Les Bisons mettront-ils fin à leur longue disette
Universitaires mercredi, 28 nov. 2001. 19:48 dimanche, 15 déc. 2024. 05:55
Toronto (SIC) - Le botté d'envoi de la 37e édition de la Coupe Vanier, symbole du championnat de football interuniversitaire canadien, est prévu à 17 h ce samedi au SkyDome de Toronto. Le match sera télédiffusé en direct sur RDS. L'affrontement opposera les Huskies de Saint Mary's, invaincus cette saison et classés premier au pays, aux Bisons de l'Université du Manitoba, gagnants de dix rencontres de suite et classés au troisième échelon du Top dix du Sport interuniversitaire canadien (SIC). Il s'agira du premier duel entre ces équipes et une première finale pour les Bisons de l'Université du Manitoba depuis leurs deux conquêtes de suite, il y a 31 ans. Les Bisons ont en effet remporté leur dernière conquête en 1970, alors que le championnat avait pour nom la Coupe des collèges canadiens, une finale disputée à l'époque au Stade Varsity de Toronto.
De l'autre côté, les Huskies de Saint Mary's en seront à un deuxième séjour en trois ans dans la ville reine. En 1999, les Huskies avaient vu leur rêve brisé par le Rouge et Or de l'Université Laval qui l'avait emporté 14-10. Plusieurs joueurs de l'édition actuelle de Saint Mary's étaient présents et ils ont fraîchement en mémoire cette défaite. La seule victoire des Huskies en grande finale a eu lieu en 1973 contre McGill. En cinq apparitions, la fiche de Saint Mary's est d'un gain contre quatre revers.
Les Huskies ont pu néanmoins venger leur échec de 1999 subi aux mains du Rouge et Or en les lessivant au compte de 48-8 lors de la finale pour la Coupe Atlantique. Cet écart de points devait s'avérer le troisième plus grand dans l'histoire de la Coupe Atlantique. Rien de nouveau pour les Huskies, habitués cet automne à des victoires par des marques élevées qui se sont succédé au fil des semaines dans la conférence des Maritimes.
Pour leur part, les Bisons n'ont pas eu la vie aussi facile lors de la Coupe Churchill. Ils ont été confrontés aux champions de la conférence de l'Ontario, les Marauders de l'Université McMaster. À égalité 6 à 6 au troisième quart, les Bisons ont explosé au dernier quart en route vers un gain de 27-6.
La formation manitobaine compte une série de dix gains consécutifs après avoir subi leur seul revers de la saison, en levée de rideau, face aux Rams de Régina. Les Huskies sont eux aussi sur une lancée de dix victoires. Par pure coïncidence, leur dernière défaite est survenue également contre les Rams, il y a un an lors de la Coupe Atlantique.
La 37e édition de la Coupe Vanier mettra donc aux prises les deux équipes les plus enflammées du football interuniversitaire canadien. Le spectacle promet.
Le chemin des deux finalistes :
Les Huskies de Saint Mary's (10-0) ont connu une deuxième année consécutive sans subir de défaite en saison régulière compilant un impressionnant dossier de 23-1 à l'intérieur de la conférence de l'Atlantique lors des trois dernières années. Les Huskies ont remporté pour une dixième fois en 15 ans le Trophée Jewett remis au gagnant de la finale de la conférence de l'Atlantique, battant Acadia 38 à 7.
Les Huskies ont dominé tant en offensive qu'en défensive. À l'attaque, Saint Mary's a compté 480 points, le plus haut total du SIC, soit 178 points de plus que les Bisons (2e du SIC). En défensive, la formation des Maritimes n'a concédé que 35 points à ses rivaux (1er du SIC), plus de la moitié que les Marauders de McMaster (81) au second rang à ce chapitre. La défensive des Huskies n'a aussi concédé qu'un seul touché au sol cette saison.
La domination des Huskies en saison ajoutée à la victoire de 38-7 contre Acadia en finale de l'Atlantique ont fait dire aux experts que les Huskies évoluaient au sein d'une conférence de calibre inférieur. Mais ses derniers ont dû se sont ravisés après la décisive victoire de 48-8 contre les champions de la conférence du Québec, le Rouge et Or de l'Université Laval. Cette victoire mettait ainsi terme à une série de quatre ans de suite avec la présence du champion de la conférence du Québec (anciennement appelé Ontario-Québec) en Coupe Vanier.
L'écart de points entre Saint Mary's et Laval est la plus importante depuis 1985, alors que les Mustangs de Western avaient battu les Mounties de Mount Allison 54-3. Les Mustangs avaient par la suite perdu aux mains des Dinos de Calgary 25-6. Le même scénario se répétera-t-il?
Les Bisons du Manitoba (10-1) ont aussi été dominants en remportant tout leurs matchs depuis leur défaite subie en ouverture de saison contre les Rams. Les Bisons ont dominé leur section en comptant 302 points (2e du SIC) en n'allouant que 91 points (3e du SIC), dont seulement 51 lors de leurs sept dernières rencontres en saison régulière. À leur dix derniers affrontements incluants les éliminatoires, les Bisons n'ont concédé à leurs adversaires qu'une maigre moyenne de 8,4 points, tout en conservant une moyenne de 35,4 points à l'attaque. En défensive, ils ont paralysé les courses au sol de leurs adversaires et aucun porteur de ballon n'aura franchi le cap des 100 verges face aux Bisons cette saison, à l'exception des Dinos qui sont parvenus à le faire, dans une cause perdante lors des séries. Le duel entre le demi-offensif Louis Perez des Huskies et la ligne défensive des Bisons promet donc.
Toujours en défense, la formation du Manitoba a réalisé un incroyable total de 26 sacs du quart tandis que leur ligne offensive n'en allouait que six. En deux ans, les Bisons ont un différentiel de +38 à ce chapitre. Aussi, leur dixième victoire de suite acquise lors de la Coupe Churchill a égalé une marque d'équipe, qui datait de 1970, année de leur dernière conquête de la Coue Vanier
Ils sont dirigés par Brian Dobie, nommé Entraîneur de l'année dans l'Ouest canadien cet automne. Surnommé à Winnipeg les "Herd" (troupeaux), les Bisons ont mis fin le week-end passé à une disette de 28 ans en remportant leur premier Trophée Hardy depuis 1973. Il s'agissait tout de même de leur neuvième titre de la conférence de l'Ouest depuis leur début.
Les Bisons ont en effet mis la main sur le titre dans l'Ouest en défaisant en demi-finale les Dinos de Calgary 31-10 avant de vaincre non sans difficultés les Rams de Régina 23-17. Cette dernière victoire s'est avérée une revanche de la saison passée alors que les Rams étaient revenus de l'arrière pour ravir le Trophée Hardy aux Bisons sur une surface des plus glissante. Les Rams devaient par la suite remporter la Coupe Vanier.
Les joueurs
C'est sans surprise que les deux équipes impliquées pour la finale du samedi 1er décembre comptent plusieurs joueurs sur les équipes d'étoiles de leurs conférences respectives. Le Manitoba a vu 16 de ses porte-couleurs être choisis sur la conférence du Canada Ouest. Du côté de l'équipe d'étoiles de la conférence Atlantique, où évoluent les Huskies, pas moins de 19 joueurs sur 28 portent les couleurs de Saint Mary's.
Offensive
Au poste de quart, les deux équipes peuvent compter sur des étoiles pour mener leur offensive. L'attaque de Saint Mary's est dirigée par le vétéran de cinq saisons Ryan Jones (Halifax, N-É) qui a été sélectionné sur la secondé équipe d'étoiles canadienne du SIC cette saison. Jones, était présent lors de la finale de la Coupe Vanier il y a deux ans et il est en mesure de jouer sous la pression. Cet automne, Jones a mené le pays avec une nouvelle marque du SIC en totalisant une efficacité de 176,5. Il a de plus complété 63.2% des ses passes pour 1977 verges (3e du SIC) tout en lançant 21 passes de touché, soit le cinquième plus haut total dans l'histoire du SIC. Il a été intercepté à 11 reprises. Le dauphin de Jones à Saint Mary's a pour nom Bill Robinson Jr., fils de l'ex-joueur des Rough Rider d'Ottawa de la LCF.
Chez les Bisons, Shane Munson (Thunder Bay, On) en est à sa troisième saison. Il s'est élevé au rang des meilleurs en accumulant 2097 verges par la voie des airs (2e du SIC), établissant une nouvelle marque pour l'institution du Manitoba. Son efficacité en saison a été de 149,1, soit la troisième meilleurs du pays. Son ratio de passes de touché (16) par rapport aux passes interceptées (4) est le deuxième meilleur du SIC. Mesurant 6 pieds 2 pouces et pesant 217 livres, le gaillard des Bisons peut lancer le ballon profondément mais peut aussi courir. En saison, en plus de ses 16 passes de touchés, il en a marqué quatre en portant lui-même le ballon. Lors de la Coupe Churchill, il a fracassé un record pour une course exécutée par un quart en traversant plus de la moitié du terrain (57 verges) pour inscrire un touché qui brisait la marque de 6-6 au dernier quart.
La parade des joueurs étoiles se poursuit à la position des demi-offensifs alors que les deux équipes alignent des porteurs ayant été sélectionnés sur la première équipe d'étoiles de leur conférence respective.
Lors de la finale, Saint Mary's comptera sur le meneur du SIC pour les verges amassées au sol cette saison en la personne de Luis Perez, également membre de la première équipe d'étoiles canadienne et en nomination pour le prix Hec Crighton.
L'athlète de cinquième saison, natif de Brampton en Ontario, a comptabilisé 1257 verges au sol (1er du SIC) pour une moyenne fort élogieuse de 8,9 verges franchies par courses. Il compte d'ailleurs 13 touchés à sa fiche (2e du SIC) et a terminé au quatrième rang du pays dans la colonne des compteurs. Avec ses 1257 verges amassés au sol, il a devancé son plus proche rival de plus de 280 verges malgré le fait qu'il n'a pas toujours joué durant le quatrième quart en raison de l'avance des siens. Cet impressionnant total est également le neuvième meilleur de l'histoire du SIC.
Son vis-à-vis, Ken Vermette, membre de la seconde équipe d'étoiles canadienne, est le porteur attitré des Bisons lorsque ceux-ci doivent courir. Il a amassé 841 verges au sol en 146 courses pour une moyenne de 5,8 par course. Il a de plus marqué cinq touchés.
Finalement, aux positions de receveurs, les deux équipes comptent là aussi sur des joueurs étoiles. Le receveur de quatrième année Jay Currie (Halifax, N-É) a été sélectionné sur la première équipe d'étoiles du pays pour la première fois de sa carrière. Il a mené la conférence Atlantique en captant pour 582 verges (9e du SIC) et inscrivant huit touchés. Son coéquipier Pat Thibeault (Baie Comeau, Qc), membre de la seconde équipe d'étoiles canadienne, a conclu la saison avec des gains de 538 verges en plus d'inscrire six touchés.
Pour sa part, la formation manitobaine possède trois receveurs parmi le top quinze du SIC cette saison. Ces joueurs sont Joe Orel, Mike Faisthuber et Andrew Sharp. Orel, membre de la seconde équipe d'étoiles canadienne, a capté 37 passes pour des gains de 640 verges (6e du SIC) et cinq touchés. De leur côté, Faisthuber et Sharp en ont capté respectivement 35 et 27 pour des gains de 486 et 484 verges (13e et 14e du SIC). Faisthuber a de plus inscrit lui aussi cinq touchés, contre deux pour Sharp.
Défensive :
E face de ces puissantes attaques, se trouvent d'imposantes défensives. Saint Mary's n'a concédé que 35 points à ses rivaux (1er du SIC) et a blanchi ses adversaires lors des trois premiers matchs de la saison. De leur côté, la troupe du Manitoba a blanchi ses rivaux à deux reprises et a alloué l'équivalent d'un touché et moins à quatre reprises en saison régulière.
Ces statistiques ont contribué à ce que huit des 13 positions de l'équipe d'étoiles de la conférence du Canada Ouest appartiennent à des joueurs des Bisons.
Joey Mikawoz, gagnant du Trophée du Président en 2000 remis au meilleur joueur défensif du SIC, fait partie des dix meilleurs étudiants athlètes du pays et il a reçu la distinction du Tableau d'honneur académique de la Banque Royale. Dominant également sur le terrain, le secondeur natif de Winnipeg est perçu comme un excellent choix par les recruteurs de la LCF. Mikawoz, un étudiant de quatrième année, a réussi 49 plaqués durant la saison. Il est l'un des Bisons à faire partie de l'équipe d'étoiles du Canada Ouest mais l'association des entraîneurs ne l'a pas choisi pour faire partie d'une des deux équipes d'étoiles canadiennes.
Son coéquipier Israel Idonije (3e année, Brandon, Ma) a plaqué les quarts adverses à six reprises derrière leur ligne de mêlée (5e du SIC). Idonije, Scott Coe (Winnipeg, Ma) et Darnell Edwards (Lachine, Qc) font partie de la première équipe d'étoiles du SIC pour les Bisons. Warren Doepker, Rob Stewart et Jamie Boreham ont pour leur part été sélectionnés sur la seconde équipe d'étoiles canadiennes. Saint Mary's fera donc face, samedi, à probablement la meilleure défensive à laquelle elle aura été confrontée cette saison.
Quant à eux, les Huskies ont placé sept joueurs sur la formation d'étoiles défensives de la conférence Atlantique mais seulement deux ont été sélectionnés sur l'équipe d'étoiles canadienne, soit Doug Borden (Dartmouth, N-É) et Curtis Nash (3e année, Lasalle, Qc), qui a réussi cinq interceptions cet automne (5e du SIC).
Unités spéciales
Avec un duel opposant de telles machines tant à l'offensive qu'à la défensive, il ne serait pas surprenant que les unités spéciales fassent la différence. Mais encore là, les deux équipes en présence comptent sur deux excellents botteurs de placement qui ont dominé la colonne des pointeurs en 2001.
Avec le nombre de touchés réussis par les Huskies cette saison, Dominico Bartolacci a pris le second rang du SIC avec 88 points, dont 62 proviennent uniquement de convertis. En tête de liste se trouve Jamie Boreham, qui a amassé 114 points dans l'uniforme des Bisons (6e meilleur marque dans l'histoire du SIC). Ce botteur de placement et de dégagement ainsi que maraudeur et spécialiste de retour, a marqué un touché, 23 placements, 31 convertis et 8 touchés de sûreté. La moyenne de 42,8 verges par bottés de dégagement a permis à Boreham de prendre le second rang du pays à ce chapitre. Fait à noter, Boreham a été sélectionné sur la première équipe d'étoiles du SIC en offensive à titre de spécialiste des bottés de placement, et il a aussi été choisi sur la deuxième équipe d'étoiles à titre de maraudeur.
Chez les Huskies, Curtis Nash joue également un rôle important au sein des unités spéciales, lui qui comptent 38 retours de dégagement. Il a d'ailleurs marqué un touché contre Laval en Coupe Atlantique sur un retour de botté.
Les entraîneurs
Avec le dossier respectif de leur formation, il n'est pas surprenant de constater que les deux entraîneurs qui se feront face au SkyDome samedi ont été choisis entraîneur par excellence de leur conférence. Ils sont en lutte pour le Trophée Frank Tindal, remis à l'entraîneur de l'année du SIC.
Durant les deux dernières saisons, le programme de football de l'Université du Manitoba a subi une transformation pour le mieux. Terminant la saison 1998 avec un triste dossier de 0-8, les Bisons ont passé de dernier à premier l'an passé compilant une fiche de 6-1-1. Cette saison, les hommes de Dobie ont conclu la campagne 2001 avec sept gains contre un seul revers. L'entraîneur Dobie a pour beaucoup à voir avec les succès récents des Bisons. Les nombreuses heures passées à recruter des joueurs, à visionner les films de matchs et à développer ses athlètes font de Dobie un ardeur travailleur.
Pour sa part, Blake Nill a entrepris sa quatrième année à la barre de Saint Mary's. Les succès de cette équipe des Maritimes ne sont pas une coïncidence avec la venue de Nill. En 1998, les Huskies ont raté les séries avec une fiche de 4-4 dans la conférence Atlantique. Depuis, ils n'ont subi qu'une seule défaite en saison régulière, qui date de 1999.
Pour l'un de ces entraîneurs, la Coupe Vanier sera la fin d'une remarquable série victorieuse. Pour l'autre, il s'agira de la conquête rêvée après un travail acharné qui débuta il y a plus de trois ans avec les siens.
De l'autre côté, les Huskies de Saint Mary's en seront à un deuxième séjour en trois ans dans la ville reine. En 1999, les Huskies avaient vu leur rêve brisé par le Rouge et Or de l'Université Laval qui l'avait emporté 14-10. Plusieurs joueurs de l'édition actuelle de Saint Mary's étaient présents et ils ont fraîchement en mémoire cette défaite. La seule victoire des Huskies en grande finale a eu lieu en 1973 contre McGill. En cinq apparitions, la fiche de Saint Mary's est d'un gain contre quatre revers.
Les Huskies ont pu néanmoins venger leur échec de 1999 subi aux mains du Rouge et Or en les lessivant au compte de 48-8 lors de la finale pour la Coupe Atlantique. Cet écart de points devait s'avérer le troisième plus grand dans l'histoire de la Coupe Atlantique. Rien de nouveau pour les Huskies, habitués cet automne à des victoires par des marques élevées qui se sont succédé au fil des semaines dans la conférence des Maritimes.
Pour leur part, les Bisons n'ont pas eu la vie aussi facile lors de la Coupe Churchill. Ils ont été confrontés aux champions de la conférence de l'Ontario, les Marauders de l'Université McMaster. À égalité 6 à 6 au troisième quart, les Bisons ont explosé au dernier quart en route vers un gain de 27-6.
La formation manitobaine compte une série de dix gains consécutifs après avoir subi leur seul revers de la saison, en levée de rideau, face aux Rams de Régina. Les Huskies sont eux aussi sur une lancée de dix victoires. Par pure coïncidence, leur dernière défaite est survenue également contre les Rams, il y a un an lors de la Coupe Atlantique.
La 37e édition de la Coupe Vanier mettra donc aux prises les deux équipes les plus enflammées du football interuniversitaire canadien. Le spectacle promet.
Le chemin des deux finalistes :
Les Huskies de Saint Mary's (10-0) ont connu une deuxième année consécutive sans subir de défaite en saison régulière compilant un impressionnant dossier de 23-1 à l'intérieur de la conférence de l'Atlantique lors des trois dernières années. Les Huskies ont remporté pour une dixième fois en 15 ans le Trophée Jewett remis au gagnant de la finale de la conférence de l'Atlantique, battant Acadia 38 à 7.
Les Huskies ont dominé tant en offensive qu'en défensive. À l'attaque, Saint Mary's a compté 480 points, le plus haut total du SIC, soit 178 points de plus que les Bisons (2e du SIC). En défensive, la formation des Maritimes n'a concédé que 35 points à ses rivaux (1er du SIC), plus de la moitié que les Marauders de McMaster (81) au second rang à ce chapitre. La défensive des Huskies n'a aussi concédé qu'un seul touché au sol cette saison.
La domination des Huskies en saison ajoutée à la victoire de 38-7 contre Acadia en finale de l'Atlantique ont fait dire aux experts que les Huskies évoluaient au sein d'une conférence de calibre inférieur. Mais ses derniers ont dû se sont ravisés après la décisive victoire de 48-8 contre les champions de la conférence du Québec, le Rouge et Or de l'Université Laval. Cette victoire mettait ainsi terme à une série de quatre ans de suite avec la présence du champion de la conférence du Québec (anciennement appelé Ontario-Québec) en Coupe Vanier.
L'écart de points entre Saint Mary's et Laval est la plus importante depuis 1985, alors que les Mustangs de Western avaient battu les Mounties de Mount Allison 54-3. Les Mustangs avaient par la suite perdu aux mains des Dinos de Calgary 25-6. Le même scénario se répétera-t-il?
Les Bisons du Manitoba (10-1) ont aussi été dominants en remportant tout leurs matchs depuis leur défaite subie en ouverture de saison contre les Rams. Les Bisons ont dominé leur section en comptant 302 points (2e du SIC) en n'allouant que 91 points (3e du SIC), dont seulement 51 lors de leurs sept dernières rencontres en saison régulière. À leur dix derniers affrontements incluants les éliminatoires, les Bisons n'ont concédé à leurs adversaires qu'une maigre moyenne de 8,4 points, tout en conservant une moyenne de 35,4 points à l'attaque. En défensive, ils ont paralysé les courses au sol de leurs adversaires et aucun porteur de ballon n'aura franchi le cap des 100 verges face aux Bisons cette saison, à l'exception des Dinos qui sont parvenus à le faire, dans une cause perdante lors des séries. Le duel entre le demi-offensif Louis Perez des Huskies et la ligne défensive des Bisons promet donc.
Toujours en défense, la formation du Manitoba a réalisé un incroyable total de 26 sacs du quart tandis que leur ligne offensive n'en allouait que six. En deux ans, les Bisons ont un différentiel de +38 à ce chapitre. Aussi, leur dixième victoire de suite acquise lors de la Coupe Churchill a égalé une marque d'équipe, qui datait de 1970, année de leur dernière conquête de la Coue Vanier
Ils sont dirigés par Brian Dobie, nommé Entraîneur de l'année dans l'Ouest canadien cet automne. Surnommé à Winnipeg les "Herd" (troupeaux), les Bisons ont mis fin le week-end passé à une disette de 28 ans en remportant leur premier Trophée Hardy depuis 1973. Il s'agissait tout de même de leur neuvième titre de la conférence de l'Ouest depuis leur début.
Les Bisons ont en effet mis la main sur le titre dans l'Ouest en défaisant en demi-finale les Dinos de Calgary 31-10 avant de vaincre non sans difficultés les Rams de Régina 23-17. Cette dernière victoire s'est avérée une revanche de la saison passée alors que les Rams étaient revenus de l'arrière pour ravir le Trophée Hardy aux Bisons sur une surface des plus glissante. Les Rams devaient par la suite remporter la Coupe Vanier.
Les joueurs
C'est sans surprise que les deux équipes impliquées pour la finale du samedi 1er décembre comptent plusieurs joueurs sur les équipes d'étoiles de leurs conférences respectives. Le Manitoba a vu 16 de ses porte-couleurs être choisis sur la conférence du Canada Ouest. Du côté de l'équipe d'étoiles de la conférence Atlantique, où évoluent les Huskies, pas moins de 19 joueurs sur 28 portent les couleurs de Saint Mary's.
Offensive
Au poste de quart, les deux équipes peuvent compter sur des étoiles pour mener leur offensive. L'attaque de Saint Mary's est dirigée par le vétéran de cinq saisons Ryan Jones (Halifax, N-É) qui a été sélectionné sur la secondé équipe d'étoiles canadienne du SIC cette saison. Jones, était présent lors de la finale de la Coupe Vanier il y a deux ans et il est en mesure de jouer sous la pression. Cet automne, Jones a mené le pays avec une nouvelle marque du SIC en totalisant une efficacité de 176,5. Il a de plus complété 63.2% des ses passes pour 1977 verges (3e du SIC) tout en lançant 21 passes de touché, soit le cinquième plus haut total dans l'histoire du SIC. Il a été intercepté à 11 reprises. Le dauphin de Jones à Saint Mary's a pour nom Bill Robinson Jr., fils de l'ex-joueur des Rough Rider d'Ottawa de la LCF.
Chez les Bisons, Shane Munson (Thunder Bay, On) en est à sa troisième saison. Il s'est élevé au rang des meilleurs en accumulant 2097 verges par la voie des airs (2e du SIC), établissant une nouvelle marque pour l'institution du Manitoba. Son efficacité en saison a été de 149,1, soit la troisième meilleurs du pays. Son ratio de passes de touché (16) par rapport aux passes interceptées (4) est le deuxième meilleur du SIC. Mesurant 6 pieds 2 pouces et pesant 217 livres, le gaillard des Bisons peut lancer le ballon profondément mais peut aussi courir. En saison, en plus de ses 16 passes de touchés, il en a marqué quatre en portant lui-même le ballon. Lors de la Coupe Churchill, il a fracassé un record pour une course exécutée par un quart en traversant plus de la moitié du terrain (57 verges) pour inscrire un touché qui brisait la marque de 6-6 au dernier quart.
La parade des joueurs étoiles se poursuit à la position des demi-offensifs alors que les deux équipes alignent des porteurs ayant été sélectionnés sur la première équipe d'étoiles de leur conférence respective.
Lors de la finale, Saint Mary's comptera sur le meneur du SIC pour les verges amassées au sol cette saison en la personne de Luis Perez, également membre de la première équipe d'étoiles canadienne et en nomination pour le prix Hec Crighton.
L'athlète de cinquième saison, natif de Brampton en Ontario, a comptabilisé 1257 verges au sol (1er du SIC) pour une moyenne fort élogieuse de 8,9 verges franchies par courses. Il compte d'ailleurs 13 touchés à sa fiche (2e du SIC) et a terminé au quatrième rang du pays dans la colonne des compteurs. Avec ses 1257 verges amassés au sol, il a devancé son plus proche rival de plus de 280 verges malgré le fait qu'il n'a pas toujours joué durant le quatrième quart en raison de l'avance des siens. Cet impressionnant total est également le neuvième meilleur de l'histoire du SIC.
Son vis-à-vis, Ken Vermette, membre de la seconde équipe d'étoiles canadienne, est le porteur attitré des Bisons lorsque ceux-ci doivent courir. Il a amassé 841 verges au sol en 146 courses pour une moyenne de 5,8 par course. Il a de plus marqué cinq touchés.
Finalement, aux positions de receveurs, les deux équipes comptent là aussi sur des joueurs étoiles. Le receveur de quatrième année Jay Currie (Halifax, N-É) a été sélectionné sur la première équipe d'étoiles du pays pour la première fois de sa carrière. Il a mené la conférence Atlantique en captant pour 582 verges (9e du SIC) et inscrivant huit touchés. Son coéquipier Pat Thibeault (Baie Comeau, Qc), membre de la seconde équipe d'étoiles canadienne, a conclu la saison avec des gains de 538 verges en plus d'inscrire six touchés.
Pour sa part, la formation manitobaine possède trois receveurs parmi le top quinze du SIC cette saison. Ces joueurs sont Joe Orel, Mike Faisthuber et Andrew Sharp. Orel, membre de la seconde équipe d'étoiles canadienne, a capté 37 passes pour des gains de 640 verges (6e du SIC) et cinq touchés. De leur côté, Faisthuber et Sharp en ont capté respectivement 35 et 27 pour des gains de 486 et 484 verges (13e et 14e du SIC). Faisthuber a de plus inscrit lui aussi cinq touchés, contre deux pour Sharp.
Défensive :
E face de ces puissantes attaques, se trouvent d'imposantes défensives. Saint Mary's n'a concédé que 35 points à ses rivaux (1er du SIC) et a blanchi ses adversaires lors des trois premiers matchs de la saison. De leur côté, la troupe du Manitoba a blanchi ses rivaux à deux reprises et a alloué l'équivalent d'un touché et moins à quatre reprises en saison régulière.
Ces statistiques ont contribué à ce que huit des 13 positions de l'équipe d'étoiles de la conférence du Canada Ouest appartiennent à des joueurs des Bisons.
Joey Mikawoz, gagnant du Trophée du Président en 2000 remis au meilleur joueur défensif du SIC, fait partie des dix meilleurs étudiants athlètes du pays et il a reçu la distinction du Tableau d'honneur académique de la Banque Royale. Dominant également sur le terrain, le secondeur natif de Winnipeg est perçu comme un excellent choix par les recruteurs de la LCF. Mikawoz, un étudiant de quatrième année, a réussi 49 plaqués durant la saison. Il est l'un des Bisons à faire partie de l'équipe d'étoiles du Canada Ouest mais l'association des entraîneurs ne l'a pas choisi pour faire partie d'une des deux équipes d'étoiles canadiennes.
Son coéquipier Israel Idonije (3e année, Brandon, Ma) a plaqué les quarts adverses à six reprises derrière leur ligne de mêlée (5e du SIC). Idonije, Scott Coe (Winnipeg, Ma) et Darnell Edwards (Lachine, Qc) font partie de la première équipe d'étoiles du SIC pour les Bisons. Warren Doepker, Rob Stewart et Jamie Boreham ont pour leur part été sélectionnés sur la seconde équipe d'étoiles canadiennes. Saint Mary's fera donc face, samedi, à probablement la meilleure défensive à laquelle elle aura été confrontée cette saison.
Quant à eux, les Huskies ont placé sept joueurs sur la formation d'étoiles défensives de la conférence Atlantique mais seulement deux ont été sélectionnés sur l'équipe d'étoiles canadienne, soit Doug Borden (Dartmouth, N-É) et Curtis Nash (3e année, Lasalle, Qc), qui a réussi cinq interceptions cet automne (5e du SIC).
Unités spéciales
Avec un duel opposant de telles machines tant à l'offensive qu'à la défensive, il ne serait pas surprenant que les unités spéciales fassent la différence. Mais encore là, les deux équipes en présence comptent sur deux excellents botteurs de placement qui ont dominé la colonne des pointeurs en 2001.
Avec le nombre de touchés réussis par les Huskies cette saison, Dominico Bartolacci a pris le second rang du SIC avec 88 points, dont 62 proviennent uniquement de convertis. En tête de liste se trouve Jamie Boreham, qui a amassé 114 points dans l'uniforme des Bisons (6e meilleur marque dans l'histoire du SIC). Ce botteur de placement et de dégagement ainsi que maraudeur et spécialiste de retour, a marqué un touché, 23 placements, 31 convertis et 8 touchés de sûreté. La moyenne de 42,8 verges par bottés de dégagement a permis à Boreham de prendre le second rang du pays à ce chapitre. Fait à noter, Boreham a été sélectionné sur la première équipe d'étoiles du SIC en offensive à titre de spécialiste des bottés de placement, et il a aussi été choisi sur la deuxième équipe d'étoiles à titre de maraudeur.
Chez les Huskies, Curtis Nash joue également un rôle important au sein des unités spéciales, lui qui comptent 38 retours de dégagement. Il a d'ailleurs marqué un touché contre Laval en Coupe Atlantique sur un retour de botté.
Les entraîneurs
Avec le dossier respectif de leur formation, il n'est pas surprenant de constater que les deux entraîneurs qui se feront face au SkyDome samedi ont été choisis entraîneur par excellence de leur conférence. Ils sont en lutte pour le Trophée Frank Tindal, remis à l'entraîneur de l'année du SIC.
Durant les deux dernières saisons, le programme de football de l'Université du Manitoba a subi une transformation pour le mieux. Terminant la saison 1998 avec un triste dossier de 0-8, les Bisons ont passé de dernier à premier l'an passé compilant une fiche de 6-1-1. Cette saison, les hommes de Dobie ont conclu la campagne 2001 avec sept gains contre un seul revers. L'entraîneur Dobie a pour beaucoup à voir avec les succès récents des Bisons. Les nombreuses heures passées à recruter des joueurs, à visionner les films de matchs et à développer ses athlètes font de Dobie un ardeur travailleur.
Pour sa part, Blake Nill a entrepris sa quatrième année à la barre de Saint Mary's. Les succès de cette équipe des Maritimes ne sont pas une coïncidence avec la venue de Nill. En 1998, les Huskies ont raté les séries avec une fiche de 4-4 dans la conférence Atlantique. Depuis, ils n'ont subi qu'une seule défaite en saison régulière, qui date de 1999.
Pour l'un de ces entraîneurs, la Coupe Vanier sera la fin d'une remarquable série victorieuse. Pour l'autre, il s'agira de la conquête rêvée après un travail acharné qui débuta il y a plus de trois ans avec les siens.