Montréal - Le secondeur Jonathan Beaulieu-Richard espère devenir le 13e joueur de l'histoire des Carabins de l'Université de Montréal à entendre son nom prononcé lors du repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF) présenté ce jeudi après-midi.

Il a complété la campagne 2011 avec 68,5 plaqués, le deuxième plus haut rang au pays. Surtout, il a retenu l'attention grâce à des performances marquantes lorsque l'enjeu était élevé.

Notamment, au quatrième quart du match entre les Carabins et le Rouge et Or de Laval au CEPSUM, l'égalité persistait à 9-9. Sur un deuxième jeu et six verges à franchir, le quart-arrière des Rouges Bruno Prud'Homme a vu de l'espace et s'est échappé de sa pochette protectrice pour tenter d'aller chercher le premier jeu. Cependant, Beaulieu-Richard s'est dressé devant et lui a barré le passage. Le Rouge et Or a dû dégager. Plus tard, les Carabins gagnaient 17-12.

« J'aime bien jouer lors des gros matchs et je pense avoir réussi à le démontrer », affirme le secondeur étoile de 23 ans. Plus tôt lors de cette saison, il avait établi un record d'équipe suite à une performance de 14 plaqués dans un revers de 24-14 à Québec. « Je crois que ce match a aidé à augmenter ma valeur, mais j'étais très déçu que nous ne soyons pas allés chercher la victoire », dit-il.

Le football comme mode de vie

« Lors de ma troisième année, en 2010, j'ai été ralenti par une blessure à un muscle ischio-jambier et ça m'avait beaucoup déçu, se rappelle-t-il. Je misais sur cette saison pour véritablement éclore sur le circuit. C'est pourquoi j'ai voulu revenir très fort en 2011.»

Beaulieu-Richard a poursuivi sur sa lancée en faisant bonne impression lors du camp d'évaluation de la LCF en mars dernier.

Sa vie gravite autour du football et de ses études en pharmacie. « J'ai toujours suivi les activités de la LCF, assure-t-il. Et l'intérêt grandi encore plus quand tu joues avec des gars comme Joash Gesse et Marc-Olivier Brouillette qui réussissent à avoir une belle carrière chez les professionnels. Je pense que ces gars-là inspirent un peu tout le monde », ajoute-t-il à propos de deux de ses anciens coéquipiers à l'UdeM.

Beaulieu-Richard demeure conscient du travail et des sacrifices qu'une carrière professionnelle demande. Le Tri-fluvien a porté les couleurs des Diablos du Cégep de Trois-Rivières et il a pu suivre les traces du receveur Charles-Antoine Sinotte, qui venait de quitter pour les Redmen de McGill.

« C'est un joueur qui a vraiment réussi à exceller sur la scène universitaire canadienne, affirme-t-il. J'ai vu la déception qu'il a vécue lorsqu'il n'a pas été repêché. Des fois, les statistiques ne font pas tout et il reste une partie de chance. C'est pourquoi j'ai essayé de tout faire pour mettre les chances de mon côté.

« J'ai reçu quelques appels au cours des derniers jours, souligne-t-il. Il y a plusieurs équipes qui ont démontré de l'intérêt et je suis assez optimiste d'être sélectionné. »

Un appui unanime

Beaulieu-Richard sera avec ses proches ce jeudi pour suivre le repêchage. Le joueur de six pieds un pouce et de 215 livres a toujours reçu l'appui de sa famille. Son père est un grand amateur football, lui qui a déjà été quart-arrière pour les défunts Patriotes de l'UQTR au tournant des années 1980. Quelques années plus tard, il a fait partie du personnel d'entraîneurs des Diablos, où il est toujours enseignant au Cégep de Trois-Rivières.

« Mes deux parents ont toujours eu un intérêt particulier pour ma carrière, reconnaît celui qui porte le numéro 50. Ils m'ont toujours supporté et je ne suis pas sûr qu'il ait été possible de me rendre aussi loin sans eux. »

Même s'il est repêché jeudi, Beaulieu-Richard a clairement indiqué qu'il jouerait la prochaine saison avec les Carabins à l'UdeM.

« Depuis mon arrivée ici, j'ai toujours travaillé très fort pour concilier le travail et les études, assure-t-il. Pour moi, terminer mon baccalauréat en pharmacie est la priorité pour le moment. Il n'y a aucun doute dans mon esprit. » De plus, cette saison 2012 sera sa dernière occasion d'accomplir un objectif qu'il s'était fixé lorsqu'il s'est joint aux Bleus : gagner le championnat.

Son entraîneur-chef Danny Maciocia, qui a lui-même été directeur général et entraîneur-chef dans la LCF avec les Eskimos d'Edmonton, est persuadé que son protégé intéresse plusieurs équipes.

« C'est un athlète qui est totalement dévoué dans tout ce qu'il entreprend, assure-t-il. C'est le genre de joueur qui est recherché et je suis convaincu qu'il sera repêché. De plus, je suis sûr qu'il sera très bon à notre prochain camp d'entraînement et qu'il aidera beaucoup notre équipe grâce à son intelligence, son leadership et son attitude. »

JBR, comme le surnomment les membres de l'équipe, est également très respecté dans le vestiaire. « C'est un gars qui a toujours été à son affaire, autant dans les matchs, qu'au gymnase ou à l'école, affirme William Fontaine, coéquipier des quatre dernières saisons et grand ami de Beaulieu-Richard. C'est un véritable modèle à suivre et il mérite vraiment d'obtenir sa chance chez les pros. »