Les joueurs des Carabins ressentaient de la fébrilité à l’idée d’enfiler leur équipement de football pour la première fois depuis quatre mois et ce n’est certainement pas la perte de leur quart-arrière partant et de quelques leaders de l’organisation qui allaient réduire leurs attentes en vue de la saison 2013.

Depuis lundi et jusqu’à jeudi, le groupe remodelé de Danny Maciocia se défoule sur le terrain du Stade Antony-Carola du Collège Saint-Jean-Vianney dans le cadre d’un court camp d’entraînement à l’approche du printemps.

Selon les dires de Maciocia, ces séances de football servent surtout à découvrir et développer la profondeur qui règnera au sein de sa troupe. Ce camp permet aussi d’orchestrer une lutte à la position névralgique de quart-arrière pour trouver celui qui succédera à Alexandre Nadeau-Piuze dont le parcours universitaire a pris fin lors de la défaite éliminatoire contre le Vert et Or de l’Université Sherbrooke.

« C’est une compétition ouverte et c’est l’essence de notre équipe en 2013. Ce sont deux quarts qui possèdent de grandes qualités. De toute façon, la réalité c’est que toutes les bonnes équipes doivent miser sur deux bons quarts parce que tu ne sais jamais quand tu peux avoir besoin de l’autre », a commenté Maciocia à mi-chemin d’un entraînement de quatre heures.

À première vue, Gabriel Cousineau amorce cette compétition avec une longueur d’avance étant donné qu’il évoluera pour les Bleus pour une troisième saison, mais Pierre-Luc Varhegyi n’a pas dit son dernier mot à sa deuxième campagne dans cet uniforme.

« J’aime mieux cette approche parce que je préfère travailler fort pour obtenir le poste au lieu qu’on me l’offre. Il existe une bonne compétition présentement et ça fait que tout le monde élève son jeu d’un cran », a raconté Cousineau.

Si Cousineau parvenait à hériter du poste convoité, le visage offensif des Carabins serait modifié, mais pas nécessairement perdant par rapport à l’an dernier.

« Alex (Nadeau-Piuze) avait beaucoup d’expérience alors que Gabriel possède un bras un peu plus puissant et il peut accomplir des jeux par la course. C’est son avantage et la seule façon d’acquérir de l’expérience c’est de l’envoyer sur le terrain. Côté leadership, on perd quelque chose, mais on gagne légèrement au niveau athlétique », a analysé l’entraîneur qui amorcera sa troisième campagne à la barre de l’équipe.

« Je peux quasiment dire que Gabriel est aussi bon qu’Alex. Oui, ce sont des athlètes différents, mais notre système est très semblable donc je suis persuadé qu’il sera à la hauteur », a jugé Jean-Samuel Blanc qui a mené le circuit québécois avec 12,5 sacs en 2012.

Est-ce un frein à l’objectif suprême?

Tous les ans, les Carabins ne peuvent guère esquiver un éternel sujet alors que les observateurs se demandent s’ils pourront mettre fin à la suprématie québécoise du Rouge et Or de l’Université Laval.

Déjà énorme, le défi devient titanesque quand les Carabins changent de meneur de jeu. Toutefois, cet obstacle n’effraie pas Maciocia qui sait où puiser la motivation.

« C’est absolument possible de mériter les grands honneurs. Je donne souvent l’exemple de 2002 et 2003 alors que nous (avec les Eskimos) avons participé à deux Coupes Grey consécutives avec un quart qui sortait de Sacramento State, Ricky Ray », a-t-il souligné.

« Par contre, on ne peut pas demander qu’il fasse tout pour nous, tous les joueurs doivent faire leur part. »

Nommé entraîneur des receveurs en décembre, Danny Desriveaux réalise qu’il peut aussi prodiguer de judicieux conseils aux quarts de l’organisation de l’Université de Montréal.

« Je vais leur donner un coup de main surtout au niveau psychologique en les aidant à devenir des meneurs par l’exemple et en leur révélant des trucs des grands joueurs que j’ai côtoyés dans ma carrière comme Ray et Anthony Calvillo », a confié l’ancien numéro 82 des Alouettes.

À entendre les entraîneurs s’exercer les cordes vocales aux quatre coins de la surface synthétique dès le deuxième jour de ce camp, on comprend que les dirigeants ne toléreront pas les demi-mesures.

« On vise toujours de participer à la Coupe Dunsmore (le championnat québécois). C’est notre objectif, mais ça nécessite de la constance pour se rendre là, voilà ce que je recherche », a exprimé Maciocia qui doit aussi combler les pertes de certains piliers comme Alexis Rousseau-Saine et Jonathan Beaulieu-Richard.