Bien mauvais moment pour Powell
Amateurs samedi, 19 août 2006. 12:47 jeudi, 12 déc. 2024. 01:42
MONACO (AFP) - L'affaire Marion Jones tombe au plus mauvais moment pour le Jamaïcain Asafa Powell, qui doit déjà partager son record du monde du 100 m (9.77), qu'il a égalé pour la deuxième fois vendredi à Zurich (Suisse), avec l'Américain Justin Gatlin, contrôlé positif à la testostérone.
La colocation ne devrait plus durer très longtemps. Gatlin encourt en effet une suspension à vie et la perte du record, qu'il avait égalé à Doha le 12 mai, trois semaines après avoir raté son test antidopage aux Kansas Relays.
Mais si elle se termine mal pour le champion olympique et champion du monde américain, elle a aussi été nuisible au Jamaïcain, qui passe presque plus de temps à répondre aux questions sur Gatlin et le dopage que sur ses courses en conférence de presse.
La chute probable d'une autre reine du 100 m, Marion Jones, double championne du monde (1999, 2001) et championne olympique (2000) de la discipline, ne va rien arranger.
D'autant que la régularité de Powell sous les 9 sec 90 (cinq chronos cette saison) et ses trois courses en 9 sec 77 laissent bon nombre d'observateurs sans voix. L'un des rares à accepter de s'exprimer ouvertement, Guy Ontanon, "aimerait connaître les recettes de cette régularité".
"On peut très bien courir sous les 10 sec, mais normalement on a un pic de forme dans la saison, au maximum deux, souligne l'entraîneur de Christine Arron. Là, il y a une succession de pics de forme et ça on ne sait pas faire."
Pour l'entraîneur de Powell, Stephen Francis, l'explication est aussi simple que surprenante: "il n'a pas encore couru à son maximum." "Je ne pense pas que quiconque puisse dire quelles sont les limites de chaque individu", ajoute le Jamaïcain qui précise que son élève subit 5 à 6 contrôles inopinés en moyenne par an, sans compter ceux effectués en compétition.
"Pauvre techniquement"
Autrement dit, 9 sec 80 correspondrait à l'allure de croisière de Powell, quand la plupart des autres meilleurs sprinteurs se satisfont d'une moyenne autour des 10 sec. Pour mémoire, le Portugais Francis Obikwelu est le seul Européen à être passé cette année sous les 10 sec (9.99) en finale des Championnats d'Europe la semaine dernière.
Pour appuyer son propos, Francis avance même que la course de Powell à Zurich était "pauvre techniquement". "Son départ n'était pas terrible et son accélération aussi", affirme le Jamaïcain.
Pourtant, si l'on s'en réfère aux temps au millième, que la Fédération internationale (IAAF) pourrait finir par utiliser sur cette distance, jamais Powell n'avait couru aussi vite (9.762, contre 9.763 à Gateshead le 11 juin et 9.767 le 14 juin 2005 à Athènes).
"Il était en bonne forme après sa coupure de deux semaines. C'est d'ailleurs la période de l'année où il est généralement à son meilleur niveau", précise Francis pour expliquer la performance de son élève, qui a entraîné dans son sillage l'Américain Tyson Gay auteur d'un autre temps exceptionnel (9.84).
S'il n'y a aucun doute à avoir, c'est sur le fait que les chronos risquent bien d'avoir encore le tournis en fin de saison. Prochain rendez-vous à Bruxelles, vendredi.
La colocation ne devrait plus durer très longtemps. Gatlin encourt en effet une suspension à vie et la perte du record, qu'il avait égalé à Doha le 12 mai, trois semaines après avoir raté son test antidopage aux Kansas Relays.
Mais si elle se termine mal pour le champion olympique et champion du monde américain, elle a aussi été nuisible au Jamaïcain, qui passe presque plus de temps à répondre aux questions sur Gatlin et le dopage que sur ses courses en conférence de presse.
La chute probable d'une autre reine du 100 m, Marion Jones, double championne du monde (1999, 2001) et championne olympique (2000) de la discipline, ne va rien arranger.
D'autant que la régularité de Powell sous les 9 sec 90 (cinq chronos cette saison) et ses trois courses en 9 sec 77 laissent bon nombre d'observateurs sans voix. L'un des rares à accepter de s'exprimer ouvertement, Guy Ontanon, "aimerait connaître les recettes de cette régularité".
"On peut très bien courir sous les 10 sec, mais normalement on a un pic de forme dans la saison, au maximum deux, souligne l'entraîneur de Christine Arron. Là, il y a une succession de pics de forme et ça on ne sait pas faire."
Pour l'entraîneur de Powell, Stephen Francis, l'explication est aussi simple que surprenante: "il n'a pas encore couru à son maximum." "Je ne pense pas que quiconque puisse dire quelles sont les limites de chaque individu", ajoute le Jamaïcain qui précise que son élève subit 5 à 6 contrôles inopinés en moyenne par an, sans compter ceux effectués en compétition.
"Pauvre techniquement"
Autrement dit, 9 sec 80 correspondrait à l'allure de croisière de Powell, quand la plupart des autres meilleurs sprinteurs se satisfont d'une moyenne autour des 10 sec. Pour mémoire, le Portugais Francis Obikwelu est le seul Européen à être passé cette année sous les 10 sec (9.99) en finale des Championnats d'Europe la semaine dernière.
Pour appuyer son propos, Francis avance même que la course de Powell à Zurich était "pauvre techniquement". "Son départ n'était pas terrible et son accélération aussi", affirme le Jamaïcain.
Pourtant, si l'on s'en réfère aux temps au millième, que la Fédération internationale (IAAF) pourrait finir par utiliser sur cette distance, jamais Powell n'avait couru aussi vite (9.762, contre 9.763 à Gateshead le 11 juin et 9.767 le 14 juin 2005 à Athènes).
"Il était en bonne forme après sa coupure de deux semaines. C'est d'ailleurs la période de l'année où il est généralement à son meilleur niveau", précise Francis pour expliquer la performance de son élève, qui a entraîné dans son sillage l'Américain Tyson Gay auteur d'un autre temps exceptionnel (9.84).
S'il n'y a aucun doute à avoir, c'est sur le fait que les chronos risquent bien d'avoir encore le tournis en fin de saison. Prochain rendez-vous à Bruxelles, vendredi.