WASHINGTON - Les équipes qui participaient cette semaine aux championnats du monde de lutte libre à Téhéran, dont celles des États-Unis et de l'Iran, ont manifesté vendredi à Téhéran contre le retrait programmé de cette discipline des Jeux olympiques, s'est félicité le département d'Etat.

Téhéran accueillait jeudi et vendredi les championnats du monde de lutte libre hommes, une compétition remportée par l'Iran devant la Russie et les États-Unis.

Les athlètes iraniens et américains, dont les pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, avaient déjà affiché leur unité jeudi contre la décision du Comité international olympique (CIO) d'exclure la lutte des JO, avait rapporté l'agence iranienne Isna.

Vendredi de nouveau, "les équipes ont organisé une manifestation pour faire montre de leur unité et de leur détermination pour tenter de faire basculer la décision" du CIO, a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. "Ils sont descendus ensemble dans les rues de Téhéran", a affirmé la diplomate.

"Nous avons aussi assisté à de nombreuses marques d'esprit sportif lors du match entre l'Iran et les Etats-Unis", s'est encore réjouie Mme Nuland, faisant référence au match entre les deux nations jeudi.

"Les athlètes se sont serré la main et pris dans les bras a plusieurs reprises, devant une salle comble et enthousiaste", a-t-elle raconté.

Le 12 février, la commission exécutive du CIO a décidé d'évincer la lutte du noyau dur de sports qui composeront le programme olympique des JO-2020.

L'Iran, qui doit à la lutte 37 de ses 60 médailles olympiques depuis sa première participation aux Jeux en 1948, a été l'un des premiers pays à dénoncer ce "coup sévère", vite suivi par la Turquie, le Japon, la Grèce ou encore la France. La lutte, déjà pratiquée lors des Jeux olympiques antiques, figure au programme des Jeux modernes depuis leur création à Athènes en 1896.

"Nous avons besoin du soutien de l'Iran et de la Russie (...) pour conserver la lutte (aux JO), et cela va au-delà de la politique", avait affirmé jeudi à Téhéran Rich Bender, directeur exécutif de la lutte américaine, cité par Isna. Le patron de la fédération iranienne de lutte, Hojatollah Khatib, avait également espéré que cette "unité sans précédent" permettrait de changer la donne.