PARIS - La championne française d'athlétisme Eunice Barber a annoncé mercredi qu'elle renonçait à faire appel de sa condamnation à 5000 euros (7900$ canadiens) d'amende pour rébellion et outrage lors d'une interpellation controversée en 2006 à Saint-Denis (région parisienne).

"J'ai décidé de tourner la page et ne ferai pas appel", annonce la championne dans un communiqué.

"L'enquête a pu prouver les déclarations mensongères des policiers qui ont témoigné contre moi. J'ai cependant été condamnée. Il est donc inutile de continuer de saisir une justice qui semble dysfonctionner", ajoute-t-elle, se disant "durement affectée par cette affaire (... qui lui) laissera sans aucun doute un sentiment d'injustice et d'amertume".

"Je me battrai dorénavant sur d'autres terrains, en suivant et en soutenant notamment les actions de celles et ceux qui oeuvrent pour les droits de l'homme, et pour une meilleure justice dans notre pays (...). J'espère revenir plus forte et prouver à ceux qui ont cherché à salir mon image qu'ils ont eu tort", conclut-elle.

Le 2 décembre, le tribunal correctionnel de Bobigny (région parisienne) a reconnu Barber coupable d'avoir violemment résisté à une interpellation le 18 mars 2006 près du Stade de France, alors qu'elle s'était engagée au volant de sa voiture dans une voie exceptionnellement interdite.

La championne a reconnu avoir mordu deux agents pour se protéger, mais elle a aussi affirmé avoir été giflée d'emblée lors de son arrestation par un policier, ce que celui-ci nie, et a accusé les policiers d'avoir agi "peut-être" par "racisme".

Née à Freetown (Sierra Leone), Barber, qui a acquis la nationalité française en février 1999, a remporté deux titres de championne du monde, en heptathlon en 1999 à Séville (Espagne) et à la longueur en 2003 à Paris.