Florence Maheu est l’une des rares athlètes au Québec à pratiquer son sport dans le contexte actuel sans risque pour elle ni pour autrui. Même si elle monte à bord de son kayak, il n’en demeure pas moins que des questions demeurent sans réponse à quelques mois des Jeux olympiques de Tokyo, pour lesquels elle a obtenu sa qualification.

La kayakiste en eau vive de Salaberry-de-Valleyfield devait partir avec son équipe pour le Brésil la fin de semaine prochaine pour participer aux Championnats panaméricains, prévus à Rio du 3 au 5 avril. L’annulation de la compétition n’a pas été annoncée, même si les écoles et les lieux culturels sont fermés dans cette métropole à l’heure actuelle.

« Même si ce n’est pas annulé, on ne peut pas vraiment y aller », a résumé l’athlète québécoise qui s’attend à ce que la compétition n’ait pas lieu. Si les places de Florence Maheu (K-1) et des Canadiens Cameron Smedley (C-1) et Michael Tayler (K-1) aux J.O. sont assurées, le Canada pouvait y qualifier une canoéiste de plus. L’incertitude plane sur les différentes compétitions de qualifications continentales prévues d’ici les Olympiques en juillet.

En attendant, la kayakiste de 27 ans, qui est revenue d’un camp d’entraînement en Australie il y a plus de deux semaines, peut traverser des portes en slalom sur une rivière à Ottawa ou à Salaberry-de-Valleyfield. De plus, elle doit rester à la maison pour compléter son entraînement pour au moins les deux prochaines semaines.

« Nous avons un plan de match. On y va à la semaine. Je pense que la fermeture des gymnases est la plus grosse adaptation que n’avons dû faire, a-t-elle dit. J’essaie de contacter des gens qui ont un peu d’équipement à la maison pour voir s’il est possible d’emprunter des choses. On essaie d’y aller avec les ressources qu’on a. »

Par ailleurs, son entraîneur est également en isolation après être revenu d’un voyage en France, où il a rendu visite à sa famille. De plus, sur l’eau, ils ne sont jamais plus de deux ou trois personnes afin de respecter l'éloignement social.

La situation est semblable pour plusieurs autres kayakistes et canoéistes qui se préparent en vue des Jeux. En Europe, par exemple, les bassins artificiels sont fermés dans tous les pays, à l’exception de la Grande-Bretagne.

Florence Maheu ne sait pas ce que réserve l’avenir, mais elle assure que la santé de tout le monde doit être la priorité et que les meilleures conditions doivent être réunies pour tout le monde lors de ces Jeux.