MONACO - La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a maintenu la suspension imposée à la Russie, même si les dirigeants sportifs et politiques du pays continuent de nier avoir mis sur pied un système de dopage.

L'IAAF a accepté de façon unanime la recommandation de son groupe de travail en Russie, qui prônait le maintien de la sanction. Pour le président de la fédération, Sebastian Coe, il était de la « responsabilité de l'IAAF de maintenir un climat de confiance ».

Cette décision se veut un dur coup pour les espoirs de la Russie de pouvoir envoyer une délégation la représenter aux Championnats du monde intérieurs en mars, à Birmingham, au Royaume-Uni. La position actuelle de l'IAAF permettrait à certains athlètes de la Russie d'y prendre part à titre d'athlètes neutres, après étude de leur historique antidopage, « afin de permettre de séparer les athlètes propres des athlètes dopés », a ajouté Coe.

Alors que l'IAAF était relativement optimiste par rapport aux réformes de la Fédération russe d'athlétisme, l'un des obstacles clés à sa réinsertion est le refus, par les autorités sportives et politiques du pays, d'admettre l'existence d'un programme étatisé de dopage. L'Agence antidopage russe est d'ailleurs toujours sous le coup d'une suspension.

Bien que des changements soient présentement apportés par quelques fédérations sportives russes, le groupe de travail de l'IAAF se demande si elles seront en mesure d'opérer dans un système qui peut être digne de confiance.

Le dernier rapport du groupe de travail, publié dimanche, parle d'une « très grande déception » au sujet des communications avec les autorités russes. Le gouvernement russe a de nombreuses fois nié avoir mis en place un système de dopage et qu'il ne s'agit que d'un complot à petite échelle de quelques employés de l'agence antidopage, qui auraient agi de leur propre chef.

La Russie a été suspendue en novembre 2015, après que l'Agence mondiale antidopage eut révélé des preuves de dopage systémique. Aux Championnats du monde d'août dernier, 19 Russes ont pu prendre part aux compétitions à titre d'athlètes neutres. Ils ont gagné une médaille d'or et cinq d'argent.

À la suite de la décision rendue dimanche par l'IAAF, la fédération russe a indiqué qu'elle continuerait d'aider ses athlètes à pouvoir participer aux compétitions de façon neutre.

« Nous déplorons cette décision de l'IAAF, a déclaré le président de la Fédération russe d'athlétisme, Dmitry Shlyakhtin. Nous allons continuer de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que l'athlétisme russe ne soit associé qu'avec des athlètes propres et honnêtes. »

La Russie est la seule nation sous le coup d'une sanction de l'IAAF. Cinq autres, le Bélarus, l'Éthiopie, le Kenya, le Maroc et l'Ukraine, sont sous haute surveillance. Coe a toutefois indiqué que le Maroc serait exclu de cette liste à la suite d'une recommandation de l'Unité d'intégrité athlétique de la fédération, qui continuera toutefois à avoir le pays d'Afrique à l'oeil.