Après une semaine de repos, les Alouettes ont repris le collier et ils ont bien amorcé leur deuxième portion du calendrier avec une victoire de 29-13, sous la pluie, contre les Blue Bombers de Winnipeg, qui équipe décevante.

Personnellement, je m'attendais à une meilleure prestation de l'attaque des Alouettes contre l'une des pires défensives de la Ligue canadienne. Je suis relativement déçu de la performance de l'attaque aérienne des Oiseaux.

Je dois également avouer que la défensive des Bombers m'a surpris. Derniers dans la ligue pour les sacs (avec seulement 11), les locaux ont su appliquer beaucoup de pression sur Calvillo. Ils n'ont peut-être réussi que deux sacs, mais plus souvent qu'à son tour, Calvillo a été frappé, surtout en début de match. Cela a fait en sorte que le quart des Alouettes a joué plus nerveusement et qu'il a précipité ses passes.

Plusieurs passes de Calvillo ont manqué de précision. Et même le toujours plus que fiable Ben Cahoon a échappé deux passes. Décidément, le jeu de passe manquait de cohésion sous la pluie de Winnipeg.

L'attaque n'a peut-être pas connu sa meilleure sortie, mais la défensive a encore une fois été dominante. Lors de la première demie, les Bombers ont gagné 90 verges, mais la défensive des Alouettes a forcé l'attaque adverse à perdre 89 verges. C'est donc dire que l'attaque de Winnipeg a gagné une petite verge nette en première demie. Les Alouettes ont récolté deux sacs et les Bombers ont effectué deux très mauvaises remises.

En deuxième demie, les Alouettes se sont amusés aux dépens de Kevin Glenn en le plaquant six fois derrière sa ligne de mêlée. Et à chaque fois, les Alouettes ont utilisé la même stratégie. D'habitude, les secondeurs Tim Strickland et Duane Butler se placent au bout de la ligne défensive pour blitzer. Cette fois, ils sont passés entre l'ailier défensif et le plaqueur sans problème à six reprises. Je me serais attendu à ce que la ligne offensive des Bombers réagisse. Mais elle ne l'a pas fait. Au football, on dit (et on le fait) que le joueur que l'on ne bloque pas sur le blitz est le joueur le plus éloigné du quart sur la ligne. Dans le cas d'hier, les joueurs des Bombers auraient dû ne pas bloquer les ailiers défensifs (car ils sont plus loin du quart que le secondeur), mais ils se sont obstinés à le faire. Résultat, ils ne pouvaient bloquer les secondeurs Strickland et Butler. On connaît la suite.

En tout et pour tout, les Bombers ont récolté un grand total de 111 verges nettes. Autre statistique impressionnante pour la défensive des Alouettes : les Bombers ont eu possession du ballon 17 fois. Et 10 fois, les locaux ont dû dégager après leurs deux premiers essais.

Si les Bombers ont pu rester dans le match, c'est grandement en raison de la prestation de Keith Stokes et de celle des unités spéciales des Alouettes. En plus de marquer un touché sur un retour de botté, son troisième de la saison, l'ancien Alouette a récolté près de 240 verges sur les retours, un sommet chez les Bombers.

En général, les unités spéciales n'ont pas connu un grand match. Mais ils ont réussi un gros jeu au quatrième quart et c'est ce jeu qui a fait la différence en bout de ligne. Après un placement raté de 37 verges de Troy Westwood, Ezra Landry a traversé le terrain d'un bout à l'autre pour inscrire le touché... sur 120 verges. Avant le touché, les Alouettes menaient seulement 22-13. Pour les Bombers, conserver un tel écart face à la meilleure équipe de la ligue était un exploit en soi. Mais le touché du petit Landry a vraiment tué Winnipeg.

J'aimerais revenir sur Westwood et son comportement. Encore une fois, Westwood a parlé au lieu de se la fermer. Avant le match, il avait déclaré que Ed Philion était un joueur salaud. C'est bien beau les paroles, mais il faut agir sur le terrain. Westwood ne l'a pas fait. Contre les Alouettes, il a raté deux placements. Selon moi, il aurait intérêt à se concentrer sur son jeu au lieu de se lancer dans des déclarations incendiaires. Comme on dit : quand tu craches en l'air ça te retombe au visage.