BERLIN, (AFP) - Un test fiable pour détecter le darbepoetin alfa a été mis à la disposition de l'Agence mondiale antidopage (AMA) par la firme Amgen, ce qui a permis de confondre le fondeur espagnol Johann Muehlegg, a expliqué un membre de l'AMA, le Danois Bengt Saltin dans une interview à paraître au journal dominical Bild am Sonntag.

Selon M. Saltin, "il n'a pas été difficile" de dépister Muehlegg, déchu de sa médaille d'or du 50 km style classique des Jeux olympiques de Salt Lake City après un contrôle positif au darbepoetin alfa, une hormone peptidique apparentée à l'érythropoïétine (EPO).

"Pendant toute la saison d'hiver, nous avons effectué des contrôles sanguins en Coupe du monde de tous les fondeurs. Il y a eu des indices clairs de dopage chez Muehlegg et chez des Russes".

"Quand on injecte de l'EPO ou du darbepoetin, a expliqué M. Saltin, on favorise fortement la production de sang. Ceci se traduit par un accroissement des globules rouges et de leurs cellules précurseurs (réticulocytes). Ceci donne un schéma caractéristique".

"Nous avons pu voir que Muehlegg a dû cesser de prendre cette hormone fin janvier", les Jeux de Salt Lake City ayant débuté le 8 février, a souligné le représentant de l'AMA.

M. Saltin a souligné l'attitude coopérative du fabricant du médicament. "Il y a encore peu de temps il n'existait pas de test fiable pour ce médicament. Le fabricant Amgen l'a mis à disposition dans un bref délai. Ils ont été très coopératifs".

Concernant la découverte de matériel de transfusion sanguine dans une maison occupée par les fondeurs autrichiens lors des JO-2002, M. Saltin a constaté que "des infusions du propre sang ne sont pas nouvelles, mais en même temps un moyen extrêmement efficace et difficilement décelable pour améliorer l'endurance".