Le paysage du circuit U Sports risque d'être très varié en 2020-2021 tandis que les universités canadiennes tentent de répondre aux directives sanitaires du gouvernement de leur région et d'encaisser les pertes financières attribuables à la pandémie du nouveau coronavirus.

Le circuit universitaire canadien est aussi le principal employeur des entraîneurs, avec plus de 900 d'un océan à l'autre.

Les associations sportives des universités canadiennes sont essentiellement financées par les frais d'étude, les ventes de billets, les commandites, la location d'édifices et les camps d'été. Tous ces facteurs sont affectés par la pandémie.

« Tout le monde a subi des pertes financières. Qu'en est-il exactement, personne ne le sait encore véritablement », a commenté la directrice des opérations U Sports, Lisette Johnson Stapley.

« Qu'est-ce qui se produira si des institutions décident de ne plus offrir d'activités sur leurs campus, ce qui entraînerait par exemple la disparation des sports à certains endroits alors que d'autres en auraient toujours? », s'est-elle interrogée.

« Qu'en est-il si une association choisit de ne pas participer à un championnat national, mais que les trois autres le font? », a-t-elle ajouté.

D'ailleurs, les dirigeants des associations de l'Atlantique, du Québec et de l'Ontario ont indiqué qu'ils ignorent toujours quels seront les paramètres qui permettront au circuit U Sports de présenter la prochaine saison.

« Nous savons déjà qu'il y aura moins de matchs et moins de voyages la saison prochaine parce que notre budget a été coupé », a commenté le directeur général de Sports universitaires de l'Ontario, Gord Grace.

« Ce que nous ignorons c'est, parmi les 20 écoles, lesquelles offriront leurs activités sportives habituelles? », a-t-il poursuivi.

Le Québec compte des milliers de diagnostics positifs à la COVID-19 de plus que les quatre provinces de l'Ouest canadien réunies.

Si Grace est optimiste à l'idée que certaines activités sportives pourront se dérouler tel que prévu à l'intérieur de leur propre association la saison prochaine, le directeur général adjoint du Réseau du sport étudiant du Québec a déclaré que l'avenir est flou pour les huit institutions qui font partie du circuit U Sports.

Quatre d'entre elles font partie de la grande région métropolitaine de Montréal, qui a été durement touchée par la pandémie.

« Nous ne pouvons dire si nous allons travailler sur un calendrier en juin ou sur un autre en juillet », a expliqué Stéphane Boudreau. Tout ça est inconcevable en ce moment.

« En ce moment, la question qui trotte dans la tête de tout le monde est d'ordre financier. Comment allons-nous faire pour survivre? », a-t-il dit.

Une bonne partie de la saison 2019-20 était complétée lorsque la COVID-19 a entraîné l'interruption des activités sportives à la mi-mars, mais cela n'a pas empêché les championnats de hockey universitaire masculin et féminin, ainsi que celui de volleyball, d'être annulés.

Par ailleurs, les camps d'entraînement de football universitaire doivent se mettre en branle à compter de la deuxième semaine d'août.

« Nous avons le luxe du temps, en quelque sorte, pas beaucoup, mais suffisamment pour trouver des solutions », a résumé Grace.