MONTRÉAL (Sportcom) - L'épéiste montréalaise Julie Leprohon a décroché le meilleur résultat québécois en terminant dixième à la Coupe du monde d'escrime, samedi, à Vancouver. À l'épée masculine, Charles St-Hilaire, de Québec, a pris le 11e rang.

« C'est un résultat correct », a commenté Leprohon avec un peu d'hésitation après sa défaite contre la Polonaise Beata Tereba. « En fait, il y a dix jours à une autre Coupe du monde, je l'avais défait. Elle a pris sa revanche et je trouve ça dommage d'avoir perdu 15-10. Mon plan de match était basé sur ce que j'avais fait la semaine dernière. J'ai quand même bien fait en première moitié, mais c'est en deuxième période où j'ai été moins disciplinée, ce qui m'a coûté le match, car l'écart dans le pointage s'est agrandi. »

Dans son affrontement précédent, la Montréalaise avait dominé 15-4 contre une Américaine.

À l'épée masculine Vincent Pelletier a fini 33e, Tomy Linteau 40e et Hughes Boisvert-Simard 61e.

En entrevue à Sportcom, Charles St-Hilaire était plus ou moins satisfait à l'issue de sa défaite de 15-8 contre Martin Schmitt de l'Allemagne.

« Je voulais absolument finir dans le top 16 et j'espérais faire mieux en me classant dans les huit meilleurs. Avec le calibre présent ici, ce n'était pas nécessairement très difficile, mais c'était quand même une grosse commande. Je devais battre l'Allemand qui était fort défensivement c'est un style qui ne me convenait pas. Je n'ai pas été assez patient en début de match et il a pris l'avance. J'ai dû ouvrir le jeu pour prendre des chances et il en a profité. »

À ses premiers affrontements, l'épéiste du club Estoc avait défait l'Américain Craig Brooks 15-6 et le Canadien Darragh O'Malley 15-10.

« Finir 11e, 14e ou 16e, c'est la même chose et ça veut dire que j'ai perdu dans le tableau des 16. Rentrer dans le tableau des huit aurait signifié une victoire de plus et c'aurait été un peu plus satisfaisant. »

Les épéistes mettront le cap sur Porto Rico, la semaine prochaine, pour une étape de Grand prix. Premier au classement national, St-Hilaire est en excellente position pour assurer sa place pour les championnats du monde. « Si je peux faire un bon résultat là-bas, je pourrais améliorer mon classement d'entrée pour les championnats du monde, ce qui voudrait dire que je pourrais avoir à faire face à un groupe moins difficile », a expliqué St-Hilaire en guise de conclusion.

Quant à l'équipe féminine, elle sera en action dans la capitale cubaine.

Trois Québécois dans le top 32 au Chili

Pendant ce temps à la Coupe du monde de sabre de Santiago, au Chili, trois Québécois atteignaient le tableau des 32 meilleurs dans ce tournoi qui était de classe Grand prix. Vendredi, l'entraîneur Jean-Marie Banos se disait déjà satisfait de voir cinq de ses protégés accéder au tableau des 64.

Pierre-Philippe Gouin a été le meilleur avec une 28e place. De retour d'une blessure qui l'a mis à l'écart pendant dix mois, Gouin a remporté son premier match 15-14 contre un Brésilien pour ensuite s'incliner 15-1 contre le Hongrois et éventuel médaillé d'argent, Zolt Nemcsik.

Michel Boulos (30e) a défait l'Allemand Huevner 15-13 et s'est incliné 15-11 contre un représentant de la France. Nicolas Mayer est 31e en terminant sa journée avec une victoire de 15-12 contre l'Ukraine Shturbabin et une défaite 15-9 contre le Polonais Gorski.

Chez les autres Québécois, Philippe Beaudry (56e) est passé bien près d'imiter ses coéquipiers, mais il a subi une défaite serrée de 15-14 contre le Français Lopez. Vincent Beaudry, 43e, a quant à lui été défait par un sabreur français.

« Depuis que je suis dans l'équipe nationale, donc depuis plus de dix ans, c'est la première fois que je vois ça (trois Canadiens dans le top 32), a souligné le vétéran Michel Boulos. « Pour nous, c'est bon signe et en tant qu'équipe, on voit qu'on s'améliore. Si tout le monde peut continuer comme ça individuellement, nous pourrons avoir une meilleure confiance et rivaliser de plus près avec les meilleures équipes.

« (Dans le passé), le problème a souvent été que j'étais le seul à faire des (bons) résultats et les autres en faisaient moins, alors il y avait un déséquilibre. Maintenant, c'est beaucoup plus serré comme notre top 12 en équipe à la Coupe du monde de Madrid. Ça fait deux ans que nous avons cette jeune équipe, les écarts diminuent avec les meilleures équipes et cela fait en sorte qu'on de rapproche encore plus des Jeux olympiques », a ajouté le sabreur de Candiac, qui était toutefois un peu déçu de sa prestation individuelle.

« C'est la première fois dans un Grand prix de Coupe du monde que trois Canadiens se classent dans le top 32. C'est donc de très bon augure pour les championnats du monde de Turin » a commenté Jean-Marie Banos, ajoutant qu'il s'agissait du dernier tournoi avant les mondiaux.

« Si on compare avec l'an dernier, il y a une belle progression, surtout dans les Grands prix. Je vois que les jeunes commencent à pousser. Il nous manque encore un peu de profondeur et de constance contre les têtes de série. Par contre, des matchs perdus de 15-1 ou 15-3, c'est inadmissible et les gars doivent démontrer plus de caractère devant les têtes de série. »

Dimanche, à la compétition par équipe, le Canada affrontera l'Uruguay au premier tour. En cas de victoire, l'Italie sera l'adversaire suivant.

« Ça va me permettre de vérifier comment mes numéros 3 et 4 de l'équipe vont se comporter, pas nécessairement en terme de résultat, mais bien par leur attitude sur la piste et leur comportement hors-piste. Ça sera une bonne évaluation pour moi », a conclu l'entraîneur Banos qui finalisera alors l'alignement de sa formation en vue des championnats du monde.