ORLANDO, Floride - Avis aux amateurs de triathlon: ce sport combinant natation, cyclisme et course à pied présente au moins deux fois plus de risques de mort subite que le marathon, selon les conclusions de la première étude sur cette exigeante discipline présentées ce week-end lors d'un congrès de cardiologie à Orlando.

Les risques sont essentiellement liés à des problèmes cardiaques durant l'épreuve de natation qui lance la compétition. Et si le risque est bas -- environ 15 sur un million de participants -- il n'est `pas insignifiant', souligne le Dr Kevin Harris, de l'Institut de cardiologie de Minneapolis, qui a mené l'étude.

Les triathlons ont gagné ces dernières années en popularité, particulièrement en tant qu'événements caritatifs permettant de lever des fonds. Ils attirent de nombreuses personnes qui ne sont pas habituées à une pratique sportive aussi soutenue. Chaque année, pour n'évoquer que les États-Unis, plusieurs centaines de milliers d'Américains s'essaient à l'une de ces compétitions.

Comme l'observe le Dr Harris, certains s'engagent sans passer d'examens médicaux préalables permettant d'exclure tout problème cardiaque. Mais faire des longueurs dans une piscine est très différent que nager en eau libre, dans un lac ou une rivière.

L'étude, dont les résultats ont été présentés samedi par le cardiologue, a été parrainée par la fondation de l'Institut de Minneapolis. Les chercheurs se sont penchés sur les dossiers concernant 922 810 sportifs engagés dans 2846 triathlons inscrits au calendrier des compétitions aux États-Unis entre janvier 2006 et septembre 2008.

Sur les 14 décès identifiés, 13 se sont produits pendant l'épreuve de natation, le dernier étant survenu dans un accident de vélo. Pour six des victimes, les autopsies ont révélé que quatre d'entre elles souffraient de problèmes cardiaques. Les deux autres avaient un coeur apparemment normal, mais elles pourraient avoir souffert d'une arythmie fatale, selon le Dr Harris.