STONEHAMÂ -- ÀÂ l'aube de ses deuxièmes Jeux olympiques, le planchiste François Boivin n'entend pas répéter la même erreur qu'à Turin en 2006.

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STONEHAM -- À l'aube de ses deuxièmes Jeux olympiques, le planchiste François Boivin n'entend pas répéter la même erreur qu'à Turin en 2006.

Médaillé d'argent l'année précédente aux championnats du monde disputés à Whistler, il avait décidé d'aborder sa première expérience olympique comme s'il s'agissait d'une compétition comme une autre. Cette approche ne lui a guère souri puisqu'il a terminé 10e de l'épreuve de snowboard cross. Il en garde d'ailleurs un souvenir amer.

À Vancouver, il promet d'adopter une attitude plus fidèle à sa personnalité de compétiteur.

"J'y vais en me mettant le plus de pression que je suis capable de prendre. Je suis un gars qui aime relever les défis, d'avoir de la pression.

"Je me rends là-bas avec l'intention de ramener une médaille. C'est officiel. Il n'y a pas de demi-mesure, a-t-il mentionné avec conviction lors d'un récent entretien avec La Presse Canadienne. La première place, ce serait tant mieux. Avec la troisième, je serais content."

Boivin, de Jonquière, est d'autant plus confiant qu'il s'est classé quatrième l'an dernier lors de la Coupe du monde de Cypress Mountain, épreuve test pour les Jeux olympiques.

"Je ne vois pas pourquoi je pourrais faire pire que ça. Je ne veux juste pas terminer quatrième cette fois."

Et comme il semble bien s'accommoder de la pression, il n'est nullement intimidé par les attentes qu'on a envers les athlètes canadiens.

"D'avoir ces jeux au pays, je vois ça comme un avantage. La pression additionnelle que cela représente, il faut s'en servir comme une source de motivation. Que ce soit pour plaire à la famille, à notre pays ou peu importe, je trouve que c'est génial d'avoir l'occasion de gagner une médaille ici."

S'il représente un potentiel de médaille aux Jeux, il a bien failli ne jamais avoir l'occasion de se reprendre après son échec de 2006.

"En 2008, j'ai subi une sérieuse commotion cérébrale. J'ai raté l'année au complet. C'est certainement la pire année de ma vie. J'ai songé à abandonner parce que je trouvais ça un peu trop dangereux.

"Au fil du temps, j'ai recommencé à m'entraîner plus fort que jamais et la motivation est revenue."

Quelques-uns des plus grands admirateurs de Boivin seront sur place, le 15 février, pour assister à sa performance. Ses parents, Doris et Pierre, ainsi que sa conjointe, Nancy, et une tante seront là pour l'encourager.

"Mes parents m'ont toujours encouragé et soutenu, même dans les moments les plus difficiles. Ils voient aujourd'hui le fruit de leurs efforts."

Boivin estime que le soutien des proches est indispensable pour réussir dans la vie.

"C'est bien beau d'avoir tout l'argent du monde, mais si tes parents, ta famille, tes amis ne te soutiennent pas, tu ne peux pas te rendre bien loin. Tu te retrouves tout seul."

Double personnalité

S'il est du genre intense sur les pistes, Boivin change de personnalité dans la vie de tous les jours.

"J'ai comme deux vies, explique le père de Zack, âgé d'un an et demi. Je suis un gars assez relax à la maison. En compétition, ce n'est pas pareil. Je n'ai pas le choix de me dépasser à chaque jour."

Et ses petits plaisirs de la vie sont simples: écouter la télévision, faire du vélo ou prendre des marches.

À l'occasion, il aime bien se plonger dans les livres, des biographies surtout, celles d'anciens sportifs, de musiciens.

"Je trouve que c'est intéressant d'en apprendre davantage sur des gens qui ont réussi dans la vie et comment ils ont fait pour y arriver."

Amateur de hockey

Si la médaille d'or de Ross Rebagliati aux Jeux de Nagano en 1998 - la toute première décernée en surf des neiges - l'a incité à entreprendre la compétition, c'est un joueur de hockey, Wayne Gretzky, qui constitue son idole.

"Quand j'étais jeune, j'étais un gros fan de hockey. J'aurais vraiment aimé devenir hockeyeur professionnel."

Initié au surf des neiges par son père, Boivin, âgé de 27 ans, reconnaît qu'il a été attiré par le petit côté hors norme du sport.

"Quand la planche est arrivée au Québec sur les pistes il y a une vingtaine d'année, tu n'avais pas le droit de faire des sauts et d'aller vite en ski. Tu voyais les jeunes en planche qui faisaient des sauts, s'amusaient dans les sous-bois. C'est un peu ce côté rebelle qui m'a attiré et j'ai fait le bon choix."

Avenir incertain

Même s'il n'envisage pas nécessairement la retraite dans l'immédiat, Boivin avoue qu'il n'a pas encore une idée précise de ce qu'il entend faire après le surf.

"J'ai arrêté l'école après mon secondaire V. Avec le recul, je me dis que j'aurais dû aller au cégep, trouver un métier. Dans mon sport, tu vois venir la retraite assez vite. Au milieu de la trentaine, c'est terminé d'habitude.

"En tant qu'athlète, on se concentre tellement sur ce qu'on à faire que si tu commences à penser aux autres choses, ça te fait paniquer un peu. Je ne prends donc pas le temps d'y penser pour l'instant. On verra où ça va m'amener."