En 1970, Daniel Maheu avait reçu une offre pour poursuivre sa carrière de joueur de baseball dans une école secondaire américaine. C’était une autre époque et prendre une telle décision était encore plus difficile qu’aujourd’hui. Ses parents et lui avaient alors décliné la proposition. Mais des années plus tard, il n’a jamais voulu passer à côté d’une possibilité d’aider ses filles à se dépasser. Et cet été, l’une d’elles sera aux Jeux olympiques en kayak d’eau vive.

Florence Maheu est en Australie et s’entraîne en prévision de sa première participation aux Jeux olympiques. Les préparatifs de ses parents sont prêts, eux aussi. Leur voyage pour Tokyo est déjà ficelé.

« C’est sûr que même encore aujourd’hui, ils sont là pour me supporter tous les jours, dit l’athlète qui aura 27 ans en mars. Ils étaient là d’abord émotionnellement. Ils disaient Si t’aimes ça, fais-le. Ensuite, ils m’aident aussi financièrement. »

Daniel Maheu, qui a représenté deux fois le Canada aux Little League World Series, assure ne pas avoir de regrets quand il repense à la décision prise dans sa jeunesse. Il rappelle que ses parents ont toujours investi temps et énergie pour l’aider à avancer et il veut en faire autant pour permettre à ses enfants de réaliser leurs rêves.

Pas de vacances en canot-camping

Lorsque Florence Maheu a choisi de s’initier au kayak en eau vive au club de sa ville, Salaberry-de-Valleyfield, c’était la découverte d’un « sport pas trop connu » pour son père.

« J’ai des coéquipiers qui ont fait beaucoup de canot-camping avec leurs parents et je n’ai jamais fait ça », fait remarquer Florence Maheu en riant.

À 13 ans, elle jouait surtout au tennis avec sa sœur Claudine. Par ailleurs, cette dernière a poursuivi dans cette discipline, atteignant même le niveau professionnel junior et le circuit universitaire. Leur père avait déjà constaté qu’elles avaient un certain talent dans le sport.

Au début de l’école secondaire, un professeur lui avait suggéré d’aller visiter le club lors de portes ouvertes.

« Il me connaissait un peu déjà et m’a dit : Je pense que tu aimerais ça faire du kayak et tu devrais l’essayer à la fin de l’école. » Ç’a été la piqûre et Florence Maheu a participé à des camps d’été peu après. L’année suivante, elle faisait déjà du slalom sur la rivière.

Dès le début, elle s’est entraînée avec Louis-Philippe Légaré. Bien qu’il ait réorienté sa carrière l’an dernier, cet entraîneur a joué un rôle important dans sa sélection olympique.

« Il est, en grande partie, la raison pour laquelle je fais encore du kayak aujourd’hui, affirme-t-elle. Il était là quand j’ai commencé et pratiquement jusqu’à ce que je me rende aux Jeux olympiques. Le fruit de notre travail s’est réalisé, alors je pense que pour lui aussi, c’était une fierté et une reconnaissance de ce qu’on a accompli ensemble. »

Ne jamais se lasser

La beauté du kayak d’eau vive est de toujours pouvoir attaquer un nouveau parcours selon Florence Maheu, qui dit ne jamais se lasser de ce sport.

Elle parcourt le monde depuis plusieurs années. Dès l’âge de 18 ans, elle participait aux Championnats du monde des moins de 23 ans.

Membre de l’équipe nationale senior pour une quatrième année consécutive, elle a permis au Canada d’obtenir une qualification aux J.O. en K-1 aux Championnats du monde de La Seu d’Urgell, en Espagne, en septembre dernier. Ensuite, elle a confirmé qu’elle prenait cette place, en janvier, aux Championnats australiens.

Que ce soit aux Championnats du monde, en Coupe du monde ou à une compétition nationale, une chose demeure : deux spectateurs très attentifs, ses parents, toujours prêts à l’aider à réaliser son rêve.