CALGARY - L'ironie dans tout cela, c'est que les Alouettes ont fait le même coup aux Roughriders, dimanche, dont ils été souvent victimes dans le passé au match de la coupe Grey.

Anthony Calvillo l'avait rappelé plus tôt cette semaine : les défaites du passé subies par lui et ses acolytes Ben Cahoon, Bryan Chiu et Scott Flory - cinq fois depuis 2000, une séquence interrompue par une seule et unique victoire en 2002 - s'étaient résumées à bien peu. C'est-à-dire, à quelques jeux ici et là.

Malgré tout, les amateurs ne se sont rappelés que du résultat final, si bien que les Oiseaux s'étaient forgés une réputation de grands perdants.

Et maintenant, au lieu de s'incliner par la peau des dents, voilà qu'ils l'emportent de justesse. Si bien qu'ils seront maintenant louangés à jamais comme la force dominante du football canadien en 2009, eux qui auront présenté une fiche de 17-3 en tout et partout.

On peut donc pardonner Ben Cahoon quand, au moment où on lui a fait remarquer qu'il y avait des milliers de partisans des Riders qui avaient quitté le stade McMahon déçus, dimanche soir, il a rétorqué "je m'en fous" avec un grand sourire qui lui fendait le visage.

"On a vécu ce côté-là de la médaille à maintes occasions", a-t-il souligné.

"Je me rappelle de la dernière fois que nous étions ici à Calgary à la coupe Grey, en 2000. Nous nous étions inclinés 28-26 contre les Eskimos, a lancé Chiu. Et voilà qu'on l'emporte 28-27. C'est un sentiment tellement doux. C'est comme si on avait fait le tour et que le cercle s'est refermé."

Reste que...

Malgré toutes les bonnes intentions des derniers jours, le fait demeure que les Alouettes ont amorcé le match de la même manière que les quatre précédents, qui s'étaient soldés par des défaites. Dès le premier jeu, Brian Bratton a échappé le ballon sur le botté d'envoi. Sans conséquence, mais le ton était donné. D'autant plus qu'à sa première tentative de passe, Calvillo a lancé le ballon aux pieds du receveur visé. C'a pris un quart avant qu'il ne retrouve sa précision, puis un autre avant que Marc Trestman et ses adjoints ne trouvent des failles dans la défensive des Riders.

C'est à ce moment-là qu'Avon Cobourne s'est amené et s'est retrouvé au centre du revirement de situation opéré en deuxième demie.

"Les Roughriders nous privaient constamment du long jeu aérien, mais nous savions que nous avions un bon jeu au sol, et que nous avions cette carte dans notre manche", a noté l'entraîneur-chef des Alouettes Marc Trestman.

"C'est ce dont je rêvais, jouer un rôle important dans un match de cette envergure, a dit Cobourne. Mais le match ne se résume pas à moi, c'est Anthony Calvillo et tout le monde qui ont changé la donne."

Bien que c'est son pied qui a donné le placement vainqueur, Damon Duval était un homme soulagé, dimanche. Soulagé que ses bottés de dégagements ratés en première demie - ceux de sept et 23 verges, n'aient pas coûté la victoire.

"Je ne sais pas trop pourquoi, mais le ballon m'a glissé de la main à ces deux occasions-là, a dit Duval. J'ai mis un gant en deuxième demie pour que ça ne se reproduise plus."

Quant à Calvillo, il aura droit à un congé d'au moins un an en ce qui concerne les questions au sujet de sa réputation de perdant à la coupe Grey.

"Je n'y ai pas pensé de cette façon, a dit le vétéran quart après le match. Je suis juste content pour tous les joueurs dans cette équipe."

Ni Chiu ni Cahoon n'ont voulu annoncer si le match de dimanche était le dernier de leur carrière. Ils ont tous deux dit vouloir savourer le triomphe de dimanche avant de se prononcer sur leur avenir.