Difficile en ce temps de pandémie mondiale d’organiser des événements sportifs avec de nombreux participants. Peu de sports y échappent. Si nos premières pensées vont vers les sports d’équipes, il ne faut pas oublier pour autant les sports individuels comme la course à pied. 

 

Bien sûr, il est agréable de s’entraîner seul et de garder la forme dans cette discipline puisque la distanciation sociale est facile à observer. Toutefois, c’est lorsque vient le temps de concourir face à d’autres adversaires que les difficultés apparaissent. 

 

La course à pied s’est trouvée plusieurs nouveaux adeptes souhaitant se mettre en forme partout sur la planète au cours des derniers mois. Tant mieux!  Malheureusement, ils ne pourront pas faire étalage de cette belle forme lors de courses organisées puisqu’elles sont toutes reportées ou carrément annulées. Tous les gros marathons de la planète, New York est un des derniers en lice, jettent l’éponge. Le risque de propagation du virus est trop grand.

Il en va de même pour les « meetings » internationaux d’athlétisme. Difficile de tenir le calendrier régulier de la Ligue de Diamand. N’oublions pas que les contacts sont fréquents dans plusieurs épreuves de demi-fonds et qu’il est impossible de respecter deux mètres de distance. 

 

Les organisateurs doivent donc redoubler d’originalité pour garder l’intérêt des amateurs et, surtout, des télédiffuseurs internationaux. Ils doivent créer des événements (happenings)!

 

En Europe, une célèbre réunion d’athlétisme a réussi son pari. En tout cas son programme a retenu mon attention. La 44e édition du Mémorial Van Damme sera présenté le 4 septembre prochain au stade Roi Baudouin à Bruxelles. Malgré la crise du coronavirus, les organisateurs sont parvenus à créer un programme de niveau mondial. 

 

Le coup d’éclat de cette réunion sera très certainement la tentative de Mo Farah de battre le record du monde de l’heure  (21,285 kilomètres) qui appartient depuis 13 ans au légendaire coureur éthiopien Haile Gebrselassie. 

 

Ababel YeshanehIl s’agira d’un retour en piste pour Farah puisqu’il se concentrait sur le marathon depuis 2017. Le Britannique est un des meilleurs coureurs de sa génération. Il compte à son palmarès quatre titres olympiques grâce à des doublés sur 5 000 et 10 000 mètres lors des Jeux olympiques de Londres en 2012 et de Rio quatre années plus tard. Il a également été sacré champion du monde à six reprises. Farah sera seul en piste en compagnie d’un de ses partenaires d’entraînement, le belge Bashir Abdi. Ce dernier est également un coureur redoutable puisqu’il a déjà maintenu une moyenne de 2:53 au kilomètre lors de son meilleur demi-marathon. 

 

Lorsqu’il a réalisé son record en 2007, à la réunion d’Ostrava, Gebreselassie avait conservé une moyenne de 2:49 au kilomètre. Un rythme qui se compare à celui de Farah lors de son meilleur demi-marathon (59:07) puisqu’il avait maintenu une moyenne de 2:48 par kilomètre. Toutefois, la course sur route est très différente de celle sur piste. Les nombreux virages de la piste, qui ralentissent les coureurs, ne sont qu’une de ces différences. Farah aura donc fort à faire pour améliorer le record. 

 

Les femmes seront également à l’honneur puisque les éthiopiennes Ababel Yeshaneh et Birhane Dibaba tenteront aussi de battre le spectaculaire record de l’heure de 18,517 kilomètres de leur compatriote Dire Tune établi en 2008 (3:14/km). Yeshaneh est l’actuelle détentrice du record sur 21,1km (1 heure 4  min 31 sec). Faites un calcul, le tempo moyen de cette dernière était donc de 3:03/km lors de son record. Elle devrait donc battre le record de l’heure sans trop de problèmes. 

 

Quant à Dibaba, championne du Marathon de Tokyo en 2015, son record personnel au demi est de 1 heure 5 min 57 sec. C’est plus lent que Yeshaneh, mais son rythme de 3:08/km est tout de même plus rapide que celui de Tune. Ce sera donc une belle bataille à prévoir en piste entre deux grandes coureuses. 

 

Les organisateurs belges ont bien compris que l’aspect spectacle sera important pour aider à la relance de l’intérêt des amateurs d’athlétisme. Les tentatives de records attirent toujours l’attention. Il risque d’y en avoir deux nouveaux le 4 septembre à la 44e édition du Mémorial Van Damme. 

 

C’est inscrit à mon agenda!