ATHENES, (AFP) - La majorité des ouvriers qui travaillaient vendredi sur le stade olympique s'affairaient autour d'un gigantesque trou cintré de béton en plein milieu du terrain, mais les organisateurs qui faisaient visiter le chantier à la presse internationale sont restés le plus discret possible sur sa destination.

Les organisateurs avaient posé une condition sine qua non à cette visite: pas une seule photo. Une discrétion de nature à relancer la curiosité des visiteurs qui, du coup, avançaient toute sorte d'hypothèses. Tous sont au moins tombés d'accord sur une chose: "Cela a un rapport avec la cérémonie d'ouverture". Motus en revanche du côté des organisateurs.

Les ouvriers étaient en tout cas bien plus nombreux vendredi dans le stade que sur le chantier voisin des deux arches du toit qui attendent d'être enfin terminées pour pouvoir être glissées sur des rails jusqu'à leur position définitive. A peine pouvait-on en voir une poignée à l'oeuvre.

Le glissement devrait commencer mi-avril ou fin-avril et être terminé début mai, a assuré à l'AFP Nikos Louridas. Celui du vélodrome n'est qu'une question de jours, selon lui.

"Je ne comprends pas pourquoi la presse se fait autant d'inquiétude pour le toit. D'accord, nous avons quelques jours de retard, mais nous avançons", a affirmé un autre responsable.

Chemin de boue

Alors que le CIO, inquiet des retards, répète de plus en plus fort que son achèvement n'est pas "essentiel" au bon déroulement des Jeux, les organisateurs grecs semblent tenir particulièrement à ce que le toit soit mené à bien. Le toit devrait probablement jouer lui aussi un rôle important lors de la cérémonie d'ouverture, peut-être en rapport avec le mystérieux trou.

S'il y a du travail à l'extérieur, l'intérieur n'est pas en reste. Les anciens poteaux des buts du stade qui, après avoir abrité les Championnats du monde d'athlétisme de 1997, a reçu pendant des années les matches de football de l'équipe d'Olympiakos, sont encore debout, un peu perdus au milieu de ce chantier de boue et de béton.

De même, les deux écrans géants utilisés en 1997 n'ont pas encore été remplacés, tout comme les cabines des commentateurs dont les anciens câbles ont été sectionnés. Certes les gradins en ciment, très abîmés par des années d'utilisation peu respectueuse des supporteurs de l'Olympiakos, ont été restaurés, mais les 75.000 sièges en plastique doivent encore y être installés.

Quant à la piste d'athlétisme où se dérouleront les plus prestigieuses épreuves des Jeux, elle n'est à ce jour qu'un large chemin de boue où se succèdent les bétonnières.

Ce qui est le plus inquiétant, souligne un responsable technique d'une agence de presse internationale, c'est que l'installation des câbles pour les télévisions et les installations techniques n'a même pas commencé. Même si le toit est terminé à l'heure, "ils n'auront pas beaucoup de temps" pour cela.