WIMBLEDON, Angleterre - Coup de canon après coup de canon, jeu stressant après jeu stressant, Roger Federer et Andy Roddick ont donné tout ce qu'ils avaient en eux lors de la cinquième manche de la finale des Internationaux de Wimbledon, dimanche.

Lorsqu'elle s'est enfin terminée, avec le 15e titre d'un tournoi du Grand Chelem par Federer, un record dans l'histoire du tennis masculin, la marque finale de 16-14 lors de la manche décisive était du jamais vu lors d'une confrontation ultime dans la longue et glorieuse histoire du court central du All England Club.

"Par moment, c'était frustrant car je n'ai pas été capable de briser le service d'Andy avant la toute fin du match", a confié Federer, qui l'a emporté par un score de 5-7, 7-6 (6), 7-6 (5), 3-6 et 16-14, lors de sa troisième finale consécutive nécessitant cinq manches à Wimbledon.

"Le fait d'avoir gagné me satisfait probablement un peu plus aujourd'hui, parce que je n'ai jamais été en mesure de contrôler le match", a ajouté le Suisse, qui triomphait pour la sixième fois de sa carrière sur le fameux gazon britannique.

Il a fallu pas moins de 95 minutes pour jouer cette spectaculaire cinquième manche. En comparaison, les deuxièmes et troisième manches, qui ont toutes deux nécessité des bris d'égalité, ont été complétés en 90 minutes.

L'an dernier, Federer avait perdu la cinquième manche 9-7 aux mains de Rafael Nadal. Les 16 jeux requis pour compléter cette manche décisive égalaient alors la marque pour le nombre de jeux disputés lors d'un set décisif à Wimbledon. Le record absolu pour une manche décisive lors d'un tournoi du Grand Chelem remontait aux Internationaux de France de 1927, avec un score de 11-9.

En 2007, Federer avait signé un cinquième triomphe d'affilée à Wimbledon, défaisant Nadal en cinq manches.

"J'ai vécu quelques finales de cinq manches en tournois du Grand Chelem, et j'en ai perdu", a relaté Federer, qui s'est incliné en cinq manches aux mains de Nadal lors de la ronde ultime des Internationaux d'Australie plus tôt cette année. "Je pense que ce match (contre Roddick dimanche) est l'un des meilleurs que nous n'ayons jamais joués l'un contre l'autre."

Roddick s'est présenté sur le terrain, dimanche, comme un grand négligé. En plus d'avoir perdu les finales de Wimbledon de 2004 et de 2005 contre Federer, Roddick affichait un piètre dossier de 2-18 en carrière face au Suisse.

Mais l'Américain de 26 ans n'a pas paru intimidé par ces statistiques, dimanche.

"Vous jouez sans arrêt", a résumé Roddick, en parlant de ce duel de quatre heures 16 minutes. "Avec du recul, ça peut sembler long, mais à chaque fois, on jouait un point, puis un autre, et encore un autre. Après un certain temps, je suppose que le nombre de points ne cessait d'augmenter."

Avant dimanche, le All England Club avait été le théâtre de deux manches se terminant par des scores de 13-11, en 1954 puis en 1958. À cette époque, les bris d'égalité n'existaient pas, peu importe la manches.

Au-delà des 30 jeux requis pour conclure la dernière manche, dimanche, le duel Federer-Roddick est également passé à l'histoire avec ses 77 jeux, le plus haut total dans l'histoire d'une finale du Grand Chelem. L'ancienne marque de 71 avait été éditée lors des Internationaux d'Australie de 1927, alors que Gerald Patterson avait battu John Hawkes 3-6, 6-4, 3-6, 18-16, 6-3.

La finale de Wimbledon de 2008 - gagnée par Nadal 6-4, 6-4, 6-7 (5), 6-7 (8), 9-7 - avait nécessité 62 jeux, un record à Wimbledon.

Un record bien éphémère, en fait.