Toxicomanes et sans-papiers victimes du "nettoyage" d'Athènes
Jeux olympiques vendredi, 2 juil. 2004. 11:50 dimanche, 15 déc. 2024. 05:04
ATHENES (AFP) - Les interpellations de toxicomanes et d'immigrants sans papiers ont été intensifiées récemment dans les rues d'Athènes, près d'un mois après l'adoption de mesures pour "nettoyer" la ville-hôte des Jeux olympiques, a-t-on appris vendredi des sources concordantes.
Un nombre inhabituellement élevé de toxicomanes et d'alcooliques a été interné dans des hôpitaux psychiatriques à Athènes à la demande des autorités ces dernières semaines, selon des sources hospitalières.
Les employés de l'hôpital psychiatrique Dromokaïtio d'Athènes, l'un des deux principaux de la capitale, ont même arrêté le travail à deux reprises au cours de la semaine pour protester contre cette hausse, a indiqué à l'AFP Michalis Yannakos, président du syndicat des employés de cet hôpital.
"Suite à des interpellations policières, le parquet délivre des mandats d'internement qui nous obligent à enfermer des toxicomanes, des alcooliques ou des retardés mentaux", a-t-il précisé.
Selon M. Yannakos, les internements ordonnés par le parquet ont augmenté de 50% ces derniers jours par rapport aux mois précédents.
Les 550 membres du syndicat ont dénoncé dans un communiqué "le manque d'infrastructure et du personnel" et ont annoncé qu'ils poursuivraient leur mouvement si les autorités judiciaires et policières continuaient à les obliger à accueillir ces personnes qui devraient être traitées par d'autres institutions que les hôpitaux psychiatriques.
"Environnement de sécurité totale"
La section grecque des Médecins du monde (MDM) a pour sa part récemment dénoncé dans un communiqué une "vague de poursuite et de comportements violents (des policiers) contre les demandeurs d'asile, les immigrants et les personnes en situation d'exclusion sociale" liée aux Jeux.
Les Jeux doivent servir pour "refléter l'image sociale du pays en respectant les droits de l'Homme et des personnes vulnérables", a conclu ce communiqué.
"Il y a une intensification des contrôles et les personnes qui ont des besoins médicaux hésitent actuellement à visiter nos centres en ville", a indiqué à l'AFP le responsable des MDM-Grèce, Nikitas Kanakis.
M. Kanakis a toutefois indiqué qu'ils étaient "en contact avec les autorités pour l'adoption des mesures adéquates pour assurer aux immigrants sans-papiers, aux personnes sans domicile fixe (SDF) ou aux toxicomanes l'accès à nos centres".
Pour sa part, le ministère de l'Ordre public a répondu que les contrôles dans les rues n'étaient pas un phénomène nouveau et allaient se poursuivre en vue des Jeux afin de créer un "environnement de sécurité totale".
En vue des Jeux, la police grecque a lancé début juin une offensive pour débarrasser le centre d'Athènes de ses revendeurs de drogue et immigrés clandestins, mais aussi des vendeurs à la sauvette de produits de contrebande et de contrefaçon.
En application de décisions prises dans le cadre du plan de sécurité des Jeux, la police a ainsi mis en application deux programmes d'action, dont l'un vise notamment à lutter contre le trafic de drogue et imposer "le respect de la légalité" sur les places centrales d'Athènes.
La presse grecque avait par la suite accusé les autorités policières de
se livrer à une chasse aux toxicomanes.
Un nombre inhabituellement élevé de toxicomanes et d'alcooliques a été interné dans des hôpitaux psychiatriques à Athènes à la demande des autorités ces dernières semaines, selon des sources hospitalières.
Les employés de l'hôpital psychiatrique Dromokaïtio d'Athènes, l'un des deux principaux de la capitale, ont même arrêté le travail à deux reprises au cours de la semaine pour protester contre cette hausse, a indiqué à l'AFP Michalis Yannakos, président du syndicat des employés de cet hôpital.
"Suite à des interpellations policières, le parquet délivre des mandats d'internement qui nous obligent à enfermer des toxicomanes, des alcooliques ou des retardés mentaux", a-t-il précisé.
Selon M. Yannakos, les internements ordonnés par le parquet ont augmenté de 50% ces derniers jours par rapport aux mois précédents.
Les 550 membres du syndicat ont dénoncé dans un communiqué "le manque d'infrastructure et du personnel" et ont annoncé qu'ils poursuivraient leur mouvement si les autorités judiciaires et policières continuaient à les obliger à accueillir ces personnes qui devraient être traitées par d'autres institutions que les hôpitaux psychiatriques.
"Environnement de sécurité totale"
La section grecque des Médecins du monde (MDM) a pour sa part récemment dénoncé dans un communiqué une "vague de poursuite et de comportements violents (des policiers) contre les demandeurs d'asile, les immigrants et les personnes en situation d'exclusion sociale" liée aux Jeux.
Les Jeux doivent servir pour "refléter l'image sociale du pays en respectant les droits de l'Homme et des personnes vulnérables", a conclu ce communiqué.
"Il y a une intensification des contrôles et les personnes qui ont des besoins médicaux hésitent actuellement à visiter nos centres en ville", a indiqué à l'AFP le responsable des MDM-Grèce, Nikitas Kanakis.
M. Kanakis a toutefois indiqué qu'ils étaient "en contact avec les autorités pour l'adoption des mesures adéquates pour assurer aux immigrants sans-papiers, aux personnes sans domicile fixe (SDF) ou aux toxicomanes l'accès à nos centres".
Pour sa part, le ministère de l'Ordre public a répondu que les contrôles dans les rues n'étaient pas un phénomène nouveau et allaient se poursuivre en vue des Jeux afin de créer un "environnement de sécurité totale".
En vue des Jeux, la police grecque a lancé début juin une offensive pour débarrasser le centre d'Athènes de ses revendeurs de drogue et immigrés clandestins, mais aussi des vendeurs à la sauvette de produits de contrebande et de contrefaçon.
En application de décisions prises dans le cadre du plan de sécurité des Jeux, la police a ainsi mis en application deux programmes d'action, dont l'un vise notamment à lutter contre le trafic de drogue et imposer "le respect de la légalité" sur les places centrales d'Athènes.
La presse grecque avait par la suite accusé les autorités policières de
se livrer à une chasse aux toxicomanes.