Beaucoup de monde au Marathon de Montréal
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 18:10 vendredi, 8 oct. 2010. 18:34La ville de Montréal appartenait aux coureurs en ce dimanche matin 5 septembre 2010. La 20e édition du Marathon de Montréal battait son plein et j’avais décidé de me rendre au Stade olympique pour assister à l’arrivée des coureurs. Ce n’est pas ma blessure à une cheville qui allait me tenir éloigné du plus important rassemblement de coureurs au Québec.
Après une semaine de canicule, il fait frais sur Montréal, un petit 15 degrés, mais un fort vent souffle. Ils étaient plus de 21000 à s’être inscrits dans les différentes catégories. Lorsque je vous dis qu’il y a un engouement pour la course à pied au Québec, voilà des chiffres qui le prouvent. 21000 coureurs, c’est 5 mille de plus que l’an dernier. Et tout cela survient une semaine après le Marathon de Québec.
Me voilà donc dans le Stade olympique avec mon épouse et mes 3 enfants. Tout est bruyant et des milliers de spectateurs ont déjà envahi l’espace pour accueillir les premiers coureurs de la journée, ceux du 5km et 10km. Je suis sur place depuis quelques minutes seulement que j’aperçois mon ami, Éric Bilodeau, qui, avec une centaine de mètres à parcourir, célèbre déjà son premier 10km en compétition.
Si ce n’est pas toujours facile de se déplacer dans l’enceinte du stade pour les spectateurs, ce l’est encore moins pour les coureurs du 10km à l’arrivée. Ainsi, à certains moments, ils sont si nombreux à vouloir franchir le fil d’arrivée qu’un bouchon se forme avant. Des coureurs me croisent et me disent qu’ils ont du attendre plus d’une minute avant de pouvoir compléter la distance. Voilà qui n’aide pas à améliorer un chrono. C’est le cas de Catherine Azoulay, participante de Team In Training, qui ignore le temps exact de son 10km. Elle est tout de même heureuse de sa course qui lui servait de préparation pour le demi-marathon de San Francisco.
L’annonceur maison nous présente les médaillés du 10 km. Nathalie Goyer, de Saint-Bruno est la première femme (36 :21). Bruni Surin lui remet sa médaille d’or. Nathalie, une enseignante au niveau primaire, en profite pour annoncer à la foule qu’elle lance un livre pour les jeunes intitulé « J’veux pas aller à l’école ».
Vers 10h55, on nous annonce l’arrivée prochaine des premiers marathoniens. Ils sont 2114 à avoir pris le départ sur le pont Jacques-Cartier. Je m’approche de l’arrivée pour bien voir la fin de la course et pour finalement assister à un moment rare, une fin de course au coude à coude. Le Colombien William Naranjo est le meneur avec 50 mètres à faire mais le Kenyan Choge Julius Kirwa est en pleine accélération pas très loin derrière. Il parviendra finalement à le dépasser à deux mètres du fil d’arrivée pour remporter l’épreuve. Quelle fin de course et quelle fin cruelle pour le Colombien qui s’effondre au sol et qui aura besoin de l’aide des ambulanciers pour quitter le stade. Après 42,195 kilomètres, Kirwa l’emporte par 3 petits dixièmes de secondes en 2h 17 minutes et 41 secondes!
Le premier québécois est Michel Lavoie (2h36). Il devance Louis-Philippe Garnier de 3 minutes. Ce dernier avait participé au marathon de Québec la semaine précédente. L’épreuve avait été présentée en pleine canicule et grugé pas mal de son énergie. Je lui demande comment s’est passé son épreuve montréalaise. « Pas mal, mais il ventait terriblement. Je suis tout de même très satisfait. C’est de bon augure pour le marathon de Toronto dans 6 semaines. Je sens bien mes jambes.»
Le triple médaillé olympique, et participant de Team In Training, Mathieu Turcotte termine son premier marathon. Il courait pour son épouse, une survivante du cancer. Elle est là à l’attendre avec leur petit bébé. Elle avait couru le 10km un peu plus tôt. Tous les trois s’enlacent. Mathieu est souriant et ça se comprend. 3h11 pour une première. J’aperçois également Mathieu Darche, du Canadien de Montréal. Il attend son épouse qui participe au demi-marathon.
Je vois ensuite mon collègue et ami, Félix Séguin, compléter son demi-marathon avec un record personnel (1h24). Il se retrouve 59e sur près de 6 000 coureurs. Impressionnant. Il ne peut être qu’heureux puisqu’il n’avait pu s’entraîner aussi souvent qu’il l’aurait souhaité au cours des semaines précédentes. C’est de bon augure pour sa prochaine participation au Marathon de Boston.
Je demeure près de l’arrivée pendant encore près de deux heures pour encourager les participants de Team In Training qui complètent le demi-marathon ou marathon. Ce programme d’entraînement d’endurance à vocation caritative est le plus important au monde et j’ai la chance d’en être le porte-parole québécois. Cette journée là, ils seront 25 à terminer, tous heureux d’avoir couru pour sauver des vies. L’argent qu’ils ont amassé ira directement à la recherche pour les cancers du sang et l’aide aux patients. Plusieurs caméras les ont filmés tout au long du parcours. Ces images apparaîtront bientôt dans une vidéo de TNT visant à mieux faire connaître l’organisme.
Grâce aux nombreux clowns « sculpteurs de ballons » mes enfants parviennent à patienter jusqu’à 13h avant de commencer à trouver le temps long. C’est le moment de quitter le stade. En sortant du Stade olympique, je vois Dominique Dorval qui est sur le point de terminer son demi-marathon. Dominique est une survivante du cancer dont je vous avais déjà parlé. Elle est devenue une inspiration pour l’équipe de TNT. Je lui avais promis d’être à l’arrivée pour l’accueillir. Je crie pour qu’elle m’entende, mais ça ne fonctionne pas en raison de la musique qu’elle écoute sur son baladeur numérique.
Un constat simple est facile à établir après avoir assisté au marathon. Les québécois ont compris que pour se mettre en forme, ils devaient se prendre en main. La course à pied représente la meilleure façon de le faire.
21000 personnes ne peuvent pas tous se tromper.