La COVID-19 provoque l'annulation de la saison 2020
Universitaires lundi, 14 sept. 2020. 14:30 lundi, 14 sept. 2020. 23:51MONTRÉAL – À l'image du reste du Canada, le sauvetage de la saison 2020 du football universitaire n’aura pas lieu en dépit des efforts des institutions académiques du Réseau du sport étudiant du Québec.
Le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) a confirmé, en après-midi, ce verdict qui touche également les autres sports universitaires d’automne. Ainsi, la programmation sportive du RSEQ a été annulée jusqu'au 31 décembre 2020.
Les différentes institutions académiques ont tenté de trouver une solution pour disputer un calendrier écourté, mais ce fut impossible d’y parvenir dans le contexte des précautions face à la COVID-19. Plusieurs défis compliquaient la tâche comme le déplacement des nombreux joueurs à travers différentes régions du Québec pour les parties. De plus, ces athlètes auraient été en contact avec beaucoup de personnes à l'extérieur de leur équipe par l'entremise de leur travail ou de leurs études.
« La décision vient des 12 universités (dans les différents sports). Ça n’a pas été une décision facile, mais par consensus. Ça ne veut pas dire tout le monde est content, mais elles ont pu se rallier pour le bien collectif », a expliqué à RDS, Gustave Roel, le président et directeur général du RSEQ.
Manon Simard, directrice des Sports à l’Université de Montréal, a ajouté de petits détails à ce sujet.
« Depuis la fin mars, les directions sportives (des universités) se réunissent au moins deux fois par semaine. Les échanges ont été actualisées sur comment ça cheminait dans nos institutions. Ce sont des décisions beaucoup plus grandes que le sport. Le vote a été fait de manière confidentielle et il a été dévoilé la semaine dernière. Le résultat est un consensus, mais on ne saura jamais qui a voté dans quelle direction », a mentionné Simard.
Nuance importante en ce qui concerne le football, la section québécoise ne comporte que cinq équipes contrairement aux niveaux scolaire et collégial qui peuvent aller de l’avant. Ainsi, le retrait d’une formation universitaire aurait pu facilement compromettre la saison. D’ailleurs, le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke et le Rouge et Or de l’Université Laval évoluent dans une région classée jaune, actuellement, par le système d’alerte gouvernemental.
« On est loin d’une situation sportive, on le dit depuis plusieurs mois. C’est vraiment de la gestion de risques », a rappelé Roel en précisant qu’une gestion d’un campus universitaire, par son ampleur, est nettement plus complexe que celle d’un CÉGEP ou d’une école secondaire.
Heureusement, les joueurs qui étaient arrivés à leur dernière année d’admissibilité pourront la reprendre l’an prochain. On peut tout de même croire que plusieurs athlètes termineront leur parcours sportif universitaire de cette manière.
Via les réseaux sociaux, André Bolduc, entraîneur adjoint des Alouettes, a proposé aux athlètes touchés de transformer cette période instable en quelque chose de constructif et productif. Il suggère à ceux-ci d’investir ce temps supplémentaire pour les études et l’entraînement en plus d’aller côtoyer des jeunes et leur enseigner des notions.
À titre de petite consolation, les membres du RSEQ ont déterminé que ce serait permis d'organiser des activités, comme des matchs hors-concours, impliquant deux équipes ou plus pour le soccer, le golf et le cross-country.
Quant à la programmation sportive hivernale, une décision est prévue le 15 octobre.
Par ailleurs, soulignons que deux joueurs des Spartiates du Vieux-Montréal, au niveau collégial, ont été déclarés positifs à la COVID-19 selon ce que rapporte Philippe Malo (bulletinsportif.ca). Les défis seront donc nombreux pour que la saison collégiale soit maintenue. Le retour des activités parascolaires et de la pratique des discines sportives a tout de même été accordé pour l'automne dans les secteurs scolaire et collégial.
Réaction des Carabins et du Rouge et Or
Malgré cette décision, le programme de sport d’excellence des Carabins a confirmé la poursuite de l’encadrement offert à tous ses étudiants-athlètes, que ce soit par exemple sur les plans sportif, académique ou des bourses.
« Je ne vous cacherai pas que c’est une décision excessivement difficile et déchirante. On est tous des gens de sport qui investissent dans la jeunesse pour les aider à atteindre leur objectif. Cette décision est un peu contre nature. On n’a pas l’habitude de freiner, plutôt l’inverse », a commenté Manon Simard, directrice des Sports à l’Université de Montréal, qui doit s’attaquer à la suite des choses.
« On a toujours eu comme objectif de ramener les athlètes dans un contexte sécuritaire. Un des défis, c’est d’apprendre à travailler avec la COVID et d’apprivoiser les contraintes pour revenir et aller plus loin. Évidemment, on veut surtout garder les athlètes à l’école, on sait à quel point le sport représente une partie importante de leur vie », a ajouté Simard qui a dû mesurer les risques pour des athlètes qui effectuent des stages dans des zones plus risquées comme les hôpitaux et les écoles.
Du côté de l’Université Laval, ça semblait que les mesures à respecter devenaient trop contraignantes.
« On souhaitait tous que nos étudiants puissent faire du sport cet automne. On trouvait ça plus facilitant de travailler vers une ligue qui n’est pas sanctionnée pour nous permettre une certaine souplesse, une certaine flexibilité. Si on doit annuler des matchs, en reprendre ou donner un délai de deux semaines si des cas surviennent », a confié Julie Dionne, directrice du Service des activités sportives (SAS).
Tout en comprenant la déception au football et au rugby, elle se réjouit de pouvoir, à tout le moins, organiser des matchs hors-concours dans certaines disciplines.
« On a chacun nos enjeux, pour nous, c’était la meilleure décision à prendre. »
Le plan à élaborer visera donc à maintenir l’entraînement des athlètes. Étant donné que les matchs officiels ont été annulés, il faudra voir si des entraîneurs ou du personnel de soutien perdront leur emploi temporairement. Ce n’est pas le souhait de Jean-Noël Corriveau, directeur adjoint du SAS et responsable du programme d’excellence sportive de l’Université Laval.
« Il faut mettre tout à leur disposition pour vivre une saison presque normale, mais sans matchs », a-t-il conclu.