Caster Semenya porte plainte contre l'IAAF
Athlétisme lundi, 18 juin 2018. 08:56 jeudi, 12 déc. 2024. 06:57JOHANNESBOURG, Afrique du Sud - La double championne olympique sud-africaine Caster Semenya a décidé de contester devant la justice sportive les règles controversées imposées aux athlètes féminines hyperandrogènes par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).
Elle devait déposer ce recours « lundi devant le Tribunal arbitral du sport de Lausanne », ont annoncé ses avocats dans un communiqué. Joint par l'AFP, le TAS a indiqué ne pas avoir encore reçu la plainte lundi en début d'après-midi.
« Je suis très fâchée d'avoir été à nouveau placée sous les projecteurs », a déclaré l'athlète citée dans le document. « Je n'aime pas parler de cette nouvelle règle, je veux juste courir naturellement, telle que je suis née. »
Fin avril, l'IAAF a annoncé l'introduction, à compter du 1er novembre, de nouvelles règles pour les athlètes féminines qui produisent naturellement beaucoup de testostérone, au motif que ce désordre hormonal les avantageait.
Selon ces règles, les athlètes concernées devront faire baisser, avec à des médicaments, leur taux de testostérone sous les 5 nanomoles/l de sang si elles veulent participer aux épreuves internationales du 400 m au mile (1.609 m).
Cette nouvelle réglementation a provoqué un tollé en Afrique du Sud. Elle y a été interprétée comme un moyen de « ralentir » Caster Semenya, dont la domination sans partage sur l'épreuve du 800 m suscite de nombreux commentaires.
« Il n'est pas juste que certains remettent en cause celle que je suis », a insisté Semenya, « je suis Mokgadi Caster Semenya, je suis une femme et je suis rapide ».
« C'est un dossier majeur qui met en cause les droits humains et la discrimination contre les athlètes femmes, avec un impact considérable sur les droits des genres », a commenté l'un de ses avocats, Gregory Nott.
La Fédération sud-africaine d'athlétisme avait déjà saisi le TAS, dès le mois dernier, au sujet du nouveau règlement.