la seule avec la Polonaise et Krejcikova à avoir déjà remporté un Grand Chelem. Deux même, à Roland-Garros en 2016 et Wimbledon en 2017. Cette saison, certes peu probante en Majeurs, l'a néanmoins vue redevenir compétitive avec deux victoires à Doha en mars et Chicago fin septembre.

Sa compatriote, Paula Badosa (no 7), est une autre révélation de la saison. Quart de finaliste à Roland-Garros, elle s'est imposée juste avant à Belgrade et surtout à Indian Wells en octobre.

Le momentum semble de son côté et de celui de l'Estonienne Anett Kontaveit (no 8), qui a remporté le plus de tournois en 2021 après Barty, à Cleveland, Ostrava, Moscou et Cluj lors des trois derniers mois.

Bien malin qui pourra prédire celle qui s'adjugera ce Masters, a fortiori dans des conditions rendues difficiles par l'altitude, la cité de Jalisco culminant à plus de 1500 m.

« À Madrid (650 m d'altitude), mes coups volaient. Il avait fallu m'ajuster, et à la fin, j'ai pu joué un tennis vraiment solide. Guadalajara sera encore pire », a prédit Swiatek.