L'IAAF maintient la suspension des athlètes russes en viguer depuis novembre 2015
Athlétisme mardi, 6 mars 2018. 09:20 mardi, 6 mars 2018. 10:00BIRMINGHAM, Angleterre - Niet! La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a de nouveau décidé de laisser les athlètes russes à l'écart, en maintenant la suspension de la Fédération russe d'athlétisme en vigueur depuis novembre 2015 en raison d'un système de dopage institutionnalisé.
La fermeté de l'IAAF contraste fortement avec l'attitude du Comité international olympique (CIO), qui, il y a quelques jours seulement, a décidé de son côté de lever la suspension du Comité olympique russe, malgré deux nouveaux cas de dopage durant les récents JO d'hiver de Pyeongchang.
Sur recommandation d'un groupe de travail antidopage, « le Conseil de l'IAAF a décidé de maintenir la suspension de la Fédération russe d'athlétisme (Rusaf) », a déclaré Rune Andersen, expert médical à l'IAAF lors d'une conférence de presse à Birmingham.
« Même si de nombreuses conditions à la levée de la suspension ont été remplies, il demeure des conditions qui ne le sont pas encore », a ajouté M. Andersen.
À titre d'exemple, « la Fédération russe (Rusaf) et l'Agence russe antidopage (Rusada) n'ont toujours pas fourni leur programme de distribution de tests antidopage pour 2018, qui montrerait un niveau de contrôles antidopage adéquat sur les athlètes russes », a expliqué M. Andersen.
De plus, la Fédération russe d'athlétisme « n'a toujours pas fait la démonstration qu'elle a réglé des questions juridiques l'ayant empéché par le passé de faire appliquer des suspensions provisoires liées à des cas de dopage », a-t-il ajouté.
Hors jeu depuis 2015
L'athlétisme russe est privé de compétitions depuis novembre 2015. Les athlètes russes ont ainsi été exclus des JO 2016 à Rio et des Mondiaux 2017 à Londres.
Certains athlètes russes ont toutefois eu la possibilité de s'aligner sous drapeau neutre sous certaines conditions strictes. Une vingtaine ont ainsi participé aux Mondiaux 2017 et huit Russes ont pris part la semaine dernière aux Mondiaux en salle à Birmingham.
La Russe Maria Lasitskene a ainsi confirmé sa domination en remportant le titre à la hauteur dames, tout comme son compatriote Danil Lysenko qui a créé la surprise en dominant le grand favori qatari Mutaz Essa Barshim.
Si l'IAAF a choisi de maintenir la suspension de la Russie, il n'en va pas de même du Comité international olympique (CIO) qui a levé la semaine dernière la suspension du Comité olympique russe (ROC) quelques jours après la clôture des JO d'hiver de Pyoengchang, et ce malgré deux cas de dopage chez des sportifs russes alignés sous drapeau neutre.
Système de dopage institutionnalisé
La décision de suspendre le ROC avait été prise le 5 décembre, après qu'un rapport de l'Agence mondiale antidopage eut mis au jour un vaste système de dopage institutionnalisé mis en place en Russie, notamment durant les JO d'hiver de Sotchi 2014.
La décision du CIO prévoyait la possibilité de lever la suspension au dernier jour des JO d'hiver, afin de permettre aux sportifs russes de pouvoir défiler derrière le drapeau russe, mais la commission exécutive du CIO avait rejeté cette possibilité.
Deux cas de dopage concernant des Russes ont été révélés durant les récents JO d'hiver, sur un curleur, positif au meldonium et qui a perdu sa médaille de bronze de l'épreuve mixte, et sur une concurrente ayant terminé 12e en bobsleigh à deux.
La Russie avait été autorisée à participer en Corée du Sud sous bannière olympique, avec des athlètes considérés comme « propres » par le CIO. Leur délégation a terminé à la 13e place du tableau des médailles avec deux titres, contre 13 médailles d'or à Sotchi au moment de la clôture des JO 2014 (11 désormais).