PARIS - Pierre Bordry, le controversé président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), a annoncé vendredi qu'il avait présenté sa démission et quittera ses fonctions début octobre neuf mois avant la fin de son mandat.

"Normalement, mon mandat finit en juillet, mais je quitterai l'Agence dès que mon successeur sera nommé" ce qui devait être fait en octobre, a déclaré Pierre Bordry à l'AFP, confirmant une information du site internet du quotiden L'Équipe.

"Un certain nombre de décisions doivent être prises et je préfère les laisser à mon successeur", a précisé le président pour justifier sa décision, citant la nécessité de renforcer le département des contrôles ou le choix d'un nouveau directeur du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry (région parisienne).

Pierre Bordry était arrivé en juillet 2005 à la tête du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, devenu en octobre 2006 l'Agence française de lutte contre le dopage.

Ce conseiller d'État, qui a mené une longue carrière dans les arcanes du pouvoir, s'est fait surtout connaître lors du Tour de France 2008. L'AFLD, qui avait hérité cette année-là de la responsabilité des contrôles en raison du conflit entre l'Union cycliste internationale (UCI) et ASO, la société organisatrice, avait débusqué sept positifs dans le peloton, dont l'Italien Riccardo Ricco et l'Autrichien Bernard Kohl.

Fort de ce succès, il n'a cessé de revendiquer un plus grand rôle pour son agence, au risque d'en agacer plusieurs dans le milieu sportif.

Ses attaques répétées et violentes contre l'UCI avaient incité cette dernière à se passer des services de l'Agence lors des courses cyclistes en France cette saison.

L'AFLD avait dû faire appel à l'arbitrage de l'Agence mondiale antidopage (AMA) pour pouvoir réaliser ses propres contrôles sur certains coureurs lors du dernier Tour de France.

Les relations de Pierre Bordry étaient aussi tendues avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui n'appréciait guère de le voir s'étendre dans la presse sur la diminution de ses crédits budgétaires.