Damian Warner a dominé l'univers de l'athlétisme l'été dernier, lorsqu'il s'est adjugé le titre olympique au décathlon, l'épreuve qui récompense de façon non officielle « le plus grand athlète au monde ».

Le vétéran âgé de 32 ans originaire de London, en Ontario, n'est toutefois pas rassasié. Puisque les standards d'excellence ne cessent d'être repoussés, Warner découvre encore de nouvelles façons de se motiver, et de repousser ses limites.

Ce week-end, par exemple, il a hâte de voir ses temps à la course.

Warner participera à l'heptathlon aux Mondiaux d'athlétisme en salle de Belgrade, en Serbie. Cette compétition comprend un sprint de 60 mètres, plutôt qu'un 100 mètres au décathlon, Warner y détient d'ailleurs de manière officieuse le record du monde dans le cadre d'un décathlon, à 10,12 secondes.

« Je suis un peu nerveux, car je me demande où se situeront les standards, puisque c'est difficile à dire à l'entraînement, a expliqué Warner en entretien téléphonique de Belgrade. Je n'ai couru que quelques 60 mètres auparavant. Je sais que je suis plus rapide que mon record personnel, mais j'ignore jusqu'où je pourrai abaisser cette marque.

« J'espère que je pourrai m'exécuter et enregistrer un chrono plus rapide que mes précédents », a-t-il ajouté.

Warner n'a pas pris part à un sprint de 60 m depuis 2018. Et avant ça, il n'y avait participé qu'une seule fois, en 2014.

Mais peu importe. Warner a l'impression d'être chanceux, simplement parce qu'il peut de nouveau voyager et participer à des compétitions d'athlétisme.

Cloué au sol en raison des restrictions de voyage très sévères du gouvernement canadien pour lutter contre la pandémie de COVID-19, Warner a passé la majeure partie des deux dernières années à s'entraîner dans le froid, à l'aréna Farquharson, pendant que les portes de l'Université Western étaient fermées. c'est d'ailleurs là-bas qu'il a jeté les bases de sa performance historique aux Jeux olympiques de Tokyo l'été dernier.

Ce seront les premiers Mondiaux d'athlétisme en salle en quatre ans. Prévus initialement pour mars 2020 à Nanjing, en Chine, ils ont été parmi les premiers à être reportés en raison de la pandémie. Puis, en 2021, ils ont de nouveau été repoussés.

« Quand on regarde les dernières années... Dès que tu as l'opportunité de voyager pour performer, c'est toujours très agréable, et tu ne prends plus rien pour acquis, parce que tu sais que tout ça peut s'arrêter du jour au lendemain », a-t-il philosophé.

« Donc, ouais, c'est très amusant, et je crois que tous les athlètes de la délégation (canadienne) sont très heureux d'être ici », a-t-il mentionné.

Le principal adversaire de Warner et détenteur du record du monde au décathlon, le Français Kevin Mayer, sera absent en Serbie à cause d'une blessure. Le représentant de l'unifolié avait terminé deuxième derrière Mayer aux Mondiaux d'athlétisme en salle de 2018 à Birmingham, en Angleterre.

Cette fois-ci, Warner fait partie d'une délégation expérimentée de 18 Canadiens.

La coureuse torontoise de demi-fond Gabriela DeBues-Stafford a connu une saison extraordinaire en salle, fracassant ses propres marques aux 3000 et 5000 m. Son temps au 5000 m est le plus rapide au monde cette année. Elle se classe au cinquième rang mondial au 3000 m, une épreuve qui sera présentée à Belgrade.

De plus, le relais féminin 4x400 m, un groupe relevé qui comprend Natassha MacDonald, Lauren Gale, Kyra Constantine, Micha Powell et Sage Watson, pourrait se retrouver sur le podium après avoir pris la quatrième place aux JO de Tokyo.