LAUSANNE - Le sprinter amputé des deux jambes Oscar Pistorius a gagné en appel vendredi devant le Tribunal arbitral du sport et obtenu le droit de participer aux Jeux olympiques de Pékin.

Le TAS a estimé que le Sud-africain de 21 ans était éligible pour les courses réservées aux athlètes valides.

La décision de vendredi va à l'encontre d'une décision imposée par l'IAAF qui avait jugé le 14 janvier que ses prothèses en fibre de carbone lui donnaient un avantage mécanique.

Le TAS a précisé que sa décision, prise à l'unanimité, prenait effet immédiatement.

"Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai eu du mal à cacher mon sourire au cours de la dernière heure et demie", a réagi Pistorius devant la presse à Milan. "Je peux sans aucun doute dire que la vérité est sortie. Nous avons encore une fois la possibilité de poursuivre mon rêve de participer à des Jeux, si ce n'est pas en 2008 alors en 2012."

Pistorius doit encore réaliser les minima pour avoir le droit de s'aligner sur le 400 mètres individuel des JO de Pékin (8-24 août). Il peut cependant être retenu dans le relais sud-africain sans se qualifier.

Une audience de deux jours avait eu lieu devant une formation d'arbitres au siège du TAS le mois dernier.

"Oscar sera le bienvenu partout où il souhaite concourir cet été", a déclaré dans un communiqué le président de l'IAAF, Lamine Diack.

Pistorius détient le record du monde paralympique du 400 mètres en 46,56 secondes, mais ce chrono est au-dessus des minima olympiques, fixés à 45,55 et son entraînement a été perturbé par la procédure d'appel.

Même si Pistorius n'atteint pas les minima, les sélectionneurs sud-africains pourront inclure l'étudiant de l'université de Pretoria dans l'équipe du relais 4x400m. Pistorius n'aura pas besoin de se qualifier et pourra faire le voyage à Pékin en tant que remplaçant. Six coureurs peuvent être retenus pour l'équipe de relais.

Pistorius a aussi l'intention de participer à Pékin aux Jeux paralympiques (6-17 septembre). La décision du TAS lui permet aussi de se consacrer à la préparation des Jeux olympiques de Londres en 2012.

L'IAAF avait basé sa décision de janvier en se basant sur les études du professeur allemand Gert-Peter Brueggemann, qui estime que les prothèses de type "Cheetah" donnent un avantage à son utilisateur.

Les avocats de Pistorius ont contré cet argument avec des tests indépendants réalisés par une équipe dirigée par un professeur du MIT, Hugh M. Herr, qui a affirmé que le sprinter n'était pas avantagé par rapport aux athlètes valides.

"La formation n'a pas été convaincue de l'existence d'un avantage métabolique en faveur d'un double amputé utilisant les prothèses Cheetah Flex-Foot", a jugé le TAS. "Par ailleurs, la formation du TAS a considéré que l'IAAF n'avait pas apporté la preuve que les effets biomécaniques de l'usage d'une telle prothèse donnaient un avantage à Oscar Pistorius par rapport aux autres athlètes n'utilisant pas un tel équipement."

Pistorius est né sans péronés et avait seulement 11 mois quand il a été amputé des deux jambes sous le genou.