PARIS - Le Tribunal arbitral du sport (TAS) rendra jeudi un arbitrage très attendu dont dépend l'avenir olympique de plusieurs sportifs, dont le champion olympique américain du 400 m LaShawn Merritt, en théorie privés des JO de Londres pour avoir été suspendus plus de six mois pour dopage.

En 2008, le Comité international olympique (CIO) a intégré dans la charte olympique l'interdiction, pour tout athlète ayant écopé de plus de six mois de suspension pour violation d'un quelconque règlement antidopage, de participer aux Jeux olympiques qui suivent l'expiration de leur sanction.

Cette règle, dite règle 45, est entrée en vigueur pour les Jeux d'hiver de Vancouver en 2010. Mais plusieurs la trouvent injuste et contraire même au code mondial antidopage, dont le CIO est signataire.

Le Comité olympique américain (USOC), soutenu par d'autres, est monté au créneau pour contester la validité juridique de cette règle. Pour trancher sur la question, le CIO et l'USOC ont accepté de s'en remettre au Tribunal arbitral du sport (TAS).

Cette cour suprême du sport a entendu les arguments des parties à la mi-août à Lausanne et rend public jeudi matin son avis, qui fera forcément jurisprudence pour d'autres législations du même type visant à empêcher la sélection d'athlètes condamnés pour dopage, comme c'est le cas en Grande-Bretagne.

Pour les Américains, le cas de LaShawn Merritt traduit toute l'injustice de la règle 45. Car selon eux le champion olympique 2008 et champion du monde 2009 du 400 m fait partie de ces athlètes contrôlés positifs sans avoir eu l'intention de se doper.

L'Américain a été privé pendant 21 mois de compétition pour avoir, selon lui, voulu augmenter la taille de son pénis grâce à un produit qui contenait de la DHEA. « Aucune sanction ne masquera l'embarras et l'humiliation que je ressens », avait affirmé l'Américain, parlant d'« une erreur idiote, immature et égoïste ».