Aurélie Rivard porte-drapeau du Canada
Jeux paralympiques dimanche, 18 sept. 2016. 10:17 samedi, 14 déc. 2024. 22:42RIO DE JANEIRO - « Ça met la touche finale sur ma semaine de rêve. »
Surprise et honorée, à 20 ans, la multiple médaillée québécoise en paranatation Aurélie Rivard a été nommée porte-drapeau d’Équipe Canada pour la cérémonie de fermeture des Jeux paralympiques de Rio dimanche soir.
« Je ne m’attendais pas à ça. Ils m’ont appelé pour me dire que j’avais une entrevue, mais finalement je me suis retrouvé dans une chambre avec Chantal [Peticlerc] et c’est elle qui m’a annoncé la nouvelle. J’étais surprise et après, extrêmement contente et honorée. C’est toute une chance de porter le drapeau du Canada. Je pense aux athlètes qui l’ont fait avant moi, ce sont des légendes! C’est très flatteur, mais je pense que je l’ai mérité aussi. »
Aurélie Rivard est championne paralympique de la catégorie S10 au 50 m libre et 400 m libre en plus d’avoir établi des records du monde sur ces distances. Elle est aussi médaillée d’or au 100 m libre avec un record paralympique. Elle a également terminé deuxième au 200 m quatre nages.
Avec l’argent au 400 m libre à Londres en 2012, la Canadienne compte maintenant un total de cinq médailles en deux Jeux paralympiques. Cela est sans compter ses multiples podiums aux Championnats du monde depuis 2013 ainsi que ses nombreuses victoires aux Jeux parapanaméricains de Toronto 2015.
Profiter du moment présent
Il y a quatre ans, le porte-drapeau était un autre paranageur, le Longueuillois Benoit Huot. « Tout le monde l’admirait et c’était très mérité. Il a fait tellement de choses dans sa carrière et il est encore capable de nager très vite. De lui succéder, je ne suis pas sûr que je suis encore capable de le réaliser. »
Pour la cérémonie de clôture qui aura lieu au stade Maracana, la jeune femme de Saint-Jean-sur-Richelieu tentera de profiter et de vivre le moment présent. « Je vais essayer d’absorber toute l’énergie de la foule. C’est peut-être la seule fois que ça va m’arriver. Je veux réaliser la chance que j’ai et montrer ma fierté d’être Canadienne. »
Une fois de retour au Québec, l’étudiante du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu prendra quelques mois pour se reposer et tentera d’avoir un « semblant de vie normale », elle qui n’a pas eu de repos depuis six ans. En janvier, elle recommencera l’entraînement.
Le Canada atteint son objectif
Au terme de ces premiers Jeux paralympiques présentés en sol sud-américain, le Canada a conclu avec un total de 29 médailles, 8 d’or, 10 d’argent et 11 de bronze.
Sur l’heure du midi, alors qu’il ne reste que les épreuves de marathon en cours, le pays est 13e du classement des nations au total des médailles, dominé par la Chine qui en a 237, dont 105 d’or. Le Comité paralympique canadien peut dire mission accomplie, lui qui visait un top-16.
« Les Jeux ont très bien été, nous sommes contents. Nous avons atteint notre objectif et 29 médailles. Ça veut dire que nous sommes dans la bonne direction pour redevenir des meneurs mondiaux dans deux Jeux paralympiques. J’ai eu une super connexion avec les athlètes et je suis très contente », a commenté la chef de mission Chantal Petitclerc.
Retraitée depuis huit ans, Petitclerc est particulièrement fière de voir que tous les sports ont gagné en profondeur. Le nombre de participants a augmenté, le professionnalisme des athlètes et les résultats très serrés ont démontré un haut niveau de compétition. Il s’agit de la plus grande victoire du mouvement paralympique selon elle.
« En paracyclisme, c’est la meilleure performance de l’histoire pour notre équipe. C’est vraiment extraordinaire. Aurélie a eu des Jeux parfaits avec deux records du monde. Tu ne peux pas demander mieux. C’était vraiment une belle équipe. »
Les sports d’équipes sont quant à eux le coup de cœur de Petitclerc à ces Jeux, même si les Canadiens n’ont pas gagné de médailles. C’est notamment le cas des joueurs de rugby en fauteuil roulant.
« Nous savons qu’ils travaillent tellement fort et qu’ils ont eu un tournoi difficile, j’espérais ça pour eux. Les équipes de basket en fauteuil roulant se sont tenues et battues jusqu’à la fin. Cette force morale de se battre quand tu sais que tu n’auras pas de médaille et que c’était ton objectif. C’est venu me chercher », a conclu Chantal Peticlerc.