Blake n'est pas un champion par défaut
Amateurs lundi, 29 août 2011. 10:45 dimanche, 15 déc. 2024. 12:58
DAEGU - Le Jamaïcain Yohan Blake, champion du monde du 100 m dimanche à Daegu, peut être considéré comme un vainqueur par défaut, mais à tort, après la disqualification pour faux départ de son compatriote et archi-favori Usain Bolt, et l'absence de plusieurs autres pointures.
Justement, un des illustres absents sur blessure (adducteurs), son compatriote Asafa Powell donne un autre éclairage.
"Il est bon. Honnêtement avant la finale, je n'aurais su dire qui allait l'emporter. Tout le monde disait Usain, mais je n'en étais pas persuadé car Blake était dans une meilleure forme", a expliqué l'ex-détenteur du record du monde.
"Et son chrono (9.92) est rapide face à un vent de 1,4 m/s. Dans de bonnes conditions, il pouvait courir en 9.77/9.78", a ajouté Powell, 3e sur la ligne droite aux Mondiaux 2009.
Bolt, 25 ans, est certes immense du haut de ses 9 sec 58, mais de fait Blake (pas encore 22 ans), son partenaire dans le groupe de Glenn Mills, est son successeur désigné par les chiffres.
Le costaud aux tresses, alors cadet, avait démontré son potentiel en décrochant la médaille de bronze sur la ligne droite aux Mondiaux juniors 2006. Deux ans plus tard, cette fois junior et grand favori, il avait échoué au pied du podium. Certains observateurs avaient alors décrété qu'il supportait mal la pression.
"C'était pas facile pour lui alors que la même année Bolt était monté au firmament", se rappelle un journaliste du pays qui domine le sprint.
Certes, à Daegu, il a manqué Bolt, Powell, auteur de la référence de la saison (9.78) et l'Américain Tyson Gay, deuxième performer de tous les temps (9.69), convalescent après une opération à une hanche début juillet.
Ecart
Reste que sa marge d'avance de 16/100es sur le deuxième, l'Américain Walter Dix (10.08), est la deuxième plus importante sur 100 m en 13 éditions de Championnats du monde. Seul l'Américain Justin Gatlin, en 2005 à Helsinki, avait fait mieux (17/100es).
Blake a eu le sacre modeste, rendant hommage au grand absent. "Après son faux départ, je savais que je devais avoir la tête froide et faire le boulot pour lui". Alors pas question encore de faire le match contre l'Eclair? "Je le ferai un jour mais pas aujourd'hui", a répondu le cadet, autant réaliste que malin.
"Est-ce que leurs relations vont changer? Je ne crois pas car, finalement, il ne l'a pas encore battu sur la piste", note Powell. Ce dernier souligne néanmoins que la pression était bien sur Bolt, pas au mieux physiquement. "Je crois que c'était de l'anxiété que de vouloir s'envoler dès le départ. Je ne m'y attendais pas. Dans ma tête, j'avais un autre scénario: Yohan prenant la tête et Usain essayant de l'attraper".
Et Powell de rappeler que c'est Blake qui, en faisant un mouvement de bascule, a provoqué la réaction suicidaire du triple champion olympique et du monde.
Justement, un des illustres absents sur blessure (adducteurs), son compatriote Asafa Powell donne un autre éclairage.
"Il est bon. Honnêtement avant la finale, je n'aurais su dire qui allait l'emporter. Tout le monde disait Usain, mais je n'en étais pas persuadé car Blake était dans une meilleure forme", a expliqué l'ex-détenteur du record du monde.
"Et son chrono (9.92) est rapide face à un vent de 1,4 m/s. Dans de bonnes conditions, il pouvait courir en 9.77/9.78", a ajouté Powell, 3e sur la ligne droite aux Mondiaux 2009.
Bolt, 25 ans, est certes immense du haut de ses 9 sec 58, mais de fait Blake (pas encore 22 ans), son partenaire dans le groupe de Glenn Mills, est son successeur désigné par les chiffres.
Le costaud aux tresses, alors cadet, avait démontré son potentiel en décrochant la médaille de bronze sur la ligne droite aux Mondiaux juniors 2006. Deux ans plus tard, cette fois junior et grand favori, il avait échoué au pied du podium. Certains observateurs avaient alors décrété qu'il supportait mal la pression.
"C'était pas facile pour lui alors que la même année Bolt était monté au firmament", se rappelle un journaliste du pays qui domine le sprint.
Certes, à Daegu, il a manqué Bolt, Powell, auteur de la référence de la saison (9.78) et l'Américain Tyson Gay, deuxième performer de tous les temps (9.69), convalescent après une opération à une hanche début juillet.
Ecart
Reste que sa marge d'avance de 16/100es sur le deuxième, l'Américain Walter Dix (10.08), est la deuxième plus importante sur 100 m en 13 éditions de Championnats du monde. Seul l'Américain Justin Gatlin, en 2005 à Helsinki, avait fait mieux (17/100es).
Blake a eu le sacre modeste, rendant hommage au grand absent. "Après son faux départ, je savais que je devais avoir la tête froide et faire le boulot pour lui". Alors pas question encore de faire le match contre l'Eclair? "Je le ferai un jour mais pas aujourd'hui", a répondu le cadet, autant réaliste que malin.
"Est-ce que leurs relations vont changer? Je ne crois pas car, finalement, il ne l'a pas encore battu sur la piste", note Powell. Ce dernier souligne néanmoins que la pression était bien sur Bolt, pas au mieux physiquement. "Je crois que c'était de l'anxiété que de vouloir s'envoler dès le départ. Je ne m'y attendais pas. Dans ma tête, j'avais un autre scénario: Yohan prenant la tête et Usain essayant de l'attraper".
Et Powell de rappeler que c'est Blake qui, en faisant un mouvement de bascule, a provoqué la réaction suicidaire du triple champion olympique et du monde.