(RDS) - Le programme de basket-ball masculin de l'Université du Québec à Montréal grandit vite... et bien! Les Citadins ont complété la deuxième saison de leur jeune histoire, en s'inclinant au premier tour éliminatoire devant la grosse machine du Rouge et Or de L'Université Laval. Une saison qui, toutes proportions gardées, aura été couronnée de succès. La grande responsable de ces succès : l'entraîneure-chef Olga Hrycak.

Les désolants incontournables du monde du sport: un tel est le premier quart-arrière noir à remporter un Super Bowl, un tel est le premier golfeur "non-blanc" à remporter un tournoi des Maîtres, un tel est le premier lanceur amputé d'un bras du baseball majeur et une telle est la première gardienne de but au hockey professionnel...

Bêtes de cirque ou simples individus dont la "démarcation" est rafraîchissante, en raison de leurs différences? Entraîneure de basketball scolaire depuis maintenant déjà 38 ans, Olga Hrycak préfèrerait certes qu'on ne fasse pas tout un plat avec sa "différence". Elle ne sent pas du tout... qu'elle n'est pas à sa place, aux commandes du programme masculin de basket-ball de l'UQAM."

"Pour moi, c'est très normal. Ça fait plus de 25 ans que je fais ce métier avec les hommes. Par fois, quand on joue à l'extérieur, on me regarde. Mais ils savent que l'éthique est là et c'est ce que l'on recherche", indique Olga Hrycak.

Dans son nouvel environnement de travail depuis maintenant deux ans, les Citadins eux-mêmes n'existant que depuis 2003, Hrykac avait tout de même fait le pari audacieux de quitter, après 15 ans de succès continu, le réputé programme de basket masculin du Collège Dawson, de Montréal, pour prendre les rennes des Citadins. Et qu'on dirige des cégépiens ou des universitaires, pas évident pour une femme d'imposer le respect et de discipliner des jeunes hommes qui, souvent, croient tout connaître et sont bien au-dessus de ce qu'une femme pourrait bien apporter à leur façon de jouer...

"Ma réputation est connue à travers la ligue. Les joueurs savent que s'ils viennent jouer contre nous, ils vont travailler fort, mais ils vont avoir du plaisir. Un de mes rêves était d'être entraîneur à l'université surtout chez les hommes. Je cherche les défis et celui-ci était de taille", ajoute Hrycak.

Les défis avaient commencé bien jeune pour Olga. Elle jouait elle-même, à la position d'arrière, à l'école secondaire Holy Name High de Montréal, dans les années 68-70, quand l'appel de ce qui allait devenir son métier pour la vie a retenti...

"Il y avait une équipe interuniversitaire à l'Université de Montréal. J'ai joué quatre ans pour cette équipe avant de devenir entraîneur du côté des femmes. J'ai été entraîneur pendant 12 ans avec les femmes, même au niveau universitaire", raconte l'entraîneure des Citadins.

Bien que déficitaire, à six victoires et neuf défaites, la deuxième saison des Citadins aura été franchement satisfaisante à plusieurs niveaux, un sentiment que partage Olga. On a doublé le nombre de victoires de la saison "baptême de feu" et on a participé aux séries! Aux jeunes qui aspirent un jour jouer sous les ordres de cette grande entraîneure, souvenez-vous bien de ceci: "Ils savent qu'ils vont manger du basketball, car je veux leur transmettre ma passion".